Sur les 212 communes ultramarines, 108 votent le 28 juin. Le scrutin est reporté dans les sept communes de Guyane concernées, à cause de la crise sanitaire. La campagne électorale a débuté lundi. Tour d’horizon des batailles, politiques et sociétales, pour les mairies des Outre-mer.
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Cet entre-deux-tours inédit qui a duré trois mois, au lieu d’une semaine habituellement, a laissé du temps aux différents candidats pour se consulter, négocier, se chamailler, s’allier, se maintenir ou se retirer. Revue d’effectifs dans les 108 communes ultramarines concernées par le second tour.
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Sur les 24 communes que compte l’île de l'océan Indien, 17 vont organiser un second tour : huit duels, huit triangulaires et une candidature unique. 41 listes ont été enregistrées.
♦ Sept maires ont été élus dès le 15 mars, tous sont des hommes : Olivier Hoarau (PLR) au Port, Stéphane Fouassin (DVD) à Salazie, Bachyl Valy (DVD à L’Entre-Deux ainsi que dans toutes les communes côtières du sud de l’île : Michel Fontaine (LR) à Saint-Pierre, Serge Hoareau (DVC) à Petite-Île, Patrick Lebreton (Progrès) à Saint-Joseph et Olivier Rivière (DVC) à Saint-Philippe.
♦ Huit duels vont avoir lieu le 28 juin à La Réunion.
L'un de ces face-à-face est très attendu : à Saint-Denis, commune la plus peuplée des Outre-mer, Didier Robert (Objectif Réunion), président du conseil régional, affronte l’ancienne ministre Ericka Bareigts arrivée largement en tête au premier tour (Union de la Gauche). Cette dernière pourra bénéficier du report de voix de Nassimah Dindar (DVC) arrivée troisième et qui a rejoint sa campagne après un revers au premier tour.
À Saint-Benoit, dans l’est, où cinq candidats pouvaient se maintenir au second tour, c’est finalement une triangulaire qui va avoir lieu entre Patrick Selly (DVG), Patrick Dalleau (DVD) et Sabrina Ramin (DVD).
♦ Huit triangulaires sont prévues. Celle de Bras-Panon s’annonce très disputée : le député Jean-Hugues Ratenon (LFI) n'est arrivé qu'en troisième position le 15 mars, derrière le maire sortant Daniel Gonthier (DVD) et Jeannick Atchapa (DVC). Le parlementaire d’extrême gauche a profité de l’entre-deux-tours pour proposer une alliance à Jeannick Atchapa, sans parvenir à le convaincre.
♦ Un candidat unique à Saint-Leu : Bruno Domen (DVC) sera réélu maire de la commune. Son adversaire au second tour, Sylvie Comorassamy, a jeté l’éponge contre l’avis de ses colistiers, estimant qu’une élection dans un contexte de crise sanitaire "est un frein à la liberté d’exercer son droit de vote".
♦ Pas de véritable révolution en vue côté parité et féminisation du poste d'édile : alors que 23 des 24 maires élus en 2014 étaient des hommes, neuf des listes encore en lice cette année sont menées par des femmes. 32 têtes de liste sont donc des hommes. On sait d’ores et déjà qu’au moins 15 hommes seront élus maires à La Réunion en 2020.
Vanessa Miranville, seule maire sortante au féminin, est en bonne position pour être réélue à La Possession et Ericka Bareigts pourrait bien remporter Saint-Denis, adoubée par son beau-père, le maire sortant Gilbert Annette. La jeune conseillère régionale Juliana M’Doihoma (DVD) a créé la surprise en arrivant en tête du premier tour à Saint-Louis devant deux anciens maires. Si elle n’a pas fusionné entre les deux tours, elle a tout de même réussi à obtenir le soutien de plusieurs candidats mécontents issus d’autres listes.
La tâche sera plus hardue pour Nathalie Bassire (DVD) largement devancée au premier tour dans la commune du Tampon bien qu'elle ait reçu le soutien d'une autre tête de liste, Monique Bénard (DVD). Dur aussi pour Roseline Lucas (DVC), conseillère municipale sortante des Avirons, même si sa liste a fusionné avec celle de Paul Fort arrivé troisième. À Saint-Paul, la députée Huguette Bello est arrivée en tête du premier tour haut la main. Mais elle va devoir faire face à une alliance surprise des trois listes qu’elle a devancées, emmenées par Alain Bénard (DVD).
