Le Guadeloupéen Franck Salin sort un deuxième documentaire. Après "L’appel du tambour" en 2008, il présentait hier à Créteil "Sur un air de révolte", un film sur les liens entre Gwoka et politique. Son point de départ ? Le succès du chant "La Gwadloup sé tan nou" en 2009.
"La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup sé pa ta yo… Yo péké fè sa yo vé, Sa yo vé an péyi annou !" Cette chanson emblématique des 44 jours de grève générale dans les Antilles marque le point de départ du nouveau documentaire du Guadeloupéen Franck Salin : "Sur un air de révolte".
A l'origine, le journaliste et écrivain Franck Salin cherchait à expliquer le succès phénoménal de ce morceau. Il interroge son auteur, le syndicaliste Jacky Richard. Face caméra, ce dernier raconte avec le sourire que ces quelques mots lui sont venus "dans la nuit", sans qu’il se l’explique lui-même.
Un autre syndicaliste, Tony Grava, déclare avec bonhomie : "En France, les manifestants ont des slogans, pas des chants. Tous ensemble… Tous ensemble… Bon OK, on est tous ensemble, c’est de la méthode Coué. Nous en Guadeloupe, on chante en rythme, dans une posture guerrière !". Une tradition sur laquelle revient Franck Salin.
Pendant près d’une heure trente, des musicologues, des artistes et des chercheurs insistent sur l’importance du Gwoka dans l’histoire guadeloupéenne. "Déjà au 17e siècle, rappelle l’historienne Marie-Hélène Laumuno, des textes interdisaient cette musique jouée par les esclaves. Parce qu’elle est porteuse d'un rapport de force !" D’autres protagonistes soulignent que pendant les émeutes de mai 1967, les chansons de Guy Konket seront censurées.
Rudy Mango, habitant de Créteil et professeur de Gwoka pour l'association Eritaj, a été conquis : "Ce film m'a vraiment touché. Je suis sorti revigoré et plus fier encore de la Guadeloupe et de ses luttes. C'est vrai que la plupart des Antillais [de l'hexagone] ne connaissent pas cette histoire." Emballé, il ajoute : "Si tu es Guadeloupéen et que tu t'intéresses à la musique Gwoka, va voir ce film !"
"Sur un air de révolte" doit être diffusé sur la chaîne Trace TV en 2014 mais aucune date n'est encore fixée. Seule certitude, le film sera projeté en Guadeloupe lors du festival régional et international de la FEMI du 30 janvier au 8 février prochains.
Les origines de "La Gwadloup sé tan nou"
Une projection-débat était organisée hier à Créteil dans le cadre du Festival "L’œil vers". Une cinquantaine de personnes est assise dans la petite salle. Dès les premières secondes, le public entonne les paroles créoles : "La Gwadloup sé tan nou…"A l'origine, le journaliste et écrivain Franck Salin cherchait à expliquer le succès phénoménal de ce morceau. Il interroge son auteur, le syndicaliste Jacky Richard. Face caméra, ce dernier raconte avec le sourire que ces quelques mots lui sont venus "dans la nuit", sans qu’il se l’explique lui-même.
Gwoka et tradition du chant de lutte
Un autre syndicaliste, Tony Grava, déclare avec bonhomie : "En France, les manifestants ont des slogans, pas des chants. Tous ensemble… Tous ensemble… Bon OK, on est tous ensemble, c’est de la méthode Coué. Nous en Guadeloupe, on chante en rythme, dans une posture guerrière !". Une tradition sur laquelle revient Franck Salin.Pendant près d’une heure trente, des musicologues, des artistes et des chercheurs insistent sur l’importance du Gwoka dans l’histoire guadeloupéenne. "Déjà au 17e siècle, rappelle l’historienne Marie-Hélène Laumuno, des textes interdisaient cette musique jouée par les esclaves. Parce qu’elle est porteuse d'un rapport de force !" D’autres protagonistes soulignent que pendant les émeutes de mai 1967, les chansons de Guy Konket seront censurées.
Une histoire parfois méconnue dans l'hexagone
A la fin du documentaire, la salle applaudit et félicite Franck Salin. Au moment des questions, une jeune femme le remercie pour lui avoir ouvert les yeux sur les racines du mouvement en 2009. "C'est vrai que les Antillais d'ici ne comprennent pas forcément ce que font les Antillais là-bas, et vice versa" souligne Franck Salin avec amusement.Rudy Mango, habitant de Créteil et professeur de Gwoka pour l'association Eritaj, a été conquis : "Ce film m'a vraiment touché. Je suis sorti revigoré et plus fier encore de la Guadeloupe et de ses luttes. C'est vrai que la plupart des Antillais [de l'hexagone] ne connaissent pas cette histoire." Emballé, il ajoute : "Si tu es Guadeloupéen et que tu t'intéresses à la musique Gwoka, va voir ce film !"
"Sur un air de révolte" doit être diffusé sur la chaîne Trace TV en 2014 mais aucune date n'est encore fixée. Seule certitude, le film sera projeté en Guadeloupe lors du festival régional et international de la FEMI du 30 janvier au 8 février prochains.