Fondatrice de l'agence KS Communication, collaboratrice parlementaire à l'Assemblée nationale auprès du Président de la délégation aux Outre-Mer, vice-présidente du CREFOM et membre du CM 98, Keyza se bat sur plusieurs fronts. Son but : abattre les cloisons entre les membres de la diaspora.
"En France hexagonale, on est une population multi-culturelle avec une richesse incroyable et j'ai envie de créer des ponts entre toutes ces cultures bouillonnantes qui ne se connaissent pas", Keyza travaille ainsi avec beaucoup d'associations afro-caribéennes mais également des particuliers. Elle affirme même se nourrir de ces expériences qui l'enrichissent.
"Je suis née en Guadeloupe et j'ai grandi entre mon île et la région parisienne". A Paris, elle a pour camarades d'école beaucoup d'enfants africains. Au début c'est l'incompréhension mais très vite les choses changent. "Avec mes parents, nous voyagions beaucoup et un jour ma mère m'a amenée au Sénégal à l'âge de 16 ans, à l'île de Gorée." C'est le déclic, Keyza veut connaître l'histoire des peuples noirs.
Commence alors un cheminement qui la mène aux Etats-Unis. "Quand je vais à l'école à l'université de Miami je découvre les Blacks Panthers, Malcom X, Martin Luther King..." Mais elle ne s'est toujours pas trouvée. Pour cela un retour en Guadeloupe est nécessaire avec ce regard lucide sur sa société. "J'ai grandi dans un pays où il y a déjà du racisme à la base." Heureusement ses parents donnent à leurs enfants une valeur sûre : l'estime de soi. Keyza aime rappeler avec malice "Qu'il n'y a personne pour me dire que je ne suis pas ce que mon papa m'a dit que je suis."
Aujourd'hui la cinquantaine atteinte, Keyza est plus active que jamais au sein de la communauté afro-antillaise et de la diaspora africaine. Forte de son histoire, elle mesure les enjeux de tous les combats qu'elle mène : "Je suis guadeloupéenne. Mais d'être tout simplement guadeloupéenne, ça veut dire tellement de choses, ça raconte mon histoire."