Sur les 17 communes mahoraises, 16 préparent le second tour. 43 listes sont encore en course pour sept duels, sept triangulaires et deux quadrangulaires. Une inquiétude plane sur le taux d’abstention à cause de craintes liées au coronavirus qui circule toujours activement sur l’archipel de l’océan Indien, Mayotte étant toujours classé en alerte orange. Au premier tour, la participation avait cependant été élevée le 15 mars (71,2%)
♦ Une certitude, la défaite de la parité parmi les maires : les édiles seront des hommes à une écrasante majorité, comme en 2014 (15 sur 17). Parmi les 43 têtes de listes encore en course pour le second tour, il n’y a que sept femmes. Deux sont arrivées en tête au premier tour : Zainaba Ridhoi à Chiconi et Roukia Lahadji (LREM), la maire sortante de Chirongui quelques kilomètres plus au sud. À Sada, la maire sortante, Anchya Bamana (DVD) a été devancée par Houssamoudine Abdallah (DVD).
♦ Un maire a été élu dès le premier tour : il s’agit du maire sortant de Dzaoudzi Labattoir en Petite Terre, de Said Omar Oili.
♦ Parmi les sept triangulaires, les yeux seront rivés sur le chef-lieu, Mamoudzou, où le maire sortant Mohamed Majani, candidat LREM, a été devancé d’une courte tête par Ambdilwahedou Soumaila (LR). Mais attention aux surprises du second tour, les trois listes en compétition ayant toutes fusionné avec des candidats malheureux du premier tour.
♦ Mayotte connaitra également deux quadragulaires à Koungou et Mtsamboro, deux communes du nord de la grande terre.
Les électeurs de sept des 34 communes martiniquaises retournent aux urnes le 28 juin pour élire leurs maires. 19 listes ont été enregistrées pour le second tour des municipales : deux duels et cinq triangulaires sont au programme.
♦ Au Marin, c’est un duel très serré qui s’annonce entre Yvonne Tritz (DVG), adoubée par le maire sortant Rodolphe Désiré, et son dauphin du premier tour, José Mirande (DVG), qui tente sa chance à la mairie du Marin pour la quatrième fois. L’autre duel aura lieu au sein de la gauche du Diamant entre Ruddy Duville (DVG) et son challenger du premier tour Hugues Toussay (DVG) qui s’est allié avec la troisième liste, celle de Jean Monfort (DVG).
♦ Parmi les triangulaires, celle de Ducos sera scrutée à la loupe. La benjamine des candidats, Aurélie Nella (Péyi-A), 34 ans, arrivée en tête affronte Marius Narcissot (MIM) - qui bénéficiera du soutien de Philippe Petit (UDI) et de Wilfrid Cinna (DVG), tous les deux candidats au 1er tour – et Louis Marie-Sainte (DVG) qui a choisi de se maintenir au second tour.
♦ Sur les 14 candidats encore en lice, trois sont des femmes. Yvonne Tritz (PPM) au Marin, Aurélie Nella (Péyi-A) à Ducos et Karine Mousseau (Ba Péi-a An Chans, BAP), la présidente du Comité martiniquais du tourisme, candidate de la droite soutenue par l’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne au François.
Le premier tour a vu l’élection de trois femmes : Annick Guetty Comier à Fonds Saint-Denis, Jenny Dulys au Morne-Rouge et Marie-Thérèse Casimirius à Basse-Pointe. C'est mieux qu'en 2014 puisque la précédente mandature n’avait offert le fauteuil de maire qu’à une seule femme.
20 communes sur 32 organisent un second tour. 52 listes sont encore en course, réparties en une quadrangulaire, dix triangulaires et neuf duels. Plusieurs maires sortants doivent encore convaincre pour conserver leur fauteuil. En revanche, échec cuisant pour les députés Olivier Serva (LREM) aux Abymes et Justine Bénin (Modem) au Moule, tous les deux éliminés dès le 1er tour.
♦ Un duel attendu à Basse-Terre où l’ancienne ministre des Outre-mer, Marie-Luce Penchard (DVD) est arrivée en deuxième position le 15 mars. Face à elle au second tour, une liste d’union : André Attalah (PS) s’est offert les soutiens de Brigitte Rhodes (DVG) et Sonia Pétro (LR).
À Port-Louis, le maire sortant Victor Arthein a été devancé par Jean-Marie Hubert qui s’est allié au troisième homme Bernard Cercy. À Vieux-Fort, Emile Plantier essaiera de garder son siège face à Héric André.
