Johane Bacoul est directrice d'une crêche à Paris. Rien ne la destinait à cette fonction. Dans la commune de Ducos en Martinique où elle grandit, c'est la danse puis la musique qui rythment sa vie d'adolescente.
" Moi j'aime chanter, j'aime danser " dit'elle les yeux brillants de souvenirs d'enfance qui remontent à l'âge de 6-7 ans. Elle se déhanche d'abord au son du Hip-Hop mais se tourne rès vite vers le Reggae.
" Le reggae c'est une musique qui m'apaise ", et pour cause. A 17 ans Johane alias Jahan tombe enceinte. Le père de son enfant est aux abonnés absents. Elle assume seule sa grossesse et ressent le besoin de quitter son île. Elle débarque à Paris en 2001, elle a 19 ans. Elle est seule, sans son fils de deux ans qu'elle a confié à sa mère le temps de trouver du travail.
" A Paris çà n'a pas été simple, je me suis retrouvée seule avec moi-même ", les débuts sont difficiles loin de sa famille et de La Martinique. Mais elle doit tenir, se faire une place dans la capitale. Elle doit réussir, pour son fils. C'est dur, elle rate le concours de la poste pour devenir facteure et vit de petits boulots dans la restauration.
Heureusement pour elle le reggae ne la jamais quittée. Celle qui a grandi dans une famille catholique approfondit sa foi dans la culture Rasta. Cette philosophie et son hygiène de vie lui redonnent de la force. Elle entame une véritable quête spirituelle. Elle se libère, croit en elle et peut se concentrer sur son objectif majeur, avoir son fils à ses côtés.
Elle entre dans le milieu de la petite enfance en 2004 pour un travail ponctuel. Cela lui plait, elle fait des formations, passe des concours qu'elle réussit cette fois-ci. Nous sommes en 2009; elle obtient son diplôme d'éducatrice spécialisée pour jeunes enfants.
Aujourd'hui le fils de Jahan a 22 ans. Elle l'a élevé seule en région parisienne. C'est sa plus grande fierté. Elle chante du reggae en indépendante, c'est son autre fierté.