Trafic de drogue en Guyane: un rapport sénatorial demande "une réponse plus ambitieuse"

Un douanier de l'aéroport de Roissy.
Le trafic de cocaïne entre la Guyane et Paris représente entre 15 et 20% des entrées sur le territoire hexagonal selon ce rapport.
Face au trafic de cocaïne, devenu un véritable fléau en Guyane, un rapport sénatorial rendu public mardi réclame "une réponse plus ambitieuse", en renforçant la répression et la coopération internationale, mais aussi en développant un volet de prévention et de réinsertion.  
    
Le trafic de cocaïne entre la Guyane et Paris représente entre 15 et 20% des entrées sur le territoire hexagonal, a expliqué le rapporteur Antoine Karam, sénateur LREM de la Guyane, lors d'une conférence de presse. 
    
"On estime qu'entre 20 et 30 passeurs de cocaïne (dénommés "mules"), qui s'introduisent la drogue sous forme d'ovules dans le corps ou la dissimulent dans leurs vêtements ou bagages, tentent de prendre chaque vol au départ de Cayenne et à destination d'Orly et que 8 à 10 y parviennent", a-t-il précisé.


"Le phénomène des mules s'est banalisé"    

Ce trafic, accentué par la proximité avec le Suriname, pays de transit de la drogue, touche des "jeunes défavorisés socialement, mais aussi des mères de famille, et des personnes d'un certain âge en situation de précarité", a souligné le sénateur. "Le phénomène des mules s'est banalisé", regrette-t-il. 
    
Le rapport, adopté à l'unanimité mardi par la mission d'information "Trafic de stupéfiants en provenance de Guyane", préconise de "renforcer la politique répressive, en intensifiant les contrôles et les saisies pour diminuer la rentabilité du trafic et décourager les trafiquants"


Demande de saisies "massives"    

"Le surcroît d'activité lié à ce renforcement implique de dégager des marges de manoeuvre sur toute la chaîne pénale afin d'éviter l'embolie, en allégeant au maximum les procédures et en optimisant l'emploi des administrations concernées", ajoute le rapport. "La véritable solution c'est de frapper les réseaux par des saisies massives", a souligné Olivier Cigoletti (Union centriste, Haute-Loire), président
de la mission.


Une meilleure prévention    

Le rapport préconise également de mettre en place un "volet social ambitieux", en termes de prévention et de réinsertion. Il propose de "confier explicitement au préfet, en étroite association avec la Collectivité territoriale de Guyane, une mission d'impulsion de la politique de prévention et de coordination des initiatives locales" et d'"augmenter les crédits alloués à la prévention". "En Guyane le trafic de cocaïne se développe faute de perspectives pour la population", insiste le sénateur Karam.
    
Enfin, il suggère d'améliorer la coopération internationale, en renforçant l'implication de la France dans la zone Caraïbes en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants et en intensifiant sa coopération bilatérale avec les pays voisins, particulièrement le Suriname.