Le Crefom évoque la conversion au djihad de jeunes Ultramarins

De gauche à droite: Michel Vergoz, Victorin Lurel, Patrick Karam et une mère de famille antillaise qui souhaite rester anonyme
Le président du Conseil représentatif des Français d'Outremer s'est inquiété jeudi de la proportion d'Ultramarins partis rejoindre les rangs djihadistes en Irak où en Syrie. Aucune donnée chiffrée ne permet pourtant d'étayer ses craintes.
Les chiffres du ministère de l'Intérieur sont désormais connus: on estime à 930  le nombre de ressortissants français ou étrangers, résidant habituellement en France à être  partis grossir les rangs du djihad en Syrie ou en Irak.

"Daesh compte 20% de convertis, beaucoup d'entre eux sont ultramarins, convertis ou nés dans la religion musulmane, issus des territoires en Outre-mer ou vivant dans l' Hexagone", affirme de son côté le Crefom dans un communiqué annonçant une conférence de presse sur le sujet.
 

Pas de chiffres sur les éventuels ultramarins djihadistes

Pour autant, lors de cette conférence de presse, impossible d'en savoir plus sur le nombre d'ultramarins partis combattre en Irak ou en Syrie. "Je n'ai pas reçu l'autorisation de les divulguer", élude Patrick Karam quand on lui pose la question.
Le  président du Crefom et de la coordination Chrétiens d'Orient en Danger avait pourtant réuni ses deux casquettes ce jeudi. A ses côtés: le président de la région Guadeloupe et ex-ministre Victorin Lurel,  le sénateur de la Réunion Michel Vergoz, mais aussi des représentants des cultes musulman et chrétien.
 
Au programme, dénonciation de la radicalisation et des violences commises contre les Chrétiens d'Orient. Victorin Lurel a prévu "de lancer un appel aux élus et présidents des régions d'Outre-mer", pour alerter sur les risques encourus par les jeunes Ultramarins.
 

Sans nouvelles d'une famille radicalisée

Ce risque,  une mère de famille antillaise, qui témoigne le visage en partie camouflé veut en attester. Domiciliée en région parisienne, avec des enfants nés dans l'Hexagone, elle est venue raconter son histoire : Elle est sans nouvelles de son fils depuis 2013. Ce dernier, converti de longue date et âgé de 37 ans a quitté la France "courant 2013" affirme-t-elle, incapable de se souvenir plus précisément de la période. Sa femme, enceinte de leur troisième enfant, l'avait précédé de quelques mois.  Au final c'est toute la famille qui s'est rendue en Egypte avant de cesser de donner des nouvelles depuis maintenant un an.
 

Aucune certitude

Pour la mère et grand-mère, cela ne fait aucun doute : ils sont partis en Syrie ou en Irak pour combattre. Et pourtant,  jamais son fils n'avait évoqué cette hypothèse, et personne n'est en mesure de le confirmer.  Une certitude forgée, de son propre aveu "en regardant la télévision". "Je regarde BFM, je vois bien ce qu'il se passe là bas". "Ils n'ont plus donné de nouvelles depuis l'arrivée d'Abdel Fattah Al-Sissi au pouvoir en Egypte, ajoute Patrick Karam. Or Al-Sissi n'a jamais été favorable aux islamistes. Tirez-en les conclusions que vous voulez", conclut-il devant les journalistes insistants.
 

Une mosquée en ligne de mire

Dans leur ligne de mire: une mosquée, située place de la Hêtraie à Limeil-Brévannes (77), où s'est marié le couple aujourd'hui perdu de vue. "Je ne veux pas accuser, mais je compte déjà 11 Antillais qui fréquentaient la mosquée et qui sont partis, avec ou sans leur proches", assure-t-il. Une fois encore, impossible d'attester de leur destination. Mais le cas de la mosquée a été signalée au Ministère de l'Intérieur a déclaré le président du Crefom qui donne également un numéro vert permettant à la fois de signaler un départ suspect ou un risque de départ,  le  0800-005-696.