VIDÉO. Steek Oner, le street artiste guadeloupéen qui rend hommage aux femmes [Outre-mer street art]

Fervent défenseur de la cause féministe, Steek Oner sublime la femme sur les murs de Pointe-à-Pitre depuis une dizaine d’années. Artiste pluridisciplinaire, ce triple champion du monde de Bodypainting s’exprime jusque sur les corps, mettant toujours son art au service des femmes. Découvrez son univers artistique dans Outre-mer street art.

Benoit Bottala alias Steek Oner est originaire de Guadeloupe. Il a 37 ans. Il se définit lui même comme un artiste pluridisciplinaire et son style c'est "faire ce qu'il veut".

Passionné par le dessin depuis l’enfance, Benoit grandit avec une soif de découverte et d’apprentissage du graffiti à Pointe-à-Pitre. Il entre dans cet univers à la fin des années 90, aidé par une scène guadeloupéenne déjà très développée. C’est grâce aux rencontres de graffeurs locaux et internationaux (Noé two, Mist, Ceet, Keag, Done, Warner, Dougy, Clek, Xela, Basik, Locks, Tek…), et à l’évolution des modes et des milieux artistiques que Steek Oner évolue, progresse, se professionnalise et décide en 2006 de se consacrer entièrement à sa passion, la peinture.

Un féministe dans l'âme

Élevé par sa mère, Steek Oner s'engage très jeune dans le combat féministe. Il réalise notamment une série de graff sur la grossesse, l'allaitement.... Steek ne choisit pas les murs qu’il graffe par hasard. Son objectif : faire réagir les habitants sur des problèmes sociétaux. Dans un quartier de Pointe-à-Pitre considéré comme un "haut lieu" de la prostitution, il réalise une fresque avec un visage et un corps de femme portant la citation suivante "le corps d'une femme n'est pas un objet mais un bijou". Ce mur a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux. 

Un artiste en résistance

Steek se mobilise pour la réhabilitation du Centre des arts et de la culture de Pointe-à-Pitre laissé à l’abandon suite à des problèmes de malversations et de défaillances diverses. Pour faire réagir les pouvoirs publics, le lieu squatté depuis un an est devenu le premier lieu d’expression des street artistes. Sur le murs on trouve les œuvres de Mash, Judith Tchakpa, Antonwè...

Rendant hommage à cet acte de subversion, il peint au sol le visage emblématique de cette lutte. Il s'agit du visage de l'artiste militant Joël Nankin. Joël Nankin a d’ailleurs demandé à Steek oner de réaliser le portrait de Maryse Condé.

Champion du monde de bodypainting 

Quand Steek n’est pas dans la rue, il travaille dans son atelier. Il consacre beaucoup de temps à son deuxième mode d’expression : le bodypainting.  Steek est champion du monde en bodypainting (catégorie aérographe pro) depuis 3 ans. Depuis pour rester numéro 1, il s’entraîne avec des modèles qui lui font confiance. Quoi qu’il fasse, Steek met toujours son art au service des femmes.    

Le graffeur Steek oner devant une de ses fresques

Dans cet épisode d'Outre-mer Street art, après un détour par le centre-ville où il revient sur sa fresque polémique, Steek part à la rencontre d’artistes militants dans un centre culturel emblématique de l’île laissé à l’abandon. 

Un film écrit et réalisé par Sarah Almosnino 

Production 909 PRODUCTIONS

Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée et la participation de France Télévisions 

Durée 13 min - Année 2022

Outre-mer Street art

Outre-mer street art est une web série qui vous propose de découvrir l'art urbain dans les Outre-mer. Un périple artistique avec cette nouvelle génération talentueuse.  Retrouvez tous les épisodes d'Outre-mer Street Art en cliquant ici.