C'est ce mardi que Christiane Taubira va défendre devant les députés la réforme pénale, qui fait l'objet de nombreuses critiques. Coincée entre une droite qui crie au laxisme et une gauche qui dénonce un texte sans ambition, la marge de manœuvre est étroite pour la ministre de la Justice.
L'image de Christiane Taubira, début 2013, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, défendant ardemment le mariage pour tous, est restée dans toutes les mémoires. Des jours durant, dans une Assemblée à l'atmosphère électrique, la ministre guyanaise a porté et incarné avec une éloquence et une fougue sans pareille, le texte le plus symbolique depuis l'élection de François Hollande à l'Elysée.
Christiane Taubira précise encore que "cette réforme est indispensable pour plus d'efficacité".
Concernant cette réforme pénale, l'été dernier, François Hollande avait arbitré en faveur de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, qui souhaitait limiter la portée du texte défendu par Christiane Taubira, notamment sur les peines de probation, rebaptisées dans le texte "contraintes pénales".
Est-ce un signe en préambule du débat qui s'annonce houleux ? La ministre de la Justice a en tout cas bien pris soin dans son interview au Parisien de rappeler son attachement profond à sa liberté de conscience :
L'examen du projet de loi devrait occuper l'Assemblée nationale jusqu'à la fin de la semaine.
Critiques à gauche
Mais aujourd'hui, le projet de loi de réforme pénale que Christiane Taubira s'apprête à défendre devant l'Assemblée ne restera pas dans les livres d'Histoire, selon une partie de la gauche, déçue par le manque d'ambition du projet. La Une de Libération, journal qui a pourtant toujours été très élogieux avec la ministre, est à ce titre très révélatrice. Libé estime que le projet initial a été vidé de sa substance :La droite crie au laxisme
"Laxisme", c'est le terme qui revient le plus souvent à droite pour qualifier la politique du gouvernement en général et de Christiane Taubira en particulier, depuis deux ans. L'insécurité reste un thème ô combien porteur dans l'opinion, surtout après les très bons scores du Front National aux élections européennes. Dans son dialogue avec les lecteurs du journal Le Parisien, lundi, la ministre a d'ailleurs tenu à répondre à cette accusation de laxisme:« On m'accuse de vider les prisons, alors qu'on vient de battre deux fois des records de surpopulation carcérale »
Christiane Taubira précise encore que "cette réforme est indispensable pour plus d'efficacité".
Sous l'œil de Matignon et l'Elysée
Le débat qui s'engage à 17h devant l'Assemblée nationale sera également surveillé de près par le chef de l'Etat et le Premier ministre. La semaine passée, François Hollande aurait eu un vif échange avec sa ministre, lui reprochant d'avoir laissé la commission des lois de l'Assemblée adopter, sans s'y opposer, des amendements contraires aux souhaits du gouvernement.Concernant cette réforme pénale, l'été dernier, François Hollande avait arbitré en faveur de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, qui souhaitait limiter la portée du texte défendu par Christiane Taubira, notamment sur les peines de probation, rebaptisées dans le texte "contraintes pénales".
Est-ce un signe en préambule du débat qui s'annonce houleux ? La ministre de la Justice a en tout cas bien pris soin dans son interview au Parisien de rappeler son attachement profond à sa liberté de conscience :
Ma liberté de conscience est la seule avec laquelle je ne transige pas.
Mon seul maître, c'est ma conscience
L'examen du projet de loi devrait occuper l'Assemblée nationale jusqu'à la fin de la semaine.