La haute cour d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, devra se prononcer sur la demande renouvelée ce jeudi d’un habitant des Kiribati, dans le Pacifique, d’obtenir le statut de réfugié climatique. Il s’agit d’une première au monde selon son avocat.
Un archipel menacé par l’océan
Ioane Teitiota, 37 ans, a fait appel cette semaine du refus des autorités néo-zelandaises de l’immigration de lui accorder le statut de réfugié, ce qui entraîne son retour forcé vers les Kiribati a expliqué son avocat Michael Kitt. Selon l'avocat "son client ne doit pas être renvoyé aux Kiribati car composé d’une trentaine d’atolls coralliens, l’archipel compte des zones entières régulièrement envahies par l’océan".
Une nouvelle classe de réfugiés
Aujourd’hui, il n’existe aucun statut de réfugié climatique.
Les réfugiés climatiques ou écologiques ou écoréfugiés sont une catégorie de réfugiés environnementaux.
Ce sont des personnes ou groupes qui sont obligés de se déplacer - de façon temporaire ou permanente - à cause de la dégradation de leur environnement naturel liée à des phénomènes climatiques et météorologiques. Et ces dégradations ne permettent plus aux habitants de vivre normalement en sécurité et de subvenir à leurs besoins. Ce sont souvent des agriculteurs, mais aussi parfois des chasseurs-cueilleurs, des pêcheurs ou des éleveurs.
Le premier village à prendre l’eau se situe sur les îles Torrès au Vanuatu au beau milieu du Pacifique. En 2004, ce village a dû reculer de plusieurs centaines de mètres d'après des recherches effectuées par l'IRD. Un an plus tard, les Nations Unies déclarent ces habitants comme les tout premiers « réfugiés climatiques ».
Le Dessous des cartes sur Arte consacre un documentaire à ces nouveaux réfugiés.
Un vide juridique salutaire
Mais jusqu’ici personne n’avait évoqué ce statut de réfugié climatique pour déposer une demande d’asile. La demande de cet habitant des Kiribati pourrait créer un précédent pour les 100 000 habitants de cet archipel comme toutes les populations menacées par le changement climatique.
La Haute Cour d’Auckland devra trancher d’ici la fin du mois.