La Marine nationale recrute

Le capitaine de frégate Matthieu Drevon est chargé du recrutement pour la Marine nationale. Chaque année, il engage 3000 jeunes de 16 à 25 ans.

Quels sont les profils qui intéressent la Marine nationale ?

Nous recrutons à tous les niveaux, de l’équivalent 3e à bac+5. Sur nos navires, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des équipages âgés. Nous intégrons donc chaque année 3000 jeunes de 16 à 25 ans. Les plus jeunes et les moins diplômés peuvent passer par l’école des mousses de Brest afin d’intégrer une carrière. A bac+5, il s’agit surtout de profils scientifiques qui ont passé le concours de l’école navale après une prépa de type math sup/ math spé. Entre les deux, nous recherchons des personnes à l’esprit qui peuvent nous apporter quelque chose de nouveau, comme les diplômés d’écoles de commerce par exemple.

Comment se déroule une carrière de marin ?

Dans la Marine, nous avons coutume de dire que chacun peut gravir l’escalier social. Ce n’est pas un ascenseur, chaque marche demande un effort. Mais il est tout à fait possible d’intégrer la Marine comme mousse et de finir officier si vous vous en donnez les moyens. Nous formons nos troupes tout au long de leur engagement. Les gens ne le savent pas, mais il est possible d’intégrer la Marine avec le bac et arriver à piloter un avion Rafale sur un porte-avion, avec de la volonté, et pour peu on ait la condition physique requise. Les exemples de ce genre de réussite sont très nombreux.
Par ailleurs, la plupart de nos carrières durent moins de quinze ans. Nous nous occupons donc de reclasser nos marins dans le domaine d’activité où ils ont exercé chez nous : les cuistots aux cuisines, les mécaniciens dans les ateliers spécialisés, les ingénieurs du nucléaire militaire dans le civil, etc…

Que représente l’Outre-mer pour vous ?

A titre personnel, c’est une partie de ma vie car jusqu’à l’année dernière, je commandais une frégate de surveillance basée à La Réunion. Nous recrutons beaucoup Outre-mer, mais la Marine est la même partout, et nous recherchons exactement les mêmes profils que dans n’importe quelle autre département. Je ne pourrais pas dire quel pourcentage les originaires des DOM-COM représentent dans l’effectif total, mais je n’ai jamais vu d’équipage dépourvu d’Ultramarins. Nous avons un grand besoin d’eux, car ils apportent une diversité vitale pour notre armée et il faut le dire, un peu de soleil et de joie de vivre aussi.