Guadeloupéen comme Laura Flessel, qui lui a donné envie de pratiquer, Enzo Lefort incarne à 21 ans la nouvelle génération d'une escrime française en quête de rédemption après l'échec des Jeux Olympiques.
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Lefort est encore jeune, mais le succès, comme l'échec, il connaît déjà. Champion de France 2012 du fleuret, Lefort faisait partie de cette équipe de France entrée dans l'histoire pour n'avoir pas su, pour la première fois depuis 1960, décrocher la moindre médaille aux jeux Olympiques.
Lefort a bien grandi depuis les JO de 1996 où devant la télé, à cinq ans, il assistait à l'émergence et au sacre de Laura Flessel. "Etant Guadeloupéen, vous pouvez imaginer l'engouement qu'il y a eu avec sa victoire ! En septembre 1996, je commençais donc l'escrime", se souvient-il.
Lefort a d'abord été un touche à tout : judo, foot, tennis... il multiplie les pratiques sportives jusqu'à ses 13 ans où, "son programme scolaire devenant vraiment trop chargé", il choisit l'escrime seule.
Pour l'escrime ? Pas seulement. "J'avais ce souci de réussir à l'école, parce que c'était important pour mes parents", confie-t-il. "Et j'ai eu de la chance de réussir dans les deux, avec un Bac S", se réjouit-il.
A son arrivée en métropole, Flessel a raconté avoir dû combattre certains préjugés, racistes et sexistes. Rien de tout cela pour Lefort : "J'ai connu des petites divergences d'ordre culturel, mais Laura a bien été la première et ça a facilité notre intégration", souligne-t-il.
Du haut de son 1,90 m, et même s'il s'attache à réussir désormais au plus haut niveau en escrime, Lefort garde toujours un pied dans la réalité. Le fleurettiste poursuit ainsi des études de kinésithérapie, tout en aiguisant son appétit de victoire sur les pistes. "Quand je suis sur une compétition, c'est pour la gagner. Et là ça me tient d'autant plus à coeur que c'est une épreuve très prestigieuse", insiste-t-il en faisant référence au Master de Melun Val-de-Seine.
Face aux huit meilleurs mondiaux, dont les quatre premiers des JO, lors du Master de Melun Val-de-Seine, le Guadeloupéen a réalisé une belle performance en allant en finale. Et en dominant dans la poule B Peter Joppich, quadruple champion du monde de la discipline, ainsi que le champion panaméricain Race Imboden (USA) en demi finale. A coup sûr, un nouvel échelon a été franchi.
Touche à tout
"La vie est faite de hauts et de bas", concède-t-il, serein face à l'avenir. Lui-même n'a rien à se reprocher, tombé au premier tour face à un autre Français Erwan Le Péchoux (9 -15) au pedigree bien plus fourni, qui vient de le battre une nouvelle fois samedi dernier (15 touches à 13) en finale du Master de fleuret de Melun Val-de-Seine en région parisienne.Lefort a bien grandi depuis les JO de 1996 où devant la télé, à cinq ans, il assistait à l'émergence et au sacre de Laura Flessel. "Etant Guadeloupéen, vous pouvez imaginer l'engouement qu'il y a eu avec sa victoire ! En septembre 1996, je commençais donc l'escrime", se souvient-il.
Lefort a d'abord été un touche à tout : judo, foot, tennis... il multiplie les pratiques sportives jusqu'à ses 13 ans où, "son programme scolaire devenant vraiment trop chargé", il choisit l'escrime seule.
S’adapter à la métropole
Trois ans plus tard, il quitte sa Guadeloupe pour intégrer le pôle Espoirs du Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives (Creps) de Châtenay-Malabry. Comme Flessel, Lefort doit alors s'adapter à la vie en métropole. "Franchement je n'ai eu aucun mal. Je savais pourquoi j'étais venu".Pour l'escrime ? Pas seulement. "J'avais ce souci de réussir à l'école, parce que c'était important pour mes parents", confie-t-il. "Et j'ai eu de la chance de réussir dans les deux, avec un Bac S", se réjouit-il.
A son arrivée en métropole, Flessel a raconté avoir dû combattre certains préjugés, racistes et sexistes. Rien de tout cela pour Lefort : "J'ai connu des petites divergences d'ordre culturel, mais Laura a bien été la première et ça a facilité notre intégration", souligne-t-il.
Racisme
Récemment, Lefort a toutefois été confronté indirectement au racisme lors d'un tournoi en Russie. "Un entraîneur italien a lancé à un Anglais de couleur 'Tu est content ? Tiens la voilà ta banane...' ça fait bizarre, même si je pense que cet entraîneur n'était pas fondamentalement raciste", tempère-t-il.Du haut de son 1,90 m, et même s'il s'attache à réussir désormais au plus haut niveau en escrime, Lefort garde toujours un pied dans la réalité. Le fleurettiste poursuit ainsi des études de kinésithérapie, tout en aiguisant son appétit de victoire sur les pistes. "Quand je suis sur une compétition, c'est pour la gagner. Et là ça me tient d'autant plus à coeur que c'est une épreuve très prestigieuse", insiste-t-il en faisant référence au Master de Melun Val-de-Seine.
Belle performance
Son président de club, Luc Montblanc, souligne que Lefort n'est pas qu'un athlète de haut niveau pour les escrimeurs de Melun. "Le club a un projet à terme de travailler en lien avec la ligue de Guadeloupe pour permettre un échange avec les jeunes. Avec pourquoi pas un pôle de formation. Enzo, c'est l'avant-garde du projet", glisse-t-il.Face aux huit meilleurs mondiaux, dont les quatre premiers des JO, lors du Master de Melun Val-de-Seine, le Guadeloupéen a réalisé une belle performance en allant en finale. Et en dominant dans la poule B Peter Joppich, quadruple champion du monde de la discipline, ainsi que le champion panaméricain Race Imboden (USA) en demi finale. A coup sûr, un nouvel échelon a été franchi.