Devant le brutal ralentissement du secteur du BTP sur l'île de La Réunion, avec notamment la fin du chantier de la Route des Tamarins, plusieurs acteurs majeurs du marché ont envoyé certains de leurs employés travailler dans l'hexagone. Nous en avons rencontré trois en Mayenne. Reportage.
Selon Bernard Siriex, président de la Fédération réunionnaise du BTP, ils seraient "une centaine" d'employés réunionnais de grands groupes du BTP à avoir fait leurs valises pour l'hexagone depuis quelques mois. Dans la conjoncture actuelle, certaines entreprises "préfèrent envoyer leurs meilleurs éléments en métropole pour les former ou les placer sur des chantiers plutôt que de les laisser au chômage à La Réunion", explique t-il.
Parmi ces "expatriés", six travaillent actuellement pour le groupe Eiffage TP sur le projet de construction d'une Ligne à grande vitesse (LGV) entre Rennes (Bretagne) et Le Mans (Pays de la Loire). Mardi 16 juillet, nous avons rencontré Evan Désiré et Bruno Mithra sur l'un des tronçons du chantier, à proximité de Laval en Mayenne.
Passez votre souris sur l'image pour accéder aux portraits multimédia de Evan Désiré et Bruno Mithra.
Désiré Evan et Bruno Mithra ont ainsi tous les deux suivi une formation de quelques jours pour prendre en main des véhicules aux dimensions impressionnantes. Christophe Sandre, le directeur des travaux du TOARC C, le tronçon sur lequel travaillent les deux hommes, témoigne.
Si cette "délocalisation" de travailleurs du bâtiment concerne les employés de grands groupes, tels Eiffage ou Vinci, le phénomène ne touche pas les PME. "J'ai beaucoup de jeunes qui se sont formés dans les métiers du secteur, soit en France ou à La Réunion, et ils ont trouvé un emploi dans le bâtiment sur l'île sur de petits chantiers", indique Gilles Leperlier, président de l'Alliance des jeunes pour la formation et l'emploi à La Réunion (AJFER).
Mais de nombreux Réunionnais ont perdu leur job depuis quatre ans. Entre 2009, année de livraison de la route des Tamarins, et début 2013, près de 10 000 emplois ont été supprimés dans le BTP. "L'une des causes majeures de brutal ralentissement de l'activité économique est la fin de la loi Girardin", note Bernard Siriex. Ce dispositif législatif permettait au contribuable réalisant l'acquisition d'un logement neuf dans les DOM-TOM de bénéficier d'une réduction d'impôt variant de 25 à 50%. Ce dispositif était initialement prévu jusqu'au 31 décembre 2017, mais le gouvernement a décidé de le stopper depuis le 31 décembre 2012, même si les programmes immobiliers ayant obtenu un permis de construire avant le 31 décembre 2012 bénéficient toujours des avantages de la loi.
Sur l'île de la Réunion, tous les regards se tournent désormais vers le futur chantier de la route du littoral, dont le coût s'élèvera à plusieurs milliards d'euros. Un jackpot pour les géants du BTP.
Parmi ces "expatriés", six travaillent actuellement pour le groupe Eiffage TP sur le projet de construction d'une Ligne à grande vitesse (LGV) entre Rennes (Bretagne) et Le Mans (Pays de la Loire). Mardi 16 juillet, nous avons rencontré Evan Désiré et Bruno Mithra sur l'un des tronçons du chantier, à proximité de Laval en Mayenne.
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L'éloignement de la famille
Si le bilan est positif pour les Réunionnais venu tenter leur chance dans l'hexagone, l'éloignement avec la famille et la découverte d'un nouvel environnement fait souvent hésiter les employés du BTP a effectué le grand saut, comme l'explique Jean Devéloup-Richal, lui aussi venu travailler sur la LGV entre Rennes et Le Mans.10 000 emplois supprimés dans le BTP depuis 2009
"Pour les grandes entreprises, c'est tout bénéfice d'envoyer leurs meilleurs éléments dans l'hexagone, précise Bernard Siriex. Elles peuvent ainsi conserver ces employés et les former sur de nouveaux postes en vue des prochains grands chantiers qui auront lieu à La Réunion dont évidemment la route du littoral."Désiré Evan et Bruno Mithra ont ainsi tous les deux suivi une formation de quelques jours pour prendre en main des véhicules aux dimensions impressionnantes. Christophe Sandre, le directeur des travaux du TOARC C, le tronçon sur lequel travaillent les deux hommes, témoigne.
Si cette "délocalisation" de travailleurs du bâtiment concerne les employés de grands groupes, tels Eiffage ou Vinci, le phénomène ne touche pas les PME. "J'ai beaucoup de jeunes qui se sont formés dans les métiers du secteur, soit en France ou à La Réunion, et ils ont trouvé un emploi dans le bâtiment sur l'île sur de petits chantiers", indique Gilles Leperlier, président de l'Alliance des jeunes pour la formation et l'emploi à La Réunion (AJFER).
Mais de nombreux Réunionnais ont perdu leur job depuis quatre ans. Entre 2009, année de livraison de la route des Tamarins, et début 2013, près de 10 000 emplois ont été supprimés dans le BTP. "L'une des causes majeures de brutal ralentissement de l'activité économique est la fin de la loi Girardin", note Bernard Siriex. Ce dispositif législatif permettait au contribuable réalisant l'acquisition d'un logement neuf dans les DOM-TOM de bénéficier d'une réduction d'impôt variant de 25 à 50%. Ce dispositif était initialement prévu jusqu'au 31 décembre 2017, mais le gouvernement a décidé de le stopper depuis le 31 décembre 2012, même si les programmes immobiliers ayant obtenu un permis de construire avant le 31 décembre 2012 bénéficient toujours des avantages de la loi.
Sur l'île de la Réunion, tous les regards se tournent désormais vers le futur chantier de la route du littoral, dont le coût s'élèvera à plusieurs milliards d'euros. Un jackpot pour les géants du BTP.