♦ Arrivé en tête au premier tour à Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou devra batailler pour retrouver son fauteuil – après sa démission en juillet 2019, alors qu’il était menacé de révocation. Il se trouve face à deux listes d’union : Ary Durimel et Tania Galvany, la seconde menée par Loïc Martol et Marie-Eugène Trobeau-Tomaseau.
D’autres maires sortants sont engagés dans des triangulaires : Phillipson Franckfort à Morne-à-L’Eau, Laurent Bernier à Saint-François, Claudine Bajazet à Sainte-Rose ou Joël Beaugendre à Capesterre-Belle-Eau, Marie-Yveline Ponchateau à Baillif ou Christian Jean-Baptiste à Sainte-Anne.
♦ C’est au Gosier que se déroulera l’unique quadrangulaire de l’île papillon. Le maire sortant Jean-Claude Christophe (Grag) s’est allié avec Nadia Celini (Ensemble pour le Gosier) et Yvan Martial (Alliance Gosier), fera face à Cédric Cornet (Div) arrivé en tête lors du 1er tour, à Patrice Pierre-Justin (GGE) et à Jocelyne Virolan (MGA).
♦ Avec huit femmes maires, la Guadeloupe se classe, depuis 2014, parmi les meilleurs élèves de l'égalité homme-femme. Le territoire antillais se place juste derrière le Val-de-Marne (28%) sur le podium des territoires les plus paritaires pour le poste de maire. La cuvée 2020 sera-t-elle encore meilleure ? Trois d'entre elles ont d'ores et déjà retrouvé leur fauteuil à l'issue du premier tour : Gabrielle Louis-Carabin au Moule, Hélène Polifonte à Baie-Mahault et Maryse Etzol à Grand-Bourg. Et c'est acquis, au moins une autre femme les rejoindra : la maire de Baillif, où trois femmes sont en course au second tour.
Sur les 22 communes que comptent le département d’Amérique du Sud, sept auraient dû organiser un scrutin le 28 juin. Mais lundi 15 juin, le ministère des Outre-mer a annoncé son report sine die car le nombre de nouveaux cas de coronavirus augmente de façon inquiétante sur tout le territoire depuis le début du mois de juin. Les électeurs de de Rémire-Montjoly, Roura, Papaïchton, Matoury, Awala-Alimapo, Iracoubo et Saül vont devoir patienter pour élire leurs maires.
Deux communes et deux surprises dans l'archipel français d'Amérique du Nord où il n'y aura pas de second tour le 28 juin prochain.
♦ À Saint-Pierre, Karine Claireaux (EPC), a quitté le fauteuil de maire qu'elle occupait depuis 19 ans, battue le 15 mars par Yannick Cambray (CSA).
♦ La commune de Miquelon-Langlade n'organisera pas de second tour, faute de liste candidate, comme ça a déjà été le cas pour premier tour le 15 mars. Le préfet a nommé une délégation spéciale, chargée des affaires courantes. Elle est présidée par Yannick Coste.
Sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie, 22 appellent à un second tour le 28 juin avec trois duels, onze triangulaires et huit quadrangulaires. 71 listes au total sont engagées : 28 en province Sud, 36 en province Nord et sept en province des îles Loyauté, où il reste à renouveler les conseils municipaux d'Ouvéa et Maré. Le premier tour, perturbé par la dépression Gretel qui a secoué la Grande Terre, n'avait attiré que 52,9% des électeurs aux urnes.
♦ La maire sortante de Nouméa, Sonia Lagarde, a été réélue dans un fauteuil (63,9%). Plusieurs maires sortants ont eu le même succès au premier tour : Robert Xowie a, lui aussi, été réélu Lifou, de même qu'Alphonse Poinine à Touho, Pascal Sawa à Houaïlou, Pierre-Chanel Tutugoro à Ponérihouen. Pascal Vittori à Boulouparis l'a également emporté dès le premier tour, tout comme Yann Péraldi à Pouembout.
♦ Sur le Caillou, quatre communes de moins de 1000 habitants n'ont organisé qu'un seul tour qui a plutôt réussi aux maires sortants : Jean-Baptiste Moilou garde le main à Bélep, Jo Peyronnet à Moindou, et Régis Roustan à Farino. Prisca Holero, elle, reprend la main à Sarraméa où elle avait été élue en 2008.
