Primaire de droite [1/2]: ce que proposent les sept candidats pour les Outre-mer

Que proposent les candidats de la primaire de la droite pour les Outre-mer ? La1ere.fr s’est plongé dans leurs programmes. Premier volet, par ordre alphabétique, avec les propositions de Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Il y en a qui en parlent beaucoup et d’autres qui n’en parlent pas du tout. Certains ont pris le temps de se déplacer en Outre-mer, d’autres n’ont pas quitté la France continentale. En fonction de leur stratégie et de leur but de campagne, chacun des sept candidats à la primaire de la droite réserve une place plus ou moins importante aux questions ultramarines.
Si les électeurs ultramarins devront se déterminer, comme les autres, sur des enjeux nationaux, les Outre-mer portent des thématiques particulières propres à chaque territoire. Le chômage, l’échec scolaire et l’insécurité y sont souvent plus élevés que dans l’Hexagone. Que proposent les candidats à la primaire de la droite pour les Outre-mer ? La1ere.fr s’est plongée dans leurs programmes. Le premier tour de cette primaire aura lieu dans un mois, le 20 novembre.

Jean-François Copé : l'ordonnance manquante

Plutôt qu’un programme détaillé par thématiques, Jean-François Copé propose une méthode radicale pour réaliser la "rupture complète" qui, selon lui, n’a pas été mise en œuvre par Nicolas Sarkozy en 2007. Son projet se compose de 15 ordonnances qu’il se fait fort de faire adopter durant les six premiers mois de sa présidence. Son modèle : De Gaulle, en 1958. Copé veut vite réformer le code du travail, la sécurité, l’immigration, la laïcité... Mais dans les 36 pages de son "Contrat avec les Français", l’Outre-mer n’est pas évoquée une seule fois. L'Outre-mer concentre de lourds retards en matière d'emploi, de santé ou encore de sécurité, mais le docteur Copé n'a pas prescrit d'ordonnance pour ce sujet. Contactée par la1ere.fr, l'équipe de Jean-François Copé ne nous a pas répondu.


François Fillon : « l’antidote à la petite France »

Pour l’ancien Premier ministre, l’Outre-mer (à lire aux pages 78 et 79 de son programme en ligne) n’est pas "une charge budgétaire", mais plutôt "un atout pour le redressement du pays". C’est aussi pour lui "un antidote de la petite France", une expression qui fait écho à son rappel de l’empire colonial selon qui "la France n'est pas coupable d'avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Nord".
Pour s’en convaincre, il souligne que dans les océans de la zone économique exclusive française, "sont enfouies des ressources et des richesses énergétiques qui pourraient être décisives au XXIème siècle".
François Fillon ne propose pas une politique spécifique pour les Outre-mer : "Nous sommes tous Français. Nous sommes la République indivisible." Le candidat n’entre pas encore dans le détail de ses propositions. Les mesures globales qu’il avance doivent permettre de redresser l’Hexagone aussi bien que les Outre-mer : il compte "étendre les zones franches" et améliorer les dispositifs de financement des PME. Il promet aussi de réduire l’immigration "à son strict minimum", sans dire comment y parvenir pour Mayotte, notamment. 
En revanche, il se fait plus précis en matière d’agriculture ultramarine. François Fillon propose par exemple d’"encourager l’exploitation raisonnée de la forêt guyanaise sous le contrôle strict de l’ONF", d’accompagner le développement à l’exportation de la filière sucre-rhum ou encore de relancer un plan de développement de la production de bananes.


