Le Cran pose la première pierre d’un musée de l’esclavage… sur un camion

Le président du Cran, Louis-Georges Tin (à droite sur la photo), pose symboliquement la première pierre d’un musée de l’esclavage et de la colonisation au Trocadéro, à Paris, le 25 juin 2013
Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a posé symboliquement mardi soir la première pierre d’un musée de l’esclavage et de la colonisation près du Parvis des droits de l’homme à Paris. 
Chacun porte sa croix, ou sa pierre. Faute d’autorisation de la préfecture de Paris, Louis-Georges Tin a dû se rabattre sur son camion de location pour poser de manière symbolique la première pierre d’un musée de l’esclavage et de la colonisation. Pas de Parvis des droits de l’homme au Trocadéro donc, pour le Martiniquais président du Cran, mais un petit muret érigé à l’arrière du camion qui a transporté les parpaings.
 
Il en fallait plus cependant pour décourager Louis-Georges Tin, qui tenait à marquer le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire (le 26 juin) à sa façon, et ne s’est pas départi de sa bonne humeur ni de son humour. « Voilà comment le mur de la honte va devenir un mur itinérant ! On va le faire circuler pour le faire partager à d’autres » a-t-il lancé, casque de chantier vissé sur la tête.
 

"François Hollande est au pied du mur"

« Il nous a semblé que le plus beau cadeau que l’on pouvait offrir à Aimé Césaire et à la France, pays des droits de l’homme paraît-il, ce serait de construire un musée de l’esclavage et de la colonisation, chose qui a été demandée de longue date mais qui n’a toujours pas été faite », a déclaré plus sérieusement le président de l’association, devant une quinzaine de sympathisants et quelques touristes curieux.
 
« Je rappelle à cette occasion qu’il y a plus de 12.000 musées en France, et pas un seul sur la colonisation et l’esclavage » a-t-il ajouté avant de remuer le mortier, truelle en main, avec des membres du Cran. « Nous appelons François Hollande à prendre le relais. C’est lui qui est dorénavant au pied du mur », a conclu Louis-Georges Tin.