♦ Parmi les triangulaires, zoom sur La Foa où Pierre Monefara (Cîrî), Marielle Keletaona (La Foa avant tout c’est vous), et Nicolas Metzdorf (Générations La Foa). s'affrontent. Pour ce second tour, les listes Générations NC et l’Avenir en confiance ont choisi de s’allier face à la liste de Marielle Keletoana, le visage de Calédonie Ensemble à la suite de la maire sortante, Corine Voisin. Le véritable enjeu, dans cette commune très touristique, c’est la gestion de l’eau. Certaines zones de la ville ne sont toujours pas alimentée en eau courante.
Triangulaire surprise à Païta où le maire sortant Willy Gatuhau (Lsans étiquette) est arrivé en tête (35,5%). Face à lui, une alliance inédite de trois listes, l’Éveil Océanien, le Rassemblement et Calédonie Ensemble, conduite par le leader de l’Éveil océanien. Le parti a mis de côté ses dissensions avec le Rassemblement pour faire front.
♦ Dumbéa va connaître une quadranguaire. Le maire sortant Georges Naturel (Avenir en confiance) a pourtant frôlé la réélection dès le premier tout (49%), pour un troisième mandat. Pas de surprise à attendre pour le second tour a priori, faute de personnalités politiques d’envergure en face.
Quandrangulaire aussi à Canala où le maire sortant, Gilbert Tyuienon (FLNKS) est istallé depuis 2001. Il est sorti en tête du premier tour (47,1%).
Dans 26 des 48 communes de Polynésie, le scrutin du 15 mars n'a pas été décisif. Une particularité : tous les tavana (maires) sortants se sont présentés à leur propre succession. Beaucoup des batailles se jouent entre le Tahoeraa de Gaston Flosse et le Tapura d'Édouard Fritch.
♦ Sur l'île de Tahiti, Papeete va connaître une quadrangulaire : l’union sacrée de l’opposition face au maire sortant Michel Buillard (Tapura), en ballotage favorable pour son cinquième mandat, n'a pas eu lieu. Tauhiti Nena a le soutien du Tahoeraa et de Nathalie Pareo-Cuneo. Minarii Chantal Galenon et Marcel Tuihani repartent, eux, seuls au front pour le second tour.
À Mahina, c'est une triangulaire qui s'annonce : face au maire sortant Damas Teuira (Tapura), la députée Nicole Sanquer (UDI), en dissidence avec la majorité et son ancien mentor, lui aussi en course pour retrouver la mairie.
♦ Aux Îles Sous-le-Vent, les électeurs de quatre communes sont appelés à repasser par l'isoloir : Uturoa, Huahine, Maupiti et Tahaa.
Uturoa va connaître un face à face prometteur : la maire sortante Sylviane Terooatea (Tahoeraa) en ballotage favorable affronte Matahi Brotherson qui est soutenu par le Tapura.
♦ La commune de Ua Pou est la seule des Marquises appelée à repasser devant les urnes pour le second tour le 28 juin : Josepk Kaiha (Tahoeraa), le maire sortant, est en ballotage favorable.
♦ Aux Tuamotu, dix communes vont retrouver les isoloirs. Parmi elles, Rangiroa et Fakarava où les deux triangulaires promettent des combats très serrés.
♦ Comme l'Hexagone, la Polynésie compte une forte majorité d’hommes et des élus plutôt "vieillissants". Au premier tour, la collectivité a élu le benjamin des maires de France : 28 ans, à égalité avec un élu de Haute-Savoie. Au fenua, c’est François Pere Takamoana réélu maire délégué de Amanu pour la troisième fois consécutive. C'est une autre particlarité de la Polynésie qui compte plusieurs "communes associées" où officient des "maires délégués" désignés par le conseil municipal de la commune dont elles dépendent.
Deux femmes, cependant, ont marqué le premier tour : Yseult Butcher à Hao, un atoll de l'archipel des Tuamotu, et Joëlle Frébault à Hiva Oa, île des Marquises, qui ont battu les maires sortants. Joëlle Frébault est devenue la première femme Hakaiki (maire) des Marquises, la Terre des Hommes. Qui vote ? Tous les territoires ultramarins en dehors de Wallis et Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Quand ? En Outre-mer comme dans l’Hexagone, le second tour des municipales 2020 est désormais fixé au dimanche 28 juin. Cependant, le secon tour a été reporté en Guyane, conséquence de l'augmentation rapide du nombre de nouveaux cas quoitidiens de Covid-19 recensés sur le territoire ces derniers jours. Un doute plane aussi sur Mayotte, légalement en alerte orange.
