Suite dans l'affaire du meurtre survenu à Bourail, samedi 30 juillet. Alors que l'auteur présumé du crime, le concubin de la victime, avait initialement été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen pour homicide volontaire, lundi 1er août, la justice a ordonné sa mise en détention provisoire au Camp-Est, mercredi 10 août.
Le parquet ayant interjeté appel de la décision initiale du juge des libertés et de la détention, la question a été examinée, dans la matinée, par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nouméa. Cette dernière a finalement donné raison au représentant de la société.
Un risque de renouvellement des faits de violence
"Par les motifs retenus, la cour a notamment relevé la nécessité de poursuivre les investigations en dehors de toute pression sur les témoins et les proches de la victime, ainsi que le risque de renouvellement de faits de violence, en lien avec une addiction à l'alcool", assure Yves Dupas, procureur de la République. Le suspect, âgé de 32 ans, est soupçonné d'avoir frappé à mort sa compagne, par ailleurs mère de trois enfants, dont deux sont de lui, à l'issue d'une fête alcoolisée, à la tribu de Ny. La victime, retrouvée morte dans son lit, était assistante de vie scolaire au collège de Bourail. Le plus jeune de ses enfants est âgé d'à peine 2 ans.
Un détenu sur cinq incarcéré pour des violences conjugales
Depuis ce drame, l'émotion est vive en Nouvelle-Calédonie. Le collectif Femmes en colère a défilé, samedi, dans les rues de Nouméa pour dénoncer le manque d'action des pouvoirs publics dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Mi-juillet, un précédent décès d'une femme battue a eu lieu à Nouméa. Il a également été suivi d'une manifestation du collectif les Femmes en colère.
Au Camp-Est, un détenu sur cinq l’est pour des violences conjugales. Malgré le Grenelle contre les violences conjugales mis en place en 2019, les agressions au sein du couple représentent localement 5,4 faits pour 1 000 habitants. C’est un peu plus du double de la moyenne hexagonale. Jeudi, le groupe Avenir en confiance doit déposer, au Congrès, des textes qui demandent la mise en place de référents communaux contre les violences faites aux femmes.