Un rendez-vous politique en partie boudé
Au programme officiel d'Emmanuel Macron ne figurait qu'une seule rencontre politique. C'est par elle qu'il a entamé la dernière journée de sa visite sur le sol calédonien, ce mercredi. Ce rendez-vous n’avait en aucun cas valeur de réunion trilatérale. Mais l’Union calédonienne et le RDO ont choisi de ne pas participer. Les membres présents, l'étaient en tant que responsables d’institution.
Le compte rendu de cette séquence en vidéo.
Rencontre avec le monde associatif et sportif à Magenta
C'est la première fois qu'un président de la République se rendait aux tours de Magenta, construites dans les années 70 pour loger les travailleurs attirés à Nouméa par le boom du nickel. Emmanuel Macron a choisi ce quartier, où un dojo solidaire vient par exemple d'être cofinancé par l'Etat, pour parler vie associative et sportive. Clin d'œil aux Jeux olympiques et paralympiques qui débuteront pile dans un an, le 26 juillet 2024, en France.
Avec des gamins, des bénévoles, des éducateurs et des sportifs de haut niveau, dont Pierre Fairbank, qui tentera de décrocher une nouvelle médaille en sprint fauteuil, il a hissé le drapeau des Jeux sur la plaine des sports de Magenta. Puis il est allé discuter avec des habitants qui avaient mis les petits plats dans les grands pour l'accueillir. Fiers de recevoir le président de la République, comme ils l'ont dit à Stéphanie Chenais et Franck Vergès. Leur reportage :
Un discours très attendu
En début d'après-midi, Emmanuel Macron avait rendez-vous avec des milliers de Calédoniens sur la place des Cocotiers. Les attentes étaient nombreuses. Sur le dégel du corps électoral, il a fixé une échéance : début 2024 pour la réforme constitutionnelle. Il a également fait savoir qu'il souhaitait l'instauration d'une citoyenneté calédonienne. Deux préalables à l'élaboration d'un nouveau statut pour "la Nouvelle-Calédonie dans la République".
Côté militaire, il a confirmé plus de 200 militaires et plus de 18 milliards de francs d'investissement en plus pour les forces armées de Nouvelle-Calédonie. Et annoncé la création d'une académie militaire du Pacifique sur le territoire. En revanche, pas un mot sur la construction d’une nouvelle prison à Nouméa, évoquée par le député Nicolas Metzdorf mercredi matin à la radio. Ni sur le nucléaire, auquel Gérald Darmanin avait fait allusion en juin. Mais il a été question de refonte du système énergétique, qui devra être moins polluant et moins cher pour rendre le nickel plus compétitif. “Là, on ne va pas se battre sur les compétences : il n’y a que l’Etat qui peut financer." Mais comme pour le nickel en général, il faudra trouver un modèle productif.
Le président de la République a encore parlé agriculture et climat. Dans ces deux domaines, il a assuré du soutien de la recherche française et promis des aides.
"Un pacte du pardon et de l'avenir"
Mais c'était peut-être sur l'aspect mémoriel qu'Emmanuel Macron était le plus attendu. Il n'y a pas eu de pardon pour la colonisation. Il a à nouveau reconnu les souffrances de la prise de possession. Et proposé "un pacte de Nouméa", "un pacte du pardon et de l'avenir", "un pacte de traditions et d'ambitions". Basé sur un travail de mémoire à écrire avec toutes les communautés. Pas de quoi satisfaire une partie de la classe politique indépendantiste. Son séjour a rassuré certains. Il laisse à d'autres un goût d'inachevé et des inquiétudes sur la suite des discussions.
Et maintenant le Vanuatu
Après son discours, Emmanuel Macron s'est offert un dernier bain de foule. Il doit s'envoler ce jeudi matin à l'aube pour le Vanuatu, où il sera à nouveau question d'Indopacifique.