La ville de Montreuil, en Seine Saint-Denis, a tenu à célébrer le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, le 26 juin, par une série de manifestations.
Au bout de la rue des Lumières, se trouve dorénavant la place Aimé Césaire. Pour y arriver, on suit un long ruban bleu sinuant sur la rue piétonne. Sur le ruban, en gros caractères, sont imprimés des extraits du "Discours sur le colonialisme" et d’un "Cahier d’un retour au pays natal".
Mercredi soir, jour du centenaire de la naissance du poète martiniquais, décédé en 2008, la ministre de la Justice Christiane Taubira est venu inaugurer la nouvelle place Aimé Césaire, dans le quartier flambant neuf de la mairie de Montreuil. Auparavant, la ministre avait décoré de la Légion d’honneur la maire de Montreuil Dominique Voynet dans les salons de l’hôtel de ville.
"C’est un homme qui n’a jamais accepté l’écrasement ni pour lui, ni pour les autres. Il savait que la fraternité est un combat, un combat incessant, un combat jamais achevé, vital, un combat dont on ne se dérobe pas" a déclaré Christine Taubira, évoquant la mémoire de l’écrivain qu’elle a bien connu.
"Il avait accepté de livrer ce combat chaque jour de toute sa vie parce qu’il savait que cette fraternité était la seule riposte possible à la rage du monde qui dresse les uns contre les autres, aux égoïsmes et à leur fureurs qui justifient tous les pillages, toutes les oppressions. Pour être disponible à l’autre, Césaire a voulu être sûr de lui-même, et il est parti en quête de son identité. Et il a proclamé son identité face à un monde qui s’était organisé dans l’oppression, la domination et la violence de la traite négrière, de l’esclavage et des empires coloniaux", a souligné la ministre de la Justice.