Regardez le décryptage de Kelly Pujar
Des Gilets jaunes à La Réunion
En novembre dernier, des Réunionnais enfilaient des gilets jaunes. C’était le point de départ d'une crise sociale majeure sur l’île de l’Océan Indien. Dans l'hexagone, la hausse du prix des carburants fait office d'étincelle. Mais sur l'île, la contestation va bien au-delà : pouvoir d'achat, pauvreté et taux de chômage élevé viennent allonger la liste des revendications. D’après l’INSEE, 23% des Réunionnais sont au chômage. Un taux qui atteint même 39% chez les moins de 30 ans
La Guyane en 2008, déjà
Fin 2008, la Guyane est dans la rue. On ne parle pas encore de gilets jaunes. Mais déjà, des manifestants réclament une baisse de 50 centimes du prix du litre des carburants. Une mobilisation née d'un collectif de consommateurs et de transporteurs rejoints par les syndicats.Les Antilles en 2009
En janvier et février 2009, une grande grève générale contre la vie chère paralyse la Guadeloupe pendant 44 jours et la Martinique pendant 38 jours. La grogne débute dans l’île papillon le 20 janvier 2009 à l'appel du à l'appel du LKP et son leader Elie Domota.En février puis en mars, Martiniquais et Réunionnais se mobilisent aussi. Ils réclament un contrôle des prix des produits de base et une hausse des bas salaires. Derrière ces revendications, les situations de monopole et les profits abusifs sont mis en accusation. Face aux économies fragilisées et à la mort d'un syndicaliste, Jacques Bino, lors d'une nuit de violences, l'Etat ne peut plus ignorer la crise.
Des états généraux
Dans un premier temps, Yves Jégo incarne la négociation et des accords sont signés aux Antilles. Mais l'éphémère secrétaire d'Etat à l'Outre-mer est écarté. L'Elysée reprend la main. Nicolas Sarkozy lance les Etats généraux de l'Outre-mer.
Des ateliers sont organisés. Le succès est mitigé. Un mois après la restitution, le gouvernement adopte 137 mesures censées répondre aux attentes.
Pourtant, la vie chère persiste. Dans les DOM, les produits alimentaires restent plus chers qu'en France hexagonale, jusqu'à 38% en Martinique, d’après l’INSEE.