La conjoncture économique reste peu dynamique dans les Outre-mer

Le tourisme de croisière est en hausse aux Antilles
L'IEDOM a présenté le bilan des économies d'Outre-mer pour l'année 2012. L'année se révèle assez morose sur le plan économique, à l'exception de Wallis et Futuna qui s'en sortent bien. Le tourisme de croisière aux Antilles, le spatial en Guyane ou encore le BTP Mayotte ne se portent pas si mal.
Difficile de trouver une bonne nouvelle de ce bilan. On s'y attendait pourtant: la crise est omniprésente sur le plan national, européen et mondial. Pas de raison que les Outre-mer, toujours plus fragiles économiquement que l'Hexagone, y échappent. Pas de surprise donc à l'annonce de la sentence de l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'Outre-mer) et de l'IEOM (Institut d'émission d'Outre-mer), tombée ce mardi matin lors d'une conférence de presse à Paris:  effectivement, la conjoncture dans les Outre-mer n'est guère reluisante en 2012. 
 
 

Le chômage toujours très élevé

Le chômage tout d'abord, continue d'atteindre des sommets dans les départements d'Outre-mer. Près de 30% à la Réunion, plus de 20% aux Antilles Guyane contre 10% dans l'Hexagone. Et le marché de l'emploi, à défaut de s'effondrer, se détériore sérieusement. Les indicateurs sont au rouge avec un nombre de demandeurs d'emplois en hausse constante, à l'exception de la Nouvelle-Calédonie. L'herbe du Caillou n'est pourtant pas beaucoup plus verte, puisque, la baisse du nombre de demandeurs d'emplois va de pair avec une baisse du nombre d'offres. Le rapport a d'ailleurs relevé pour l'année 2012 "près de 900 destructions nettes d'emplois, notamment dans le secteur privé".

 
Inflation contenue

 
Consommation des ménages en berne, investissements ralentis... une "pas si mauvaise nouvelle" cependant: l'inflation est plus ou moins contenue dans les Outre-mer. Avec des prix qui augmentent en moyenne de 1,5%, elle se situe à un niveau proche de l'Hexagone, où ils sont en hausse de 1,3%.
Saint-Pierre et Miquelon et Wallis et Futuna en revanche, victimes, pour l'un de la hausse des produits manufacturés, pour l'autre de la hausse des prix de l'énergie, connaissent eux une inflation plus importante, dépassant les 4%.
 
 

Aux Antilles-Guyane, le tourisme de croisière et l'activité spatiale se portent bien

 
La poursuite de la quête aux bonnes nouvelles se révèle ardue dans ce bilan, même si certaines perspectives laissent entrevoir un peu d'espoir.
En Guadeloupe, la lueur réside dans le tourisme. Certes les chiffres font grise mine avec des baisses conjointes du nombre de passagers à Pôle Caraïbes, de nuitées et du taux d'occupation des hôtels. Mais… le tourisme de croisière, lui, croît de 55% "à la faveur de l'arrivée de nouvelles compagnie et d'un nombre d'escales accrues".
En Martinique aussi, le tourisme de croisière connaît de bons résultats.  Dans les autres secteurs,  la Martinique peine à combler le retard résultat de la crise de 2009. Difficultés dans le BTP, un secteur de la canne à sucre qui souffre de mauvaises conditions climatiques, consommation des ménages "peu vigoureuse"… Les bonnes nouvelles viennent des exportations en hausse grâce notamment aux produits pétroliers et à l'activité de la Sara.
 
Avec 10 tirs en 2012, en Guyane, c'est encore et toujours l'activité spatiale qui se porte le mieux. Les exportations d'or sont également en hausse, et les professionnels du tourisme, malgré des chiffres en légère baisse s'estiment satisfaits de leur fin d'année. Et comme aux Antilles, le recours aux crédits ne faiblit pas, les recours aux crédits à l'habitat sont même en augmentation de 10,4% par rapport à fin 2011.
 
 

Le BTP redresse la tête à Mayotte

 
A la Réunion on a beau chercher,  les nouvelles sont mauvaises. Certes la consomamtion des ménages se maintient et le secteur primaire progrèsse très légèrement, mais "le redressement de l'économie peine à se confirmer et aucun relais de croissance n'apparaît à ce stade suffisamment efficace pour enrayer durablement la durée du chômage", expliquent Nicolas de Sèze, et Philippe Lacognata, tous deux à la tête de l'IEDOM.  
 
A Mayotte en revanche quelques points positifs. Tout d'abord le nombre de demandeurs d'emplois, en recul de 1,9% , (sauf chez les moins de 25 ans) et le nombre d'offres d'emploi, en hausse, lui, de 13,7%.
Le secteur du BTP aussi montre des signes de redressement grâce à un plan de relance et à la participation du Fonds intercommunal de péréquation. Les ventes de ciment qui servent d'indicateur, ont ainsi augmenté de 34,8% entre le deuxième et troisième trimestre 2012. L'avenir du tout jeune département dépendra surtout de son accession au statut de Région ultra périphérique (RUP) prévue au 1er janvier 2014. En dépit de l'incertitude liée au contexte, l'IEDOM veut croire en un "rétablissement lent mais progressif de la situation économique, même si les fondamentaux de l'économie mahoraise devraient rester fragiles".
 
 

A  Wallis et Futuna,  les ventes de voitures au beau fixe

Les perspectives restent pessimistes en Polynésie, malgré une légère progression de l'activité touristique. En Nouvelle-Calédonie, après une année morose, les échéances politiques à venir et la mise en activité de l'usine du Nord pourraient permettre une légère embellie. Avant tout, c'est la nécessité de diversifier les exportations qui s'impose.   
 
Dans le Pacifique, voire dans l'ensemble des Outre-mer,  ce sont peut être Wallis et Futuna qui s'en sortent le mieux. Certes la consommation des ménages ralentit, les investissements aussi mais le BTP, lui, conserve une activité soutenue grâce à des grands chantiers publics comme celui du Port de Mata'Utu ou la rénovation du lycée d'Etat. Des travaux qui devraient néanmoins arriver à échéance en 2013. Autre nouvelle réjouissante: les ventes de véhicule de tourisme atteignent leur plus haut niveau depuis 2008 avec… 103 nouvelles immatriculations dans l'année.

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