"Dictionnaire historique et critique du racisme" : Sophie Elizéon monte au créneau

Sophie Elizéon avec le Défenseur des droits Dominique Baudis en octobre 2013 à Paris
Suite à l'article de La1ere.fr concernant un chapitre controversé du "Dictionnaire historique et critique du racisme", la déléguée interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer Sophie Elizéon réagit dans un communiqué.
« La seule discrimination dont puissent aujourd'hui se plaindre les citoyens français d'outre-mer est une discrimination positive massive ». Dans un article consacré à « la discrimination positive » paru dans le "Dictionnaire historique et critique du racisme" (PUF, 2013), Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l'université de Rennes 1, déversait, outre cette citation, nombre d’affirmations caricaturales concernant les Ultramarins et les questions liées à l’immigration.
 

"Poncifs et stéréotypes"

A la suite de l’article de La1ere.fr mentionnant ce texte, la déléguée interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer Sophie Elizéon a réagi dans un communiqué publié jeudi. « Mme Anne-Marie Le Pourhiet semble avoir oublié le fondement du travail universitaire que constitue l’état de l’art », écrit Sophie Elizéon. « Elle s'autorise à publier sous le seing de l'Université une collection de poncifs et de stéréotypes dont il n'est même pas nécessaire de lister les occurrences. Or, il est notoire que l'outrance n'ajoute aucune force à l'argumentation, et deux mensonges affirmés avec aplomb ne feront jamais une vérité. »
 
« Je pourrais rappeler que la discrimination subie par les ultramarins a été sanctionnée par les juridictions compétentes à de nombreuses reprises, que ce soit dans l'accès au logement, aux services bancaires ou à l'évolution professionnelle », poursuit la déléguée interministérielle. « Je pourrais redire que la continuité territoriale s'applique sans doute à la Corse mais que les Calédoniens, Polynésiens, Réunionnais ou Miquelonnais payent leurs billets d'avion aux prix communément pratiqués, de comme vers l’hexagone. Ainsi, un étudiant calédonien paiera pour rentrer en vacances auprès de sa famille à peu près 3500 euros, quand un Rennais qui ferait ses études à Paris paiera 96 euros. (…) »
 
« Je n'en ferai rien » conclut Sophie Elizéon. « Le mépris que doit susciter chez nos compatriotes, originaires des outre-mer ou non, ce pseudo-travail est de mon point de vue la meilleure réponse. »
 

France Ô, "un média communautaire" selon Anne-Marie Le Pourhiet

La Délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer précise en outre que « Mme la Déléguée se réserve le droit d’interpeller par écrit M. Pierre-André Taguieff (sous la direction duquel est paru le "Dictionnaire historique et critique du racisme", ndlr) et le responsable de cette édition aux Presses Universitaires de France au titre de leurs responsabilités respectives. »
 
Par ailleurs, sollicitée par courriel par la rédaction de France Ô pour une interview télévisée, Anne-Marie Le Pourhiet a répondu ceci : « Je vous remercie mais je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus dans une interview sur un média communautaire. Vous trouverez des constats identiques dans toutes mes publications sur l'outre-mer et dans tous les rapports parlementaires. Bien cordialement ». Dont acte.
 

Lire le communiqué de Sophie Elizéon 

Communiqué de Sophie Elizéon (6 février 2014)