Arnaud Montebourg annonce la création de la "Compagnie Nationale des Mines de France"

Cette entreprise nationale aura pour vocation de prospecter et exploiter les gisements miniers, notamment en Guyane, explique le ministre du redressement productif dans un entretien accordé au journal Le Parisien.

 
Dotée d'un budget de 200 à 400 millions d'Euros, la "Compagnie Nationale des Mines de France" (CMF) sera chargée d'explorer les sous-sols en France et à l'étranger, explique Arnaud Montebourg dans Le Parisien. Il s'agit, selon le ministre du redressement productif de "prospecter et exploiter d'abord notre sous-sol, tout en respectant les aspirations environnementales de nos concitoyens".

L'or en Guyane 

Arnaud Montebourg évoque le rôle de cette future compagnie nationale en Outre-mer : "La compagnie minière accompagnera aussi l'exploitation du sous-sol de nos territoires d'outre-mer (sic), comme en Guyane, où nous disposons de réserves d'or considérables et où sévit un orpaillage sauvage. Là bas, c'est la loi de la jungle dans le secteur minier. Les Garimpeiros brésiliens illégaux posent d'énormes problèmes à la population locale."
Le sénateur guyanais Jean-Etienne Antoinette a d'ailleurs annoncé la venue d'Arnaud Montebourg en Guyane le 2 mai prochain, comme l'explique Guyane 1ère.

La CMF, ce sera quoi ?

D'après le ministre, la France va fédérer l'Agence des Participations de l'Etat (APE) et le Bureau de Recherches Géologiques Minières (BRGM) qui ensemble investiront entre 200 et 400 millions sur cinq à sept ans. 

Un concurrent pour Eramet ? 

A la question d'une éventuelle concurrence avec les grands groupes français qui sont spécialisés dans les mines, Areva et Eramet, Arnaud Montebourg explique : "Nous soutenons les activités minières de ces entreprises. Areva s'occupe d'uranium et Eramet est aujourd'hui concentré sur le nickel et le manganèse. La France n'a pas d'acteur minier diversifié."
La première "compagnie nationale" depuis 20 ans
En ces temps de crise, la création d'une "compagnie nationale" financée à 100% par des investissements publics est rarissime. La dernière en date a été crée il y a près de vingt ans, c'était le Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies, voulu par le gouvernement d'Edouard Balladur. Arnaud Montebourg explique que les 200 à 400 millions nécessaires au lancement de la compagnie minière proviennent de la vente par l'Etat d'une partie de ces participations dans Safran (cession de 3,12%) et Aéroports de Paris (3,9%).