En juillet je remets mon lycra, c’est le concept. La Fédération Française de surf organise cette semaine une compétition sur invitation. Un seul jour et un seul lieu en raison des restrictions sanitaires. Le but : permettre aux meilleurs surfeurs de renouer avec la compétition et leurs fans.
On le sait les surfeurs ont fait du Sud-Ouest leur territoire national, les fans aussi, en gros c’est là que ce se passe. Ceux-ci sauront vite se déplacer pour venir voir leurs idoles, dès que le feu vert sera donné. Seuls manquent à l’appel Michel Bourez et Jeremy Florès, les deux meilleurs Français qui n’ont pas fait le voyage de Polynésie. Ils avaient effectué le stage Equipe de France à Tahiti en compagnie de Johanne Defay en mars, juste avant le confinement. Depuis ils ont remis leur planche à l’eau, mais ne seront pas présents cette semaine.
Cette compétition d’une journée qui doit se dérouler en moins de six heures, est un vrai défi, elle se fait sur invitation avec le partenariat de l’Agence National du Sport de Haut Niveau, organisme dirigé encore il y a quelques jours par Jean Castex, le nouveau Premier Ministre. "Nous avons contacté tous les surfeurs de l'élite pour connaître leur motivation et leur disponibilité, " explique Stéphane Corbinien, le directeur de la performance. " Jérémy Florès et Michel Bourez préfèrent éviter un long voyage depuis le Pacifique sud mais tous les autres sont présents. "
Johanne Defay la femme à battre
Sur les vingt surfeuses et surfeurs sélectionnés, dix sont originaires d’outre-mer. Six coté garçons, les Réunionnais Maxime Huscenot, Jorgan Couzinet, les Guadeloupéens Thomas Debierre, Gatien Delahaye et Charly Martin, le jeune espoir Tahitien Kauli Vaast. Côté féminin, il y aura les Réunionnaises Johanne Defay et Canelle Bulard, mais aussi la Guadeloupéenne Maud le Car et la Polynésienne Vahiné Fierro. Ce qui prouve la richesse des Outre-mer.
La tête d’affiche chez les filles est bien sûr Johanne Defay. Elle n'a pas surfé pendant les deux mois du confinement et avoue être en manque : " Ça n'a pas été simple de me remettre à l'eau ces dernières semaines à La Réunion. Je n'ai surfé que 5 fois depuis le déconfinement. L'important pour moi est déjà de pouvoir surfer de nouveau régulièrement."
Côté garçons donc les numéros un et deux absents, Johann Duru le Landais sera l’homme à battre. Pensionnaire de l’élite mondial WCT (World Championship Tour) pendant deux ans, le numéro 3 français évoluera à domicile. Relégué sur le circuit WQS (World Qualifying Série) , il a signé un quart de finale en mars à Newcastle en Australie, s'inclinant de très peu face à Julian Wilson (16,80 à 16,08). Mais derrière c’est très ouvert. D’abord avec les deux Réunionnais en embuscade, Maxime Huscenot et Jorgan Couzinet
Ça remet un objectif en ligne de mire, je me prépare pour ça
Charly Martin l’autre « guadaboy » quant à lui reconnait ne s’être jamais asserté si longtemps dans sa carrière. " J'avoue que je tournais un peu en rond ces derniers temps au Moule. Il y a moins de vagues en Guadeloupe, ça va être l'occasion de bouger un peu. De retrouver les sensations de la compétition. C'est cool ! "
On attend encore
Ce dimanche 5 juillet, les vagues étaient belles, mais pour des raisons sanitaires, la préfecture n’a pas autorisé la tenue de l’évènement, préférant éviter un déplacement massif du public. Une zone de compétition fermée au public, un nombre restreint de juges, des lycras désinfectés, pas d'accolades, la Fédération Française a pris toutes les précautions. Mais on est toujours dans la période d’attente, la waiting period dans le jargon des surfeurs, et la Fédération Française de Surf tient pour le moment secret le lieu de la compétition.
Que les fans se rassurent ce sera sur un spot de la Nouvelle-Aquitaine. Une grande production TV sera mise en place et va leur permettre de suivre en live sur les réseaux sociaux la journée de surf. Personne n’est oublié. Mais cette saison ne sera de toute façon pas comme les autres. On attend d'autres annonces officielles cette semaine. Affaire en suivre donc, mais compétition à voir, que nous relayerons sur notre site Outre-mer la 1ère.