Scolarisation : le gouvernement débloquera 500 millions d’euros d’ici 2027 pour construire de nouvelles écoles à Mayotte

Dans le département, il faudrait ouvrir une classe par jour pour suivre le rythme des naissances. La plupart des élèves n’ont cours que par rotation, sur des demi-journées, faute de classes et de professeurs.

Ce mercredi 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) a profité de la tribune des questions au gouvernement pour souligner la situation catastrophique de la scolarisation dans son département. "20% d’augmentation des élèves inscrits à l’école primaire entre 2019 et 2023. Un déficit de 1200 classes à ce jour. 55% des élèves, en système d’enseignement en rotation, ne disposent que de deux jours d’enseignement par semaine. 92% des élèves ne reçoivent pas de repas chauds le midi", a-t-il égrené, n’oubliant pas de citer les "6 000 à 10 000 enfants non scolarisés" que compte le territoire.

Saïd Omar Oili fait le lien entre ces chiffres affolants et "la progression fulgurante ces dernières années de la délinquance juvénile", alors qu’un bus scolaire, transportant 37 élèves, a encore été caillassé hier à Mamoudzou.

500 millions d’euros pour de nouvelles écoles

"Aujourd’hui, à Mayotte, ce sont 10 000 enfants qui naissent chaque année, c’est une salle de classe par jour qu’il faudrait en plus", a reconnu la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet.

"Il faut construire [des établissements scolaires], s’agissant de Mayotte, ce sont plus de 500 millions d’euros qui seront mis sur la table pour construire de nouveaux bâtiments d’ici 2027", a-t-elle annoncé. Sur cette somme, 138 millions seront débloqués dès 2025. "Cela permettra d’accueillir plus de 14000 élèves supplémentaires", a précisé la ministre, reconnaissant "qu’il faudra aller encore plus loin".

"L’école est notre priorité nationale, il ne faut laisser personne au bord de la route y compris nos jeunes mahorais", a conclu Anne Genetet, assurant que le gouvernement sera "aux côtés" des élus locaux pour gérer la crise de la scolarisation.