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► La Réunion – 17 scrutins – 41 listes
Sur les 24 communes que compte l’île de l'océan Indien, 17 vont organiser un second tour : huit duels, huit triangulaires et une candidature unique. 41 listes ont été enregistrées. ♦ Sept maires ont été élus dès le 15 mars, tous sont des hommes : Olivier Hoarau (PLR) au Port, Stéphane Fouassin (DVD) à Salazie, Bachyl Valy (DVD à L’Entre-Deux ainsi que dans toutes les communes côtières du sud de l’île : Michel Fontaine (LR) à Saint-Pierre, Serge Hoareau (DVC) à Petite-Île, Patrick Lebreton (Progrès) à Saint-Joseph et Olivier Rivière (DVC) à Saint-Philippe.
♦ Huit duels vont avoir lieu le 28 juin à La Réunion.
L'un de ces face-à-face est très attendu : à Saint-Denis, commune la plus peuplée des Outre-mer, Didier Robert (Objectif Réunion), président du conseil régional, affronte l’ancienne ministre Ericka Bareigts arrivée largement en tête au premier tour (Union de la Gauche). Cette dernière pourra bénéficier du report de voix de Nassimah Dindar (DVC) arrivée troisième et qui a rejoint sa campagne après un revers au premier tour.
À Saint-Benoit, dans l’est, où cinq candidats pouvaient se maintenir au second tour, c’est finalement une triangulaire qui va avoir lieu entre Patrick Selly (DVG), Patrick Dalleau (DVD) et Sabrina Ramin (DVD).
♦ Huit triangulaires sont prévues. Celle de Bras-Panon s’annonce très disputée : le député Jean-Hugues Ratenon (LFI) n'est arrivé qu'en troisième position le 15 mars, derrière le maire sortant Daniel Gonthier (DVD) et Jeannick Atchapa (DVC). Le parlementaire d’extrême gauche a profité de l’entre-deux-tours pour proposer une alliance à Jeannick Atchapa, sans parvenir à le convaincre.
♦ Un candidat unique à Saint-Leu : Bruno Domen (DVC) sera réélu maire de la commune. Son adversaire au second tour, Sylvie Comorassamy, a jeté l’éponge contre l’avis de ses colistiers, estimant qu’une élection dans un contexte de crise sanitaire "est un frein à la liberté d’exercer son droit de vote".
♦ Pas de véritable révolution en vue côté parité et féminisation du poste d'édile : alors que 23 des 24 maires élus en 2014 étaient des hommes, neuf des listes encore en lice cette année sont menées par des femmes. 32 têtes de liste sont donc des hommes. On sait d’ores et déjà qu’au moins 15 hommes seront élus maires à La Réunion en 2020.
Vanessa Miranville, seule maire sortante au féminin, est en bonne position pour être réélue à La Possession et Ericka Bareigts pourrait bien remporter Saint-Denis, adoubée par son beau-père, le maire sortant Gilbert Annette. La jeune conseillère régionale Juliana M’Doihoma (DVD) a créé la surprise en arrivant en tête du premier tour à Saint-Louis devant deux anciens maires. Si elle n’a pas fusionné entre les deux tours, elle a tout de même réussi à obtenir le soutien de plusieurs candidats mécontents issus d’autres listes.
La tâche sera plus hardue pour Nathalie Bassire (DVD) largement devancée au premier tour dans la commune du Tampon bien qu'elle ait reçu le soutien d'une autre tête de liste, Monique Bénard (DVD). Dur aussi pour Roseline Lucas (DVC), conseillère municipale sortante des Avirons, même si sa liste a fusionné avec celle de Paul Fort arrivé troisième. À Saint-Paul, la députée Huguette Bello est arrivée en tête du premier tour haut la main. Mais elle va devoir faire face à une alliance surprise des trois listes qu’elle a devancées, emmenées par Alain Bénard (DVD).
