"Il y a une soixantaine de bandes criminelles qui terrorisent les Français. La priorité, c'est leur arrestation", assure le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer qui dément un objectif de reconduites à la frontière. "Nous reconduisons déjà tous les délinquants étrangers que nous interpellons. Ce serait absurde de se donner un objectif supplémentaire."
Par ailleurs, nous allons détruire sur décision de justice 1 000 bidonvilles, qu'on appelle à Mayotte des bangas et qui seraient inacceptables dans l'Hexagone, notamment autour de Mamoudzou.
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer
"Parce que c'est loin de l'œil de la France, on a laissé faire. Il y a des gens sans eau, sans électricité, sans gaz, des vieillards, des personnes handicapées, des bébés qui vivent dans ces situations. La République détruit les bidonvilles et reloge les gens dans des vrais logements", assure-t-il.
Flou sur la durée
Gérald Darmanin a également démenti sur franceinfo un lancement de l'opération lundi et pour une durée de deux mois, comme avancé par la presse. "Il n'y a pas un moment où on la commence et un moment où on la termine." Il assure d'ailleurs qu'elle a "déjà commencé" avec "un renforcement inédit des pouvoirs de l'État".
J'ai envoyé quatre escadrons de gendarmerie mobile de plus, une unité de CRS, on a doublé les effectifs de la préfecture, on a envoyé des magistrats et des personnes de la sécurité civile pour que l'eau.
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer
"Il y a 1 800 policiers et gendarmes en ce moment-même à Mayotte qui font des opérations de police, qui mettent fin au trafic d'armes, qui mettent fin aux bandes criminelles", dont 60 ont donc été dénombrées. "Elles commettent des homicides, empêchent les femmes d'aller accoucher, les médecins de soigner, les Français de travailler, de vivre et d'emmener leurs enfants à l'école", s'indigne le ministre qui explique que douze interpellations ont déjà été effectuées.
25 000 expulsions par an
"Ce qui compte" également pour Gérald Darmanin, "c'est de casser l'écosystème qui consiste, lorsque nous expulsons des personnes, à ce qu'elles reviennent".
"Il n'y a pas beaucoup de distance entre Mayotte, les Comores, l'Afrique et Madagascar. Pour cela, le ministère des Armées déploie un système radar extrêmement important qui n'existait pas auparavant. La loi de programmation militaire prévoit également des moyens aériens extrêmement fort pour surveiller l'arrivée des kwassa kwassa."
Chaque année, environ 25 000 expulsions sont prononcées dans le 101e département français. "Mayotte, ça pourrait être les Seychelles", selon Gérald Darmanin. "C'est absolument magnifique, mais Mayotte n'arrive pas à se développer pour des raisons d'insécurité, de délinquance et de criminalité."