Un jeune braqueur de Saint-Martin tué à Toulouse pour une poignée d'euros

C'est dans ce Carrefour City de Toulouse que le braquage s'est déroulé vendredi matin
Timothée avait 20 ans. Il était originaire de Saint-Martin.  Vendredi matin, il a été abattu par un policier alors qu'il braquait une supérette de Toulouse avec un pistolet à grenailles. La garde à vue du policier a été levée vendredi soir, mais l'enquête se poursuit. 
Une enquête de l'Inspection Générale de la Police Nationale  est en cors sur les circonstances dans lesquelles le policier a tiré sur le jeune homme originaire de Saint-Martin. Mais il semble que la thèse de la légitime défense soit privilégiée puisque la garde à vue du policier a été levée par le procureur de Toulouse dès vendredi soir, quelques heures après ce tragique fait divers. 

D'après les explications du parquet, le policier de la Brigade Anti-Criminalité se serait senti "menacé" face au braqueur de 20 ans qui portait un bonnet et "un pistolet à grenailles qui ressemblait à une vraie arme". 

Qui est le braqueur ?

Selon la justice, Timothée avait tout juste 20 ans. Il est né à Saint-Martin, dans les Antilles, en 1994. Domicilié dans le quartier Basso-Cambo, à Toulouse, Il était connu des services de police mais n'avait été condamné qu'une seule fois, pour un délit routier.

Rappel des faits

Il est 6 heures, vendredi matin, lorsque le jeune homme surgit dans ce petit magasin Carrefour city de Toulouse, à l'heure ou cinq employés sont présents. Le braqueur frappe d'un coup de crosse un des employés, à la tête. Un autre salarié donne l'alerte à 6H16. Et un équipage de la Brigade anti-criminalité (BAC) en civil arrive moins de cinq minutes après.

Selon le récit des faits par le procureur, le premier policier entre dans le couloir menant à un lieu de stockage et voit "surgir" le jeune braqueur "de l'angle du mur, arme en direction des policiers". Le policier  tire "immédiatement", "une seule fois"

Le jeune s'effondre dans le magasin "après avoir parcouru une dizaine de mètres", d'après le procureur. La balle a percé le coeur et le poumon, provoquant une mort quasi instantanée, selon les résultats de l'autopsie.
 

Une seule détonation 

Le braqueur portait  un pistolet à grenailles, "réplique de pistolet automatique". "Les munitions ne pouvaient être létales", a dit le magistrat, même si "des armes à grenailles ont déjà tué".  Dans ces conditions, pourquoi le jeune homme aurait-il cru pouvoir viser des policiers? C'est l'une des questions à laquelle devra tenter de répondre l'enquête de l'IGPN, qui devra également analyser les vidéos des caméras du magasin, mais le procureur
a dit ignorer si elles avaient bien fonctionné.
 
 

Les policiers soutiennent leur collègue

Le procureur a mis en valeur les déclarations du policier, décrit comme "pondéré" et "parfaitement conscient de ce qui venait de se passer": "Les yeux dans les yeux, il m'a dit +Monsieur le procureur, mon travail, ce n'est pas de tuer des gens+". Dans la matinée, les syndicalistes policiers s'étaient succédé aux abords de la supérette pour soutenir le collègue en garde à vue, décrit comme "très professionnel", "sans aucune casserole". "S'il faut attendre de prendre une vraie balle pour savoir si c'est une vraie arme, ça devient difficile pour nous", la légitime défense, a dit le secrétaire régional d'Alliance, Luc Escoda, en rappelant que la veille, une attaque à main armée de supermarché avait eu lieu à Tournefeuille, près de Toulouse.

Vendredi matin, le gérant de la supérette où le jeune braqueur a été abattu, Luis Ribero, désemparé, répétait qu'il n'y avait pourtant "pas grand-chose à voler" dans son magasin, "juste le fond de caisse".