RÉTRO 2023. Ce qui a marqué la vie politique cette année

Assemblée de Polynésie
L’année s'achève, le temps des rétrospectives est venu. En politique, 2023 aura été marquée par le retour du Tavini Huiraatira à la tête du Pays. Mais, après 10 ans dans l’opposition, le parti indépendantiste peine à mettre en place les réformes annoncées durant la campagne électorale, à cause des dissensions entre le gouvernement et les représentants.

C’est l’annonce forte de l’année : le 10 mars, sur notre antenne radio, Moetai Brotherson prend les cadres du Tavini de court. Il annonce sa candidature officielle à la présidence du Pays. Et l’histoire lui donnera raison car le 30 avril restera une date historique pour son parti. Après 10 ans dans l’opposition, les indépendantistes remportent les élections territoriales avec 44,3% des suffrages au second tour.   

Jeune gouvernement 

Un triomphe du parti d’Oscar Temaru grâce à Moetai Brotherson, à l’origine d’une campagne électorale rajeunie et modérée sur la question de l’indépendance.  

Avec une majorité Tavini de 38 des 57 élus, Moetai Brotherson devient le 12 mai le 18ème président de la Polynésie française. Le président indépendantiste forme alors son gouvernement : on y trouve 4 femmes et 6 hommes. Peu de politique, une majorité de personnes issues de la société civile et pour la première fois, une femme à la vice-présidence et une personne à mobilité réduite en tant que déléguée interministérielle au Handicap et à l’Inclusion.

Le nouveau gouvernement à la sortie de son premier conseil des ministres.

Le démarrage est néanmoins laborieux. Il faut attendre le 1er Aout pour voir la première mesure symbolique avec la suppression de la TVA sociale.  

Sur la forme, le président Moetai Brotherson innove avec un bilan des 100 jours présenté en direct lors de deux soirées télévisées. Sur le fond, les Polynésiens restent sur leur faim. Les mesures pour rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs ne sont pas au rendez-vous. 

Dissenssions

Le 3 octobre, les indépendantistes sont en ordre de bataille à l’ONU. La France est représentée pour la première fois. Elle maintient toutefois sa position et demande le retrait de la Polynésie de la liste des territoires non autonomes.

L'intervention de Moetai Brotherson.

  

Au retour de New-York, le gouvernement Brotherson et la majorité de Taraho’i s’affrontent sur plusieurs sujets.   

Moetai Brotherson à New York

Le projet de limitation des mandats, le cannabis thérapeutique, la cause LGBT+ ou encore la citoyenneté, des thèmes de campagne portés par Moetai Brotherson et recadrés par Antony Géros. Mais le malaise prend de l'ampleur le 24 novembre sur le projet de loi fiscale du budget 2024. Alors que l’opposition et l’opinion générale y voient des dissensions internes, Moetai Brotherson et Antony Géros préfèrent évoquer le débat démocratique au sein du parti bleu.  

Ces désaccords conduiront toutefois à l’adoption du 1er budget du gouvernement Brotherson le 15 décembre par les 38 voix de la majorité.