► Mayotte – 16 scrutins – 43 listes
Sur les 17 communes mahoraises, 16 préparent le second tour. 43 listes sont encore en course pour sept duels, sept triangulaires et deux quadrangulaires. Une inquiétude plane sur le taux d’abstention à cause de craintes liées au coronavirus qui circule toujours activement sur l’archipel de l’océan Indien, Mayotte étant toujours classé en alerte orange. Au premier tour, la participation avait cependant été élevée le 15 mars (71,2%)♦ Une certitude, la défaite de la parité parmi les maires : les édiles seront des hommes à une écrasante majorité, comme en 2014 (15 sur 17). Parmi les 43 têtes de listes encore en course pour le second tour, il n’y a que sept femmes. Deux sont arrivées en tête au premier tour : Zainaba Ridhoi à Chiconi et Roukia Lahadji (LREM), la maire sortante de Chirongui quelques kilomètres plus au sud. À Sada, la maire sortante, Anchya Bamana (DVD) a été devancée par Houssamoudine Abdallah (DVD).
♦ Un maire a été élu dès le premier tour : il s’agit du maire sortant de Dzaoudzi Labattoir en Petite Terre, de Said Omar Oili.
♦ Parmi les sept triangulaires, les yeux seront rivés sur le chef-lieu, Mamoudzou, où le maire sortant Mohamed Majani, candidat LREM, a été devancé d’une courte tête par Ambdilwahedou Soumaila (LR). Mais attention aux surprises du second tour, les trois listes en compétition ayant toutes fusionné avec des candidats malheureux du premier tour.
♦ Mayotte connaitra également deux quadragulaires à Koungou et Mtsamboro, deux communes du nord de la grande terre.
► Martinique – 7 scrutins – 19 listes
Les électeurs de sept des 34 communes martiniquaises retournent aux urnes le 28 juin pour élire leurs maires. 19 listes ont été enregistrées pour le second tour des municipales : deux duels et cinq triangulaires sont au programme.♦ Au Marin, c’est un duel très serré qui s’annonce entre Yvonne Tritz (DVG), adoubée par le maire sortant Rodolphe Désiré, et son dauphin du premier tour, José Mirande (DVG), qui tente sa chance à la mairie du Marin pour la quatrième fois. L’autre duel aura lieu au sein de la gauche du Diamant entre Ruddy Duville (DVG) et son challenger du premier tour Hugues Toussay (DVG) qui s’est allié avec la troisième liste, celle de Jean Monfort (DVG).
♦ Parmi les triangulaires, celle de Ducos sera scrutée à la loupe. La benjamine des candidats, Aurélie Nella (Péyi-A), 34 ans, arrivée en tête affronte Marius Narcissot (MIM) - qui bénéficiera du soutien de Philippe Petit (UDI) et de Wilfrid Cinna (DVG), tous les deux candidats au 1er tour – et Louis Marie-Sainte (DVG) qui a choisi de se maintenir au second tour.
♦ Sur les 14 candidats encore en lice, trois sont des femmes. Yvonne Tritz (PPM) au Marin, Aurélie Nella (Péyi-A) à Ducos et Karine Mousseau (Ba Péi-a An Chans, BAP), la présidente du Comité martiniquais du tourisme, candidate de la droite soutenue par l’indépendantiste Alfred Marie-Jeanne au François.
Le premier tour a vu l’élection de trois femmes : Annick Guetty Comier à Fonds Saint-Denis, Jenny Dulys au Morne-Rouge et Marie-Thérèse Casimirius à Basse-Pointe. C'est mieux qu'en 2014 puisque la précédente mandature n’avait offert le fauteuil de maire qu’à une seule femme.
► Guadeloupe – 20 scrutins – 52 listes
20 communes sur 32 organisent un second tour. 52 listes sont encore en course, réparties en une quadrangulaire, dix triangulaires et neuf duels. Plusieurs maires sortants doivent encore convaincre pour conserver leur fauteuil. En revanche, échec cuisant pour les députés Olivier Serva (LREM) aux Abymes et Justine Bénin (Modem) au Moule, tous les deux éliminés dès le 1er tour. ♦ Un duel attendu à Basse-Terre où l’ancienne ministre des Outre-mer, Marie-Luce Penchard (DVD) est arrivée en deuxième position le 15 mars. Face à elle au second tour, une liste d’union : André Attalah (PS) s’est offert les soutiens de Brigitte Rhodes (DVG) et Sonia Pétro (LR).
À Port-Louis, le maire sortant Victor Arthein a été devancé par Jean-Marie Hubert qui s’est allié au troisième homme Bernard Cercy. À Vieux-Fort, Emile Plantier essaiera de garder son siège face à Héric André.
♦ Arrivé en tête au premier tour à Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou devra batailler pour retrouver son fauteuil – après sa démission en juillet 2019, alors qu’il était menacé de révocation. Il se trouve face à deux listes d’union : Ary Durimel et Tania Galvany, la seconde menée par Loïc Martol et Marie-Eugène Trobeau-Tomaseau.
