D'autres n'ont rien vu. Rien du tout. Et pourtant, ils étaient dans l'enceinte du stade...
"C'est dur pour nous"
Tout d'abord Jessica, la contrôleuse de billets. Elle a passé le match à côté de son portillon électronique. Sans pouvoir en bouger. Son job : passer les tickets dans un lecteur optique. Son salaire : 20 euros par match. "C'est dur pour nous. On est tout proche du terrain, on entend les cris des supporters, mais on n'a pas le droit d'aller voir le match sinon on se fait taper sur les doigts par notre superviseur."
"Je voulais participer à la fête"
À quelques mètres de là, encore plus près des tribunes, rencontre avec Silverio. Il est "volontaire". Un bénévole recruté par la FIFA. "Je suis Colombien, mais j'habite Salvador. Et je voulais absolument participer à la fête. Je vais faire six matchs ici et en contrepartie, je pourrais aller voir gratuitement un match de mon équipe : la Colombie."
Perché pendant 90 minutes sur sa chaise de maître-nageur, porte-voix à la main, Silverio aiguille inlassablement les supporters perdus dans l'immensité du stade. Parmi eux, un groupe de Guyanais. Bernard, Thibaut, André et Fred remercient leur guide avant de filer voir le match qui va commencer.
"Je ne suis pas là pour le match !"
À l'intérieur, tout le monde a les yeux rivés sur la pelouse. Tout le monde sauf Pedro, le vendeur de glaces. Trop occupé à chercher le client. Glacière jaune posée sur la tête, il tente de se frayer un passage entre les supporters."Moi, je ne suis pas là pour le match. Ça ne m'intéresse pas. Ce que je veux, c'est travailler. Et pour vendre des glaces, c'est les spectateurs qu'il faut regarder, pas les joueurs !"
"3-1 pour la France, je crois"
Juste le temps d'avaler un cornet vanille, et le récital des Bleus commence avec le but d'Olivier Giroud. Il y en aura quatre autres. Score final 5-2 pour la France... Les supporters quittent le stade, dans la liesse, sous les yeux vigilants des policiers militaires, venus comme à chaque match assurer la sécurité aux abords du stade.
Parmi eux, Lucas. Casque sur la tête et matraque à la ceinture, il n'a pas quitté son poste depuis le début de l'après-midi. À moins de 50 mètres des tribunes.
"Bonsoir, vous connaissez le score du match ?
- Euh... 3-1 pour la France, je crois..."