De mère guadeloupéenne et de père camerounais, l’acteur Tony Harrisson fait une prestation remarquée dans "24 jours", le film consacré à l’affaire de l’enlèvement et du meurtre d’Ilan Halimi. Il y incarne Youssouf Fofana, le chef du sinistre gang des barbares. Interview.
Son nom n’apparaît pas en haut de l’affiche et pourtant son rôle est important et déterminant. Dans le film d’Alexandre Arcady, « 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi », sorti mercredi dans les salles, Tony Harrisson, 33 ans, joue le rôle peu envié de Youssouf Fofana, le chef psychopathe du gang des barbares.
En janvier 2006, cette bande avait enlevé et séquestré durant 24 jours le jeune Ilan Halimi, vendeur de téléphones portables dans une boutique parisienne, en demandant une rançon. Parce qu’Ilan Halimi était juif, le gang pensait que la communauté juive allait mobiliser des ressources financières pour le sauver.
Par divers concours de circonstances, le rapt tourna au fiasco, ce que raconte très efficacement le film, construit comme un véritable thriller. Torturé et battu pendant des semaines, privé de nourriture, Ilan Halimi fut finalement retrouvé le long d’une voie de RER vers Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), agonisant, presque brûlé vif. Il décèdera le jour même. Tous les membres du gang des barbares furent arrêtés et emprisonnés. Youssouf Fofana fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans.
« J’ai accepté de jouer le rôle après une discussion avec Alexandre Arcady », explique Tony Harrisson, contacté par La1ere.fr. « Mes réticences se sont rapidement évaporées. C’était un sujet délicat et je voulais avoir son point de vue. Je voulais aussi savoir ce qu’il attendait de mon interprétation. J’ai trouvé ses intentions louables et je me suis engagé pour le film. »
« 24 jours » est largement construit comme un polar psychologique et Tony Harrisson a dû coller à ce que divers témoignages ont retenu de Youssouf Fofana : un individu éructant plus qu’il ne parle, insultant ses interlocuteurs, violent, incohérent et d’humeur bipolaire. Un psychotique. « Cela fait quinze ans que je suis acteur, j’ai juste fait mon métier », se défend le comédien lorsque l’on souligne sa performance.
Pour interpréter le chef du gang des barbares, Tony Harrisson a fait des recherches documentaires et s’est renseigné auprès de juristes sur l’affaire Halimi. Il a également pris dix kilos pour mieux coller au personnage de Fofana. Et effacer son naturel. « J’ai tendance à sourire souvent. J’ai dû beaucoup me concentrer pour rester dans le personnage et en sortir dès que le mot "coupez !" était prononcé au tournage. »
Tony Harrisson, dont la mère (décédée) était guadeloupéenne, a joué notamment dans le film « Orpailleurs » (2009), qui se déroule en Guyane. « J’aimerais travailler sur des projets liés à l’histoire de l’Outre-mer », confie-t-il. « J’aimerais me rapprocher de cette culture ». En attendant, on reverra bientôt Tony Harrisson dans deux longs métrages : « Fièvres » d'Hicham Ayouch (à partir du 28 octobre) où il interprète un poète anarchiste, et « Mon amie Victoria » réalisé par Jean Paul Cyvérac, où il jouera le rôle d’un musicien.
En janvier 2006, cette bande avait enlevé et séquestré durant 24 jours le jeune Ilan Halimi, vendeur de téléphones portables dans une boutique parisienne, en demandant une rançon. Parce qu’Ilan Halimi était juif, le gang pensait que la communauté juive allait mobiliser des ressources financières pour le sauver.
Par divers concours de circonstances, le rapt tourna au fiasco, ce que raconte très efficacement le film, construit comme un véritable thriller. Torturé et battu pendant des semaines, privé de nourriture, Ilan Halimi fut finalement retrouvé le long d’une voie de RER vers Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), agonisant, presque brûlé vif. Il décèdera le jour même. Tous les membres du gang des barbares furent arrêtés et emprisonnés. Youssouf Fofana fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans.
VIDEO. La bande annonce du film « 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi »
« J’ai accepté de jouer le rôle après une discussion avec Alexandre Arcady », explique Tony Harrisson, contacté par La1ere.fr. « Mes réticences se sont rapidement évaporées. C’était un sujet délicat et je voulais avoir son point de vue. Je voulais aussi savoir ce qu’il attendait de mon interprétation. J’ai trouvé ses intentions louables et je me suis engagé pour le film. »
« 24 jours » est largement construit comme un polar psychologique et Tony Harrisson a dû coller à ce que divers témoignages ont retenu de Youssouf Fofana : un individu éructant plus qu’il ne parle, insultant ses interlocuteurs, violent, incohérent et d’humeur bipolaire. Un psychotique. « Cela fait quinze ans que je suis acteur, j’ai juste fait mon métier », se défend le comédien lorsque l’on souligne sa performance.
Effacer le naturel
« La difficulté était de ne pas être trop réaliste, de ne pas jouer comme dans un documentaire, ce film étant particulier parce qu’adapté d’une histoire vraie. Dès le début je me suis positionné comme un acteur qui allait jouer le rôle de méchant. Je n’étais donc pas dans un travail mimétique, mais dans un rôle de composition. Il fallait incarner le rôle de Youssouf Fofana, mais qui pouvait être multiple. J’ai dû sortir du jugement sur le vrai personnage pour être un acteur qui compose un rôle au service d’une histoire. »Pour interpréter le chef du gang des barbares, Tony Harrisson a fait des recherches documentaires et s’est renseigné auprès de juristes sur l’affaire Halimi. Il a également pris dix kilos pour mieux coller au personnage de Fofana. Et effacer son naturel. « J’ai tendance à sourire souvent. J’ai dû beaucoup me concentrer pour rester dans le personnage et en sortir dès que le mot "coupez !" était prononcé au tournage. »
Tony Harrisson, dont la mère (décédée) était guadeloupéenne, a joué notamment dans le film « Orpailleurs » (2009), qui se déroule en Guyane. « J’aimerais travailler sur des projets liés à l’histoire de l’Outre-mer », confie-t-il. « J’aimerais me rapprocher de cette culture ». En attendant, on reverra bientôt Tony Harrisson dans deux longs métrages : « Fièvres » d'Hicham Ayouch (à partir du 28 octobre) où il interprète un poète anarchiste, et « Mon amie Victoria » réalisé par Jean Paul Cyvérac, où il jouera le rôle d’un musicien.