VIDEO. À la découverte du cinéma antillais avec Guillaume Robillard

Guillaume Robillard prend place dans le siège d'À la 1ère page afin de nous présenter son livre "Conquête de l'espace et du temps, le cinéma antillais", qui offre une analyse approfondie de la production cinématographique antillaise. Ce livre se focalise sur la création d'un temps spécifiquement antillais et sur la représentation authentique des paysages naturels et urbains, en réponse à une perspective exotique souvent associée aux îles.

Guillaume Robillard, dans son livre intitulé "Conquête de l'espace et du temps, le cinéma antillais", propose une analyse de la production cinématographique antillaise qui vise à explorer le potentiel d'un "regard de l'intérieur" sur les sociétés caribéennes.

À l'instar de nombreuses régions du monde, la Caraïbe a été filmée en premier lieu par un "regard de l'extérieur", en particulier européen. Aussi, si les réalisateurs du cinéma antillais filmaient leurs contrées d'une manière similaire, n'y aurait-il pas une véritable contradiction entre un discours narratif « de l'intérieur » et un discours visuel "de surface" ?


Porté par son amour du cinéma, Guillaume Robillard nous entraîne à la découverte d'un cinéma méconnu, sans a priori et avec humilité, qui n'a rien à envier aux productions hollywoodiennes.

Conquête de l'espace et du temps – Le cinéma antillais

L’auteur Guillaume Robillard 

Guillaume Robillard est docteur en cinéma et chargé de cours de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a par ailleurs réalisé plusieurs documentaires sur les Antilles dont il est originaire, en particulier sur sa littérature créolophone et francophone.

Il est contributeur du site edouardglissant.world.

Son essai sur le septième art antillais s'adresse à tous les curieux et cinéphiles. Il a remporté le prix de Thèse Institut Acte et de l’école doctorale Apesa à Paris.

Lecture d'un extrait de l'ouvrage "Le cinéma antillais, conquête de l’espace et du temps"

Les Antilles françaises ont été peintes, puis photographiées ou filmées en premier lieu par un "regard de extérieur" (l'explorateur, le documentariste -et ce depuis les frères Lumière - le touriste) développant massivement, par les cartes postales autant que par les spots publicitaires ou par les films, une esthétique touristique et exotique de ces îles. Comme le rappelle le chantre de la diversalité Victor Segalen qui aborde une définition ouverte de l'exotisme : "Définition du préfixe Exo dans sa plus grande généralisation possible. Tout ce qui est "en dehors" de l'ensemble de nos faits de conscience actuels, quotidiens, tout ce qui n'est pas notre "tonalité mentale" coutumière [...] L'exotisme est volontiers "tropical". Cocotiers et ciel torrides. Peu d'exotisme polaire. Dans le présent livre, nous nous concentrons sur la représentation de l'espace proposée par le cinéma antillais-péyi, à savoir dans vingt neufs films, selon un processus de "dés-exotication" des paysages naturels et urbains de la Guadeloupe et de la Martinique. Ici donc, nous interrogeons le regard que construisent les réalisateurs du cinéma antillais-péyi sur le paysage insulaire.

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Réalisation : Jean-Luc Benzimra

Graphisme et Animation : Joël Cimarron
© France Télévisions 2023