Originaire de la Guadeloupe, Dominique Lancastre a publié trois romans en forme de chronique sociale de son île natale. En arrière-plan, les événements de mai 67 et l'éruption de la Soufrière. Ce jeune écrivain voyageur est l’une des figures montantes de la littérature antillaise. Rencontre.
« La Véranda », Retour à la Grivelière » et « Une Femme chambardée » (tous trois aux éditions Fortuna) constituent l’actuel « triptyque », comme il le définit lui-même, de l’écrivain Dominique Lancastre. Ce dernier, qui a commencé à publier à compte d’auteur en 2010, a très vite été remarqué par un éditeur, Fortuna, basé en Belgique, qui publie dorénavant ses ouvrages.
Dans ses romans, Dominique Lancastre donne à voir les multiples facettes de son île natale, la Guadeloupe. D’une écriture alerte, il suit ses personnages en explorant des pages emblématiques de l’histoire de l’archipel : la répression de mai 1967 et l’éruption du volcan de la Soufrière en 1976, entre autres. Ses ouvrages forment une sorte de chronique sociale ou l’auteur n’est pas avare de réflexions sur les problématiques antillaises actuelles : l’émigration, le malaise des jeunes, le statut de la femme, le chômage, le vécu du racisme dans l’hexagone, etc. Dominique Lancastre remonte également aux sources de l’imaginaire antillais en faisant appel aux contes qui ont irrigué la culture orale des îles.
« "La Véranda" et "Retour à la Grivelère" ne sont pas des romans autobiographiques, même s’ils sont écrits à la première personne », dit l’auteur à propos de ses deux premiers livres. « L’idée de "La Véranda" est que chaque lecteur s’approprie cette histoire. Voilà pourquoi le narrateur est ce petit garçon qui n’a pas de nom. L’oncle René dont je parle également n’a pas existé non plus. Ce sont en fait des symboles de notre histoire antillaise. » A noter que « La Véranda » est au programme de certains collèges de Martinique et de Guadeloupe.
« Et pas forcément des manuscrits relatifs aux Antilles » tient-il à préciser. « Nous avons eu des auteurs de très bonne qualité qui ont déjà traité ces sujets comme Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Maryse Condé, Ernest Pépin, etc. Ce qui m’intéresse, c’est de ne pas être catalogué. Je ne suis pas un écrivain guadeloupéen ou antillais, je suis un écrivain tout court. J’ai d’ailleurs des manuscrits ou il n’y a pas de personnages antillais. »
Son métier a amené Dominique Lancastre à faire le tour de la planète : Amériques, Asie, Europe et Afrique. Ce dernier continent l’a particulièrement intéressé. « Je suis allé en Afrique du Sud, au Ghana, au Nigeria, en Tanzanie, en Zambie, en Ouganda, au Kenya… Cela m’a donné une tout autre image de l’Afrique, loin des clichés. » Eternel voyageur, l’écrivain s’amuse des crispations hexagonales. « Le discours nationaliste me fait rigoler », lance-t-il. « La France ne peut pas exister seule à l’heure de la globalisation ».
Œuvres de Dominique Lancastre
Romans
« La Véranda », éditions Fortuna, octobre 2013 (prix du Bal de Paris du roman d'Outre-mer)
« Une Femme chambardée », éditions Fortuna, octobre 2013
« Retour à la Grivelière », éditions Fortuna, avril 2014
Nouvelle
« Ka moun ke di ? », dans « Nouvelles des mondes créoles » (sous la direction de Raphaël Confiant), éditions Ecriture, novembre 2013
Dans ses romans, Dominique Lancastre donne à voir les multiples facettes de son île natale, la Guadeloupe. D’une écriture alerte, il suit ses personnages en explorant des pages emblématiques de l’histoire de l’archipel : la répression de mai 1967 et l’éruption du volcan de la Soufrière en 1976, entre autres. Ses ouvrages forment une sorte de chronique sociale ou l’auteur n’est pas avare de réflexions sur les problématiques antillaises actuelles : l’émigration, le malaise des jeunes, le statut de la femme, le chômage, le vécu du racisme dans l’hexagone, etc. Dominique Lancastre remonte également aux sources de l’imaginaire antillais en faisant appel aux contes qui ont irrigué la culture orale des îles.
« "La Véranda" et "Retour à la Grivelère" ne sont pas des romans autobiographiques, même s’ils sont écrits à la première personne », dit l’auteur à propos de ses deux premiers livres. « L’idée de "La Véranda" est que chaque lecteur s’approprie cette histoire. Voilà pourquoi le narrateur est ce petit garçon qui n’a pas de nom. L’oncle René dont je parle également n’a pas existé non plus. Ce sont en fait des symboles de notre histoire antillaise. » A noter que « La Véranda » est au programme de certains collèges de Martinique et de Guadeloupe.
Entre deux avions
Dominique Lancastre est un passionné de littérature qui écrit depuis son enfance. Ses lectures et ses auteurs de prédilection sont très éclectiques : Shakespeare, Garcia Marquez, Steinbeck, Faulkner (Lancastre est titulaire d’une maîtrise et d’un DEA en civilisation américaine), littérature arabe et asiatique… « J’écris tous les jours, et j’ai énormément de manuscrits » confie le romancier, qui trouve malgré tout le temps de se consacrer à sa passion entre deux avions, étant personnel navigant commercial sur une grande compagnie aérienne.« Et pas forcément des manuscrits relatifs aux Antilles » tient-il à préciser. « Nous avons eu des auteurs de très bonne qualité qui ont déjà traité ces sujets comme Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Maryse Condé, Ernest Pépin, etc. Ce qui m’intéresse, c’est de ne pas être catalogué. Je ne suis pas un écrivain guadeloupéen ou antillais, je suis un écrivain tout court. J’ai d’ailleurs des manuscrits ou il n’y a pas de personnages antillais. »
Son métier a amené Dominique Lancastre à faire le tour de la planète : Amériques, Asie, Europe et Afrique. Ce dernier continent l’a particulièrement intéressé. « Je suis allé en Afrique du Sud, au Ghana, au Nigeria, en Tanzanie, en Zambie, en Ouganda, au Kenya… Cela m’a donné une tout autre image de l’Afrique, loin des clichés. » Eternel voyageur, l’écrivain s’amuse des crispations hexagonales. « Le discours nationaliste me fait rigoler », lance-t-il. « La France ne peut pas exister seule à l’heure de la globalisation ».
Œuvres de Dominique Lancastre
Romans
« La Véranda », éditions Fortuna, octobre 2013 (prix du Bal de Paris du roman d'Outre-mer)
« Une Femme chambardée », éditions Fortuna, octobre 2013
« Retour à la Grivelière », éditions Fortuna, avril 2014
Nouvelle
« Ka moun ke di ? », dans « Nouvelles des mondes créoles » (sous la direction de Raphaël Confiant), éditions Ecriture, novembre 2013