Deuxième vague d’interpellations. Mardi 5 mars, trois personnes ont été arrêtées pour les violences qui ont éclaté dans le centre-ville de Nouméa le mercredi 21 février. Des heurts lors desquels cinq gendarmes ont été blessés dont l’un grièvement. Et survenus alors qu’une manifestation indépendantiste protestait contre le projet de dégeler le corps électoral. Pour rappel, cette mobilisation entendait marquer la présence du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, à l’appel de la CCAT, Cellule de coordination des actions de terrain notamment impulsée par l’Union calédonienne.
Jet de "pavé"
L’arrestation de ces trois auteurs présumés fait suite à l’enquête diligentée par la police judiciaire de Nouméa. Selon le procureur de la République, “il ressort des éléments de la procédure leur participation présumée aux faits suivants. Le premier mis en cause, relate Yves Dupas, a récupéré un pavé se trouvant sur le sol et l’a jeté en direction des gendarmes mobiles, touchant un véhicule dans lequel se trouvait un gendarme mobile, puis atteignant dans sa trajectoire un bouclier d’un autre gendarme.”
Barre de fer
La suite concerne les violences commises à la barre de fer. “Le second, qui avait emporté une barre de fer, a donné des coups contre la vitre conducteur d’un véhicule de la gendarmerie dans lequel se trouvait un gendarme, puis a tapé avec la barre contre des boucliers des gendarmes”, est-il encore décrit. “Le troisième mis en cause a récupéré la barre de fer de son co-auteur puis a frappé les boucliers des gendarmes pour les faire reculer.”
Les chefs d'accusation
Ces trois hommes mis en cause, “insérés socialement, ne présentent aucun antécédent judiciaire”, précise le procureur, “hormis une mention pour menace de crime ou délit pour l’un d’entre eux”. Déférés au parquet le 6 mars, “les trois auteurs présumés ont reçu notification d’une convocation à l’audience correctionnelle du 26 mars”. Ils sont poursuivis pour “violences volontaires suivies d’une incapacité totale de travail n’excédant pas huit jours commises sur personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion, assortie de leur placement sous contrôle judiciaire”.
Deux autres personnes au Camp-Est
Contrôle judiciaire qui implique l’interdiction de participer à une manifestation sur la voie publique et l’interdiction de détenir ou de porter une arme. La date du 26 mars correspond à l’audience de renvoi pour la première vague d’interpellations : trois autres hommes devaient être jugés en comparution immédiate le 27 février, mais ont demandé le report du procès. Deux sont récidivistes et se trouvent en détention provisoire au Camp-Est. Eux, devront répondre de violences volontaires durant cette même manifestation, mais avec coups de poing et coups de pied, ainsi que du vol d’une grenade lacrymogène. L’autre, sous contrôle judiciaire, est soupçonné d’avoir asséné des coups à l’aide d’un bâton.