Entre l’annonce des indépendantistes de leur non-participation au référendum s’il est maintenu le 12 décembre et la crise sanitaire du Covid, les grands dossiers ne manquent pas en ce moment. Pour en parler, Gilbert Tyuienon, porte-parole du gouvernement, mais aussi vice-président de l’Union calédonienne, était ce dimanche 31 octobre l’invité du journal télévisé de NC la 1ère avec Laurence Pourtau.
Retour sur les principaux points évoqués.
La troisième consultation
Alors que le référendum est pour l’heure toujours prévu le 12 décembre prochain, les indépendantistes ont clairement réaffirmé qu’ils ne participeront pas à la consultation si elle est maintenue à cette date.
Gilbert Tyuienon a une nouvelle fois explicité les raisons de cette décision :
"On le voit bien, le pays n’est pas serein, la population calédonienne a besoin de stabilité. Nos gens sont très inquiets. Il faut apaiser les coeurs, il faut apaiser la population calédonienne. On a besoin de sérénité pour cette troisième consultation. On veut y aller. C’est simplement une demande de report".
L’un des points mis en avant par les indépendantistes pour refuser la date du 12 décembre, c’est le respect de la période de deuil :
"Il faut prendre en compte le milieu kanak et le milieu océanien en particulier. Le deuil, c’est pas un détail chez nous, il y a des rituels, il y a des cérémonies qui n’ont pas été assurées cette fois-ci. On veut donner le temps au temps et puis surtout, ensemble, il faut qu’on remette le pays sur les rails et c’est ça qui est essentiel".
C'est un rendez-vous qu'on ne peut pas rater
En cas de report de la consultation, Gilbert Tyuienon n’exclut pas la reprise rapide des discussions avec les non-indépendantistes et l’Etat sur la période de transition.
"Les deux choses ne sont pas antinomiques. C’est pas parce qu’on va reprendre les discussions qu’il ne faut pas organiser la troisième consultation. C’est un engagement de l’Accord de Nouméa".
"A l’Union calédonienne, on l’a toujours dit : on est prêt à la discussion, on est prêt au dialogue, et c’est comme ça qu’on a construit le pays sur les trente dernières années".
Report de l’obligation vaccinale
Pour Gilbert Tyuienon, si le gouvernement a pris la décision de proposer la vaccination obligatoire, "c’est dans le seul but de protéger la population calédonienne".
Toutefois, le porte-parole de l’exécutif estime que "les élus du Congrès ont eu raison de reporter un peu jusqu’au 31 décembre, le temps que l’on s’organise, le temps que l’on voie quelle est la meilleure solution pour les gens qui ne veulent pas se faire vacciner mais qui travaillent".
Pour Gilbert Tyuienon, la discussion n’est pas terminée : "Il faut continuer à discuter, entre les responsables politiques du Congrès, mais aussi avec les partenaires sociaux, à la fois les patrons et les syndicats".
La fin des motifs impérieux et la réouverture des frontières
Rappelant que les motifs impérieux pour rentrer en Nouvelle-Calédonie avaient été mis en place "pendant la période d’état d’urgence qui a été décrétée par le président Macron", Gilbert Tyuienon admet qu’avec la levée de ces motifs impérieux, il faudra adapter le dispositif.
S’il faut toujours être pleinement vacciné pour entrer dans le pays, bientôt, selon Gilbert Tyuienon, "la septaine ne sera pas obligatoire mais vous devrez prouver que vous n’avez pas le Covid au bout de sept jours".
Quant à la réouverture du ciel calédonien, le porte-parole du gouvernement rappelle que "tous les vols internationaux avec passagers sont suspendus depuis mars 2020. Donc tous les vols qui rentrent aujourd’hui avec des passagers le font sur régime dérogatoire".
Mais l’éclaircie est en vue :
"On a enclenché les discussions avec nos délégués, que ce soit en Nouvelle-Zélande, que ce soit à Fidji, que ce soit en Australie… La situation n’est pas la même partout. Aujourd’hui, les choses vont un peu mieux en Australie, mais ça dépend encore des états. Mais en tout état de cause, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie se tient très à l’écoute de cette question de la réouverture des frontières".
"Mais", prévient Gilbert Tyuienon, "elle ne se fera pas au détriment de la santé des Calédoniens".
Les questions des internautes
Gilbert Tyuienon a enfin répondu à des questions de téléspectateurs, notamment sur les compétences des autorités coutumières durant cette crise sanitaire, et en particulier par rapport aux transports.
Ou encore sur les transports verts pour lutter contre le réchauffement climatique.
Des réponses à découvrir ci-dessous :