D’autres maires sortants sont engagés dans des triangulaires : Phillipson Franckfort à Morne-à-L’Eau, Laurent Bernier à Saint-François, Claudine Bajazet à Sainte-Rose ou Joël Beaugendre à Capesterre-Belle-Eau, Marie-Yveline Ponchateau à Baillif ou Christian Jean-Baptiste à Sainte-Anne.
♦ C’est au Gosier que se déroulera l’unique quadrangulaire de l’île papillon. Le maire sortant Jean-Claude Christophe (Grag) s’est allié avec Nadia Celini (Ensemble pour le Gosier) et Yvan Martial (Alliance Gosier), fera face à Cédric Cornet (Div) arrivé en tête lors du 1er tour, à Patrice Pierre-Justin (GGE) et à Jocelyne Virolan (MGA).
♦ Avec huit femmes maires, la Guadeloupe se classe, depuis 2014, parmi les meilleurs élèves de l'égalité homme-femme. Le territoire antillais se place juste derrière le Val-de-Marne (28%) sur le podium des territoires les plus paritaires pour le poste de maire. La cuvée 2020 sera-t-elle encore meilleure ? Trois d'entre elles ont d'ores et déjà retrouvé leur fauteuil à l'issue du premier tour : Gabrielle Louis-Carabin au Moule, Hélène Polifonte à Baie-Mahault et Maryse Etzol à Grand-Bourg. Et c'est acquis, au moins une autre femme les rejoindra : la maire de Baillif, où trois femmes sont en course au second tour.
► Guyane – Pas de scrutin le 28 juin
Sur les 22 communes que comptent le département d’Amérique du Sud, sept auraient dû organiser un scrutin le 28 juin. Mais lundi 15 juin, le ministère des Outre-mer a annoncé son report sine die car le nombre de nouveaux cas de coronavirus augmente de façon inquiétante sur tout le territoire depuis le début du mois de juin. Les électeurs de de Rémire-Montjoly, Roura, Papaïchton, Matoury, Awala-Alimapo, Iracoubo et Saül vont devoir patienter pour élire leurs maires.
► Saint-Pierre et Miquelon – 0 scrutin – 0 liste
Deux communes et deux surprises dans l'archipel français d'Amérique du Nord où il n'y aura pas de second tour le 28 juin prochain. ♦ À Saint-Pierre, Karine Claireaux (EPC), a quitté le fauteuil de maire qu'elle occupait depuis 19 ans, battue le 15 mars par Yannick Cambray (CSA).
♦ La commune de Miquelon-Langlade n'organisera pas de second tour, faute de liste candidate, comme ça a déjà été le cas pour premier tour le 15 mars. Le préfet a nommé une délégation spéciale, chargée des affaires courantes. Elle est présidée par Yannick Coste.
► Calédonie – 22 scrutins – 71 listes
Sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie, 22 appellent à un second tour le 28 juin avec trois duels, onze triangulaires et huit quadrangulaires. 71 listes au total sont engagées : 28 en province Sud, 36 en province Nord et sept en province des îles Loyauté, où il reste à renouveler les conseils municipaux d'Ouvéa et Maré. Le premier tour, perturbé par la dépression Gretel qui a secoué la Grande Terre, n'avait attiré que 52,9% des électeurs aux urnes. ♦ La maire sortante de Nouméa, Sonia Lagarde, a été réélue dans un fauteuil (63,9%). Plusieurs maires sortants ont eu le même succès au premier tour : Robert Xowie a, lui aussi, été réélu Lifou, de même qu'Alphonse Poinine à Touho, Pascal Sawa à Houaïlou, Pierre-Chanel Tutugoro à Ponérihouen. Pascal Vittori à Boulouparis l'a également emporté dès le premier tour, tout comme Yann Péraldi à Pouembout.
♦ Sur le Caillou, quatre communes de moins de 1000 habitants n'ont organisé qu'un seul tour qui a plutôt réussi aux maires sortants : Jean-Baptiste Moilou garde le main à Bélep, Jo Peyronnet à Moindou, et Régis Roustan à Farino. Prisca Holero, elle, reprend la main à Sarraméa où elle avait été élue en 2008.
