L'avocat martiniquais Alex Ursulet saisit la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour tenter de faire reconnaitre son "arrestation arbitraire"

Alex Ursulet, lors du procès Guy Georges en 2001
L'avocat pénaliste originaire de Martinique affirme qu'il a été victime de brutalité policière en 2005 après une interpellation pour avoir grillé des feux rouges à scooter. Les faits s'étaient déroulés à Paris. Selon lui, il a été tutoyé et menotté à un radiateur. 
Peu après les faits qui remontent à janvier 2005, Alex Ursulet avait déposé plainte pour "arrestation et séquestration arbitraire, violences, discrimination et injures" et le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire, confiée à l'Inspection générale des services (IGS).  "Le 19 mars 2013, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Me Ursulet, confirmant ainsi le non-lieu prononcé par les juridictions d'instructions parisiennes en faveur des trois brigadiers", a indiqué son avocat Me Grégory Thuan, ironisant sur "le risque de fuite" invoqué par la justice pour justifier les mesures de contraintes utilisées.
 

"A la vue et au su de tous"

Me Thuan souhaite désormais obtenir devant la CEDH la condamnation de la France pour privation illégale de liberté et pour "la disproportion manifeste et injustifiable des mesures de contrainte" utilisées à l'encontre de Me Ursulet, dont la pose de menottes "à la vue et au su de tous dans un but évident de l'humilier". 
 

Feux rouges grillés?

En janvier 2005, l'avocat, qui a notamment été le défenseur d'Alfred Marie-Jeanne ou du tueur en série Guy Georges, avait été interpellé à Paris par trois policiers affirmant l'avoir vu griller des feux rouges sur son scooter, une infraction contestée par Alex Ursulet. L'avocat n'avait pu présenter des papiers en règle du scooter, il avait donc été emmené au commissariat ou, selon lui, il avait été tutoyé, rudoyé et menotté à un radiateur.  

Alex Ursulet avait raconté sa mésaventure dans un livre intitulé "Pourquoi me tutoyez-vous?", paru en 2005. La même année, le syndicat policier Alliance, qui avait soutenu les brigadiers mis en cause, avait affirmé qu'un témoin s'était présenté aux services de police pour contredire les propos de l'avocat.