Sixième jour du procès en appel en Ruddy Alexis aux assises de Paris. L’audience a été marquée par l’audition de plusieurs témoins à décharge. L’accusé comparaît pour le meurtre du syndicaliste Jacques Bino en 2009 en Guadeloupe.
Rien n’est encore joué. Mais au sixième jour du procès en appel de Ruddy Alexis aux assises de Paris, trois témoignages tendent à disculper l’accusé. Ruddy Alexis comparaît pour le meurtre du syndicaliste Jacques Bino en 2009 à Pointe-à-Pitre, en marge du mouvement social. Un crime passible de trente ans de prison.
La Cour voit apparaître à l’écran une petite dame distinguée. Cette enseignante guadeloupéenne porte un chemisier blanc et une veste beige, assortie à son chapeau. Elle a un petit air de reine d’Angleterre, l’accent créole en prime.
- Madame, l’interpelle le juge, la loi indique que vous ne pouvez pas prêter serment la tête couverte. Enlevez votre chapeau s’il vous plaît.
Elle s’exécute.
- Vous jurez de parler sans haine et sans crainte, de dire la vérité, toute la vérité. Levez la main droite et dites : “Je le jure !”
Elle lève la main droite et lâche : "bien sûr !"
- Non non, Madame : "je le jure !"
- Je le jure !
Mme Dursus s’empresse d’ajouter : "Et maintenant que j’ai prêté serment, je peux remettre mon chapeau ?"
- Je n'y vois pas d'objection, réplique le président dans un sourire.
Quand vient le moment des questions de la défense, Me Démocrite, avocat historique de Ruddy Alexis, s’empresse d’interroger Mme Dursus sur la taille du tireur. Comme en 2012, elle affirme, catégorique, que le meurtrier est "plus grand que Ruddy Alexis". Au lendemain de l'audition des témoins à charge, les avocats de la défense affichent une mine satisfaite. Il leur reste moins de 48 heures pour convaincre les neuf jurés de l’innocence de leur client.
"Le témoin le plus important" selon la défense
Si Ruddy Alexis a été acquitté en première instance, c’est sans doute grâce à elle. Une certaine Madame Dursus, qualifiée de "témoin le plus important de ce procès" par les avocats de la défense. Car Mme Dursus a assisté au meurtre depuis son balcon dans la cité Henri IV. C’est dans ce quartier populaire de Pointe-à-Pitre que Jacques Bino a reçu un tir mortel. En 2012 en Guadeloupe, elle avait formellement reconnu devant la Cour que le tireur "ne pouvait pas être Ruddy Alexis". Mercredi à Paris, c’est en visioconférence qu’elle est entendue, depuis le tribunal de Basse-Terre.À suivre après une brève suspension d'audience : l'audition en visio de Mme Dursus qui a assisté au meurtre de #Bino depuis sa fenêtre.
— La1ere.fr (@la1ere) 9 Avril 2014
La Cour voit apparaître à l’écran une petite dame distinguée. Cette enseignante guadeloupéenne porte un chemisier blanc et une veste beige, assortie à son chapeau. Elle a un petit air de reine d’Angleterre, l’accent créole en prime.
- Madame, l’interpelle le juge, la loi indique que vous ne pouvez pas prêter serment la tête couverte. Enlevez votre chapeau s’il vous plaît.
Elle s’exécute.
- Vous jurez de parler sans haine et sans crainte, de dire la vérité, toute la vérité. Levez la main droite et dites : “Je le jure !”
Elle lève la main droite et lâche : "bien sûr !"
- Non non, Madame : "je le jure !"
- Je le jure !
Mme Dursus s’empresse d’ajouter : "Et maintenant que j’ai prêté serment, je peux remettre mon chapeau ?"
- Je n'y vois pas d'objection, réplique le président dans un sourire.
Un tireur "de grande taille"
Son élégant couvre-chef vissé sur la tête, elle décrit la scène du crime. Malgré les cinq ans qui la séparent des faits, elle est précise et semble assez sûre d’elle. A plusieurs reprises, elle lance un "affirmatif" au juge qui l’interroge. Dans la nuit du 17 au 18 février 2009, elle remarque un groupe de quatre hommes au pied de son immeuble. L’un d’eux semble agité, il est armé et porte des habits sombres. Il pose un genou à terre et tire à deux ou trois reprises sur la voiture de Jacques Bino."Je n'étais pas la seule au balcon ce soir-là. J'ai vu un homme tirer, dans 1 position très expérimentée", raconte Mme Dursus #procès #Bino
— La1ere.fr (@la1ere) 9 Avril 2014
Quand vient le moment des questions de la défense, Me Démocrite, avocat historique de Ruddy Alexis, s’empresse d’interroger Mme Dursus sur la taille du tireur. Comme en 2012, elle affirme, catégorique, que le meurtrier est "plus grand que Ruddy Alexis". Au lendemain de l'audition des témoins à charge, les avocats de la défense affichent une mine satisfaite. Il leur reste moins de 48 heures pour convaincre les neuf jurés de l’innocence de leur client.