Les maires d’Outre-mer homophobes ? Le raccourci peut étonner, mais c’est en substance l’argument présenté par le député de Paris Bernard Debré pour déposer un amendement contre le mariage gay. Alors que le projet de loi est débattu à partir de ce mardi et pour deux semaines à l’Assemblée, nombre de députés UMP opposants au projet ont déposé des amendements, pas moins de 5 360 au total.
Parmi eux, Bernard Debré, qui a déposé l’amendement n° 4086. Il demande ainsi à ce qu’un officier de l’état civil puisse refuser de célébrer un mariage s’il n’en a pas envie. "Le maire n’aura pas à motiver la raison du refus", précise le député "il n’y a aucun risque de discrimination". D’autre part, cet amendement vise toues les mariages "sans préjuger du fait que le mécanisme sera utilisé pour les couples de même sexe".
Pour justifier cette position, Bernard Debré avance un argument particulier : "Certains maires, notamment en Outre-mer, préfèreront encourir la suspension, voire la radiation et les sanctions pénales, plutôt que de devoir célébrer des mariages de couples de même sexe", précise-t-il.
Sans doute Bernard Debré, s’est-il appuyé sur les propos de Raymond Occolier, maire PS du Vauclin, qui a pros la tête de la contestation locale sur le mariage gay. Il s’appuie notamment sur une enquête de France-Antilles révélant que la majorité des maires de Martinique sont réfractaires au projet. Il avait affirmé en septembre Sur le plateau de Martinique 1ere ne "jamais" accepter de marier un couple homosexuel. "Entre obéir à Dieu et obéir aux hommes mon choix est fait", avait-il poursuivi comparant l’union de deux hommes à celle de deux "mâles cochons".