Ouverture ce mardi du 44ème Forum des îles du Pacifique à Majuro, la capitale des îles Marshall. Les seize Etats et territoires associés sont inquiets face au changement climatique et à la montée des eaux.
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La montée des eaux inquiète les Etats insulaires du Pacifique. Au premier jour du 44ème forum des îles du Pacifique, qui regroupe seize Etats indépendants et territoires associés (dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie), les petits Etats insulaires ont dénoncé l'inaction des grands pays pollueurs. A Majuro, la capitale des Marshall, où se tient ce somment, le réchauffement climatique et ses effets, comme la montée des eaux qui menace l'existence même des atolls et des îles basses, sont au coeur des débats.
Tuvalu sous l'eau
"Dans 50 ou peut être 60 ans, Tuvalu disparaîtra sous l'eau. C'est totalement inacceptable", a ainsi déclaré le premier ministre de cet archipel, Enele Sosene Sopoaga. "Ce ne doivent pas être les puissances industrielles qui nous contraignent à quitter nos propres pays", a-t-il ajouté. Le président des îles Marshall, Christopher Loek a lancé : "Ma terre est ma patrie, mon héritage et mon identité, c'est mon pays et j'y resterai à jamais. Que l'eau vienne !"
"La situation est urgente"
De nombreux participants à ce forum espèrent une prise de conscience mondiale d'ici 2015, et la Commissaire européenne au changement climatique Connie Hedegaard a fustigé "ceux qui trouvent que cette date est un peu trop proche". "On doit être prêt. Et si vous en doutez, et bien allez aux Îles Marshall, et constatez à quel point la situation est urgente !", a-t-elle lancé.
Un rapport remis à l'ONU
Le ministre chargé des questions climatiques des Iles Marshall, Tony De Brum, a énuméré les conséquences du réchauffement sur son archipel : "Nous avons des îles qui ont disparu, il y a une érosion importante des sols, une acidification du lagon, et le Nord souffre de grosses sécheresses". Une résolution sur le climat devrait être rédigée jeudi et comprendra des mesures concrètes. Cette déclaration de Majuro sera présentée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon lors de l'assemblée générale à New York fin septembre.
Les océans ont modéré le réchauffement
La planète vient de vivre sa décennie la plus chaude depuis le début des relevés de températures en 1880. Dopée aux émissions de gaz à effet de serre, la température a grimpé de près d'un degré depuis la fin du XIXe siècle. Toutefois, dans l'atmosphère, la température moyenne en surface du globe a tendance à se stabiliser depuis 15 ans, constatent les climatologues. Plusieurs hypothèses sont explorées pour tenter d'expliquer ce "plateau".Le Plateau
Dans le dernier numéro de la revue Nature, des chercheurs de l'université de San Diego, en Californie (États-Unis), s'intéressent particulièrement au rôle du Pacifique tropical est. Yu Kosaka et Shang-Ping Xie estiment qu’un récent refroidissement de la température de surface dans cette zone permet d'expliquer ce "plateau". Mais, selon eux, la stabilisation actuelle ne serait que temporaire et la tendance sur plusieurs décennies au réchauffement "va très probablement se poursuivre avec l'augmentation des gaz à effet de serre".