Marcello, l'homme qui répare le Christ !

Dans son "Carnet de Coupe", Nicolas Ransom nous propose une rencontre au sommet, avec l'homme chargé de réparer l'une des sept (nouvelles) merveilles du Monde ! Attention, vertige...
Hier, j'ai vu un archange qui marchait sur le Christ...
Là, vous vous dites : ça y est, la caïpirinha a eu raison de lui ! Et bien, non... Pas encore.

Hier, au sommet du mont Corcovado, j'ai rencontré Marcello Arcango dit "l'Archange"... Un cordiste spécialisé dans les chantiers en hauteur ou en milieu périlleux. C'est lui qui a été choisi pour réparer le célèbre Christ aux bras ouverts, l'une des sept merveilles du Monde, endommagé il y a quelques mois.

Frappé par la foudre

C'était le 16 janvier dernier. Lors d'un très violent orage sur Rio (40 000 éclairs en trois heures), la foudre s'abat sur la statue du Christ rédempteur et casse un doigt de sa main droite. Un coup de foudre qui a ému tout le pays. Alors aussitôt, des travaux de réparation sont lancés. Leur coût : 400 000 euros.

Trop chers pour l'archidiocèse de Rio, ils sont financés par le géant du pneu, Pirelli, qui se fait là un bon coup de pub en cette année de Coupe du Monde.

L'Archange au secours du doigt du Christ

Le spécialiste pour ce genre de chantier, c'est Marcello "l'Archange". Intarissable quand il parle de sa passion : "La priorité, c'était de changer les pare-foudres. Ils étaient trop petits. Ça a duré plusieurs mois. Là, on va enfin pouvoir terminer la réparation du doigt, mais également de la tête du Christ qui elle aussi a été touchée. On devrait avoir fini avant la fin de la Coupe du monde." 

800 mètres de vide

Un chantier que l'Archange mène avec son fils Arthur. Une fierté pour Marcello : "Il n'a que 23 ans mais il a déjà du métier. Il a les mêmes dons que moi. Parfois, je dois même le freiner, lui dire stop car il n'a peur de rien !"

Vous, vous avez peur ? "Non, parce que Dieu veille sur moi. Mais il y a des risques. Quand je travaille sur le doigt, j'ai 800 mètres de vide en dessous de moi. Ma seule sécurité, c'est ma 'corde de vie' attachée dans le corps du Christ !"

"Le plus beau chantier de ma vie"

À l'intérieur de la statue, "l'Archange" et son fils évoluent dans un espace étroit et confiné. "Parfois, c'est insoutenable. L'été, la température peut atteindre les 60°C".

Des conditions très difficiles mais Marcello n'échangerait sa place pour rien au monde : "C' est une grande fierté pour moi de travailler sur le symbole du Brésil. Je suis observé par des milliers de touristes chaque jour et par tous les Cariocas pour qui la statue du Christ représente beaucoup. C'est le plus beau chantier de ma vie."