♦ Parmi les triangulaires, zoom sur La Foa où Pierre Monefara (Cîrî), Marielle Keletaona (La Foa avant tout c’est vous), et Nicolas Metzdorf (Générations La Foa). s'affrontent. Pour ce second tour, les listes Générations NC et l’Avenir en confiance ont choisi de s’allier face à la liste de Marielle Keletoana, le visage de Calédonie Ensemble à la suite de la maire sortante, Corine Voisin. Le véritable enjeu, dans cette commune très touristique, c’est la gestion de l’eau. Certaines zones de la ville ne sont toujours pas alimentée en eau courante.
Triangulaire surprise à Païta où le maire sortant Willy Gatuhau (Lsans étiquette) est arrivé en tête (35,5%). Face à lui, une alliance inédite de trois listes, l’Éveil Océanien, le Rassemblement et Calédonie Ensemble, conduite par le leader de l’Éveil océanien. Le parti a mis de côté ses dissensions avec le Rassemblement pour faire front.
♦ Dumbéa va connaître une quadranguaire. Le maire sortant Georges Naturel (Avenir en confiance) a pourtant frôlé la réélection dès le premier tout (49%), pour un troisième mandat. Pas de surprise à attendre pour le second tour a priori, faute de personnalités politiques d’envergure en face.
Quandrangulaire aussi à Canala où le maire sortant, Gilbert Tyuienon (FLNKS) est istallé depuis 2001. Il est sorti en tête du premier tour (47,1%).
► Polynésie – 26 scrutins
Dans 26 des 48 communes de Polynésie, le scrutin du 15 mars n'a pas été décisif. Une particularité : tous les tavana (maires) sortants se sont présentés à leur propre succession. Beaucoup des batailles se jouent entre le Tahoeraa de Gaston Flosse et le Tapura d'Édouard Fritch.♦ Sur l'île de Tahiti, Papeete va connaître une quadrangulaire : l’union sacrée de l’opposition face au maire sortant Michel Buillard (Tapura), en ballotage favorable pour son cinquième mandat, n'a pas eu lieu. Tauhiti Nena a le soutien du Tahoeraa et de Nathalie Pareo-Cuneo. Minarii Chantal Galenon et Marcel Tuihani repartent, eux, seuls au front pour le second tour.
À Mahina, c'est une triangulaire qui s'annonce : face au maire sortant Damas Teuira (Tapura), la députée Nicole Sanquer (UDI), en dissidence avec la majorité et son ancien mentor, lui aussi en course pour retrouver la mairie.
♦ Aux Îles Sous-le-Vent, les électeurs de quatre communes sont appelés à repasser par l'isoloir : Uturoa, Huahine, Maupiti et Tahaa.
Uturoa va connaître un face à face prometteur : la maire sortante Sylviane Terooatea (Tahoeraa) en ballotage favorable affronte Matahi Brotherson qui est soutenu par le Tapura.
♦ La commune de Ua Pou est la seule des Marquises appelée à repasser devant les urnes pour le second tour le 28 juin : Josepk Kaiha (Tahoeraa), le maire sortant, est en ballotage favorable.
♦ Aux Tuamotu, dix communes vont retrouver les isoloirs. Parmi elles, Rangiroa et Fakarava où les deux triangulaires promettent des combats très serrés.
♦ Comme l'Hexagone, la Polynésie compte une forte majorité d’hommes et des élus plutôt "vieillissants". Au premier tour, la collectivité a élu le benjamin des maires de France : 28 ans, à égalité avec un élu de Haute-Savoie. Au fenua, c’est François Pere Takamoana réélu maire délégué de Amanu pour la troisième fois consécutive. C'est une autre particlarité de la Polynésie qui compte plusieurs "communes associées" où officient des "maires délégués" désignés par le conseil municipal de la commune dont elles dépendent.
Deux femmes, cependant, ont marqué le premier tour : Yseult Butcher à Hao, un atoll de l'archipel des Tuamotu, et Joëlle Frébault à Hiva Oa, île des Marquises, qui ont battu les maires sortants. Joëlle Frébault est devenue la première femme Hakaiki (maire) des Marquises, la Terre des Hommes. Qui vote ? Tous les territoires ultramarins en dehors de Wallis et Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Quand ? En Outre-mer comme dans l’Hexagone, le second tour des municipales 2020 est désormais fixé au dimanche 28 juin. Cependant, le secon tour a été reporté en Guyane, conséquence de l'augmentation rapide du nombre de nouveaux cas quoitidiens de Covid-19 recensés sur le territoire ces derniers jours. Un doute plane aussi sur Mayotte, légalement en alerte orange.