A la veille de l'examen par l'Assemblée nationale de la controversée réforme pénale, Christiane Taubira est l'invitée du Parisien/Aujourd'hui en France. Face à cinq lecteurs, elle livre ses vérités sur son bilan, donne sa vision de la politique, pas toujours dans la ligne gouvernementale...
Avant de descendre dans l'arène de l'Assemblée nationale pour y défendre la Réforme pénale à partir de demain, mardi, Christiane Taubira s'exprime longuement ce matin dans les colonnes du quotidien Le Parisien. Elle est interrogée par cinq lecteurs du journal.
Extraits.
"Il y a une vraie jouissance à la liberté individuelle. J'ai payé très cher mon tempérament très libre. Ma liberté de conscience est la seule avec laquelle je ne transige pas. Mon seul maître, c'est ma conscience(...) Je ne compose pas, mais j'accepte qu'on avance ensemble, qu'on trouve une cadence commune (...) J'ai eu des insatisfactions et des frustrations, dont une générale qui n'est imputable à personne sur le rythme de l'action publique : le temps des réunions interministérielles, des explication puis des procédures longues. Quand on a un tempérament impétueux, qu'on voit le problème, qu'on connait la solution, qu'on sait qu'on rendrait service aux gens à le faire vite... C'est une souffrance de voir que cela prend du temps dans la logique de l'Etat."
Extraits.
Laxisme ?
"En quoi suis-je laxiste ? Depuis deux ans, j'entends ça tous les jours, mais personne ne me donne un seul exemple (...) Dés que survient un drame ou un fait divers, c'est de ma faute (...) On m'accuse de vider les prisons alors qu'on vient de battre deux fois des records de surpopulation carcérale !"Le racisme
"Depuis deux ans je subis des violences verbales et écrites (...) Pendant trois mois, je me fais traiter de gueunon (...) Je suis capable d'encaisser, mais pour mes proches, c'est difficile. J'ai quatre enfants et deux petits-enfants. Ils entendent que leur grand-mère est une guenon".Le vote des étrangers
"Le droit de vote des étrangers, c'est un sujet polémique. Je pense qu'accorder le droit de vote aux élections municipales aux étrangers qui résident ici ne déstabilisera pas la France. Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité pour le faire, il ne le fait pas. Il n'y a pas matière à entrer dans une logique de rupture puisque je peux dire très clairement que ce serait une bonne chose, un acte juste."Sa liberté de conscience
Interrogée sur la difficulté de "rester libre" lorsque l'on est ministre, voici la réponse de Christiane Taubira:"Il y a une vraie jouissance à la liberté individuelle. J'ai payé très cher mon tempérament très libre. Ma liberté de conscience est la seule avec laquelle je ne transige pas. Mon seul maître, c'est ma conscience(...) Je ne compose pas, mais j'accepte qu'on avance ensemble, qu'on trouve une cadence commune (...) J'ai eu des insatisfactions et des frustrations, dont une générale qui n'est imputable à personne sur le rythme de l'action publique : le temps des réunions interministérielles, des explication puis des procédures longues. Quand on a un tempérament impétueux, qu'on voit le problème, qu'on connait la solution, qu'on sait qu'on rendrait service aux gens à le faire vite... C'est une souffrance de voir que cela prend du temps dans la logique de l'Etat."