Mais quand s’arrêtera-t-elle ? À 21 ans, Althéa Laurin est désormais sur le toit du monde, après sa victoire ce mardi en finale des championnats du monde de taekwondo, dans la catégorie des -73 kg.
"Je suis très heureuse de cette médaille, du titre mondial, nous confiait-elle ce jeudi par téléphone depuis Bakou. C’est un titre dont je rêvais depuis beaucoup d’années déjà et ça fait des années que je m’entraîne pour, donc aujourd’hui voir le fruit de mon travail récompensé, c’est juste énorme !" Un bonheur visible sur sa publication Instagram :
Elle a décroché l’or après avoir dominé la Britannique Rebecca McGowan (16-10, 9-5), qu’elle connaissait pour l’avoir déjà affrontée et battue "lors d’un championnat d’Europe en quart de finale".
"On est toutes les deux des filles assez offensives donc ça donne un combat assez explosif quand on se rencontre, assume-t-elle. J’ai bien aimé ce combat et j’ai fait en sorte d’être solide sur ma défense et d’attaquer correctement, de ne pas faire d’erreurs, en tout cas le moins possible."
Elle rentre dans l'histoire
Sa victoire a provoqué "beaucoup d’émotions, de la joie, des rires" au sein de l’équipe de France, car les athlètes tricolores n’avaient pas remporté de titre mondial en taekwondo depuis 10 ans.
Or, dans la même journée, Althéa Laurin et une autre Française, Magda Wiet-Hénin (-67 kg), montaient sur la plus haute marche du podium, comme le montre ce tweet. Les deux athlètes marquent donc l’histoire de leur discipline.
"Ma force : mon état d’esprit"
Championne d’Europe junior en 2017, championne du monde junior en 2018, médaille de bronze aux JO de Tokyo en 2021, championne d’Europe en titre, et désormais championne du monde… La Martiniquaise collectionne les titres alors qu’elle est encore jeune. Une réussite due à son travail mais pas seulement.
"Je pense que ça s’explique par mon état d’esprit, à chaque compétition que je fais, j'essaye de me préparer pour le mieux. Dans l’idéal, c'est la médaille d’or et tout se passe pour le mieux mais pendant la journée de compétition, on rencontre des difficultés, pendant la préparation aussi, avance-t-elle. Il faut relativiser et comprendre pourquoi et réussir à s’adapter et je pense que c’est ça qui fait ma force aussi."
Objectif : JO 2024
Elle ne se laisse en tout cas pas submerger par la pression extérieure et les attentes autour d’elle : "Je me dis que chaque performance est différente, chaque journée de compétition est différente. La seule pression que je peux ressentir, c’est celle des objectifs que je me fixe."
Le prochain objectif est bien entendu les JO 2024 à Paris, qu’elle prépare "parce que c’est dans la lignée et dans l’ordre des choses". En attendant, elle va savourer encore un peu sa médaille, notamment avec sa famille qu’elle va retrouver en rentrant en France. Puis elle retournera s’entraîner car elle enchaînera dès la semaine prochaine sur une autre compétition, le Grand Prix de Rome.