Alain Juppé : pour une vision de l'Histoire "apaisée"


L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac veut montrer qu’il maÏtrise l’ensemble des sujets qu’il devra traiter s’il accède à l’Elysée.
Durant la campagne des primaires, Alain Juppé est celui qui a le plus visité les Outre-mer : il s’est rendu aux Antilles et dans le Pacifique. Côté programme, il diffuse un livret de 37 pages (à télécharger ci-dessous) entièrement dédié aux problématiques ultramarines avec de nombreuses propositions.
Alain Juppé appelle à "rétablir des relations de confiance et de respect" entre les Outre-mer et l’Hexagone et à "aider à libérer les potentiels de chaque territoire" en prenant en compte "la différence locale dans l’ensemble républicain".
Pour dynamiser l’économie, il propose de créer de nouvelles zones franches "ciblées sur les secteurs exposés à la concurrence", de créer des pôles de compétitivité interterritoriaux et des filières d’enseignement dédiés à la mer, à l’énergie, à la construction durable et à la biodiversité. Il promet également de ne pas remettre en cause le principe de sur-rémunération des fonctionnaires. Côté logement, il annonce la construction de 10 000 logements par an et un contrat sur cinq ans pour "résorber le déficit de logement" dans chaque territoire.
Alain Juppé souhaite aussi augmenter de 50% le nombre de places au Service militaire adapté (SMA) pour les jeunes en difficulté. Il compte faire de la santé dans les Outre-mer "une priorité de l’action de l’Etat dans le cadre d’un plan stratégique, ouvert aux collectivités du Pacifique, afin de réduire significativement les inégalités". Enfin, dans le droit fil de son slogan de l’Identité heureuse, Alain Juppé souhaite "promouvoir une affirmation apaisée des histoires et des mémoires des Outre-mer".

Projet outre-mer Juppé


Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, l'emploi sera sa "première priorité pour les Outre-mer" 

Nathalie Kosciusko-Morizet affirme que l'emploi sera sa "première priorité pour les Outre-mer", si elle est élue présidente de la République, dans un entretien à France Antilles.
"Je souhaite amener à la fin de mon mandat les Outre-mer à un taux d'emploi comparable à celui de la métropole", dit-elle dans cette interview publiée mardi.

Le taux de chômage est par exemple autour de 28% à la Réunion, 21% en Guyane, 22% en Martinique, 25% en Guadeloupe, contre environ 10% en métropole. Nathalie Kosciusko-Morizet ajoute qu'elle engagera dès le début de son mandat "un choc de compétitivité inédit dans notre pays: une véritable libération des entreprises", soulignant que le tissu économique ultramarin est "composé essentiellement de TPE et PME, qui font face à des contraintes bien spécifiques". 
"Je mettrai en place une stratégie de développement pour les Outre-mer, s'appuyant sur leurs spécificités et reposant sur deux piliers, un pilier économique et un pilier écologique, qui fera des Outre-mer français des territoires exemplaires et innovants", poursuit NKM.

Elle souligne aussi que "le tourisme est un facteur important pour les Outre-mer, qui souffrent de handicaps réels et complexes (...) en raison de la concurrence géographique immédiate d'autres lieux touristiques". Concernant l'écologie, "il faut préserver la biodiversité des Outre-mer et favoriser l'innovation ultramarine", dit-elle. Interrogée sur les propos controversés de Nicolas Sarkozy sur "les ancêtres gaulois", ou de François Fillon sur "la colonisation, culture partagée", elle estime qu'"il faut assumer l'Histoire de France et nous tourner vers l'avenir". "L'origine des Français et des Françaises qui font vivre notre pays est plurielle. Le nier, c'est nier une partie de notre Histoire, une partie de notre culture, une partie de nos valeurs", dit-elle.
 

La Fedom propose une synthèse des propositions des candidats à la primaire de la droite 

La FEDOM, Fédération des Entreprises d'Outre-Mer, a souhaité compiler les propositions des candidats à la primaire de la droite et du centre relatives à l'Outre-mer. Pour cela, la Fedom a procédé à une veille rigoureuse de la presse et des divers médias, mais elle a aussi pris soin de questionner chacun des septs candidats à la primaire sur le développement économique des Outre-mer mais également les questions régaliennes, et notamment la sécurité des biens et des personnes. 

Nous vous proposons de prendre connaissance ci-dessous de ce document en cliquant ci-dessous: 

Fedom primaire de la droite