Rhum 2018 : Carl Chipotel, soldat du feu amoureux de la mer et de la Guadeloupe

Carl Chipotel discute avec des collègues pompiers à bord de son Class40 lors de sa préparation.
Engagé en Class40, Carl Chipotel achève la préparation de son bateau, à quelques jours du départ de la Route du Rhum, dimanche 4 novembre. Pompier aux Abymes et président du club de voile de Sainte-Anne, il a un objectif en tête : mettre en avant les atouts et les savoir-faire de la Guadeloupe. 
Il est l’un des huit Guadeloupéens à prendre le départ de la célèbre transat qui rallie Saint-Malo à Pointe-à-Pitre tous les quatre ans. A 43 ans, Carl Chipotel va participer à sa première Route du Rhum.

Un bizutage qu'il a accepté de partager en direct avec La 1ère, tout comme son collègue (et adversaire) en Class40, Rodolphe Sepho.  

Un métier, deux passions

Grand, élancé, Carl Chipotel en impose sur son class40, malgré la nuit tombée sur Saint-Malo. Son physique, il l’entretient quotidiennement. Le Guadeloupéen est commandant des pompiers des Abymes, "métier que j’arrive à concilier […] avec mon autre passion qui est la mer". 

La mer et la voile, voilà ce qui le conduit aujourd’hui sur les pontons de Saint-Malo. À 43 ans, le président du club de voile de Sainte-Anne en Guadeloupe s’apprête à découvrir la Route du Rhum, côté participant : "J’ai encore à aller dans le détail des choses, finaliser totalement la préparation du bateau, me concentrer également sur la préparation du bonhomme, avoue le marin. On est confiant, on se prépare et puis il faudra bien y aller!"
 

La pression des premières fois

Cette participation à la transat française, Carl Chipotel l'a décicée il y a un an et demi. "Chaque jour qui passe apporte son lot de pression supplémentaires, décrit le Saintannais, à l'approche du départ. Je garde un oeil sur la météo, mais j’avoue franchement ne pas m’en préoccuper tellement."

C'est sur l'ancien bateau de Philippe Fiston, aujourd'hui propriété de la ville de Sainte-Anne, que Carl va prendre le départ. "Le bateau commence à prendre forme, explique Claude Bistoquet, l'un de ses coachs. Les petits soucis qu'il avait eus au départ s'atténuent, il sera parfaitement prêt le 4 novembre!  

Les mentors

Peu expérimenté dans la course au large, Carl Chipotel a su s'entourer. Claude Bistoquet, mais aussi Victor Jean-Noël, l'entourent et l'accompagnent pendant sa préparation. Ces deux marins guadeloupéens sont expérimentés, ils ont participé à la Route du Rhum en 1990 et 1994 pour le premier, en 1998 pour le second. 

"Tout ça n’est possible que parce qu’il y a des équipes, parce qu’il y a des gens autour qui s’activent parfois bénévolement, qui rendent possible ces rêves-là, témoigne Carl Chipotel. Tout ce que j’espère, c’est de rendre à ces personnes qui me font confiance en arrivant dans une passe honorable en Guadeloupe."
 

La Guadeloupe avant tout

Pep’Gwadloup, "peuple de Guadeloupe" en créole, voilà le nom que Carl Chipotel a choisi pour son Akilaria RC2. "C’est une symbolique que j’espère forte pour rappeler aux autres que nous sommes un peuple de marins, explique le skipper. L’environnement qui nous entoure nous y oblige et plus tôt on l’aura compris, mieux ce sera." Car le Saintannais veut, avant tout, donner un sens à cette Route du Rhum. 

Pour lui, c'est l'occasion de mettre en avant les atouts et les savoir-faire de la Guadeloupe : "il faut utiliser ce levier-là pour du développement." Il a, ainsi, noué un partenariat avec le lycée agricole de Convenance à Baie-Mahault, afin de "montrer que le savoir-faire local peut être intéressant, y compris sur l’alimentation d'un skipper." Les lycéens lui ont préparé certains des plats qu'il emportera avec lui sur l'Atlantique.  

La vie à bord

Le skipper saintannais s'apprête à vivre sa première Route du Rhum. Pour aller loin et vite, il faut partir léger. Le strict minimum est requis "de quoi chauffer de l’eau ou bien chauffer des repas qui nous sont préparer. L’essentiel, c’est d’avoir des repas chauds, avec plus ou moins de goût parce que c’est très important." Mais aussi des confiseries pour garder le moral. 

Impossible de prévoir les repas, c’est la mer qui commande. "C’est le temps qu’il fait, les conditions météo qui règnent à ce moment-là qui disent où est possible le repas du jour." Et parfois, quand les conditions sont trop rudes, il se réduit à un en-cas. "Je pense que c’est un peu ce qui va nous attendre dans les premières heures de cette Route du Rhum. Il faudra simplement se contenter de grignotage avec les apports nutritifs suffisants", afin de garder assez de forces pour gagner l'autres côté de l'Atlantique.