Comme chaque année, l’association Eritaj de Créteil (Val de Marne) organise les Journées internationales des créoles. Interview de Tony Mango, professeur de créole au lycée et fondateur de l’association.
Mardi 28 octobre, on fêtera la 31e édition de la Journée internationale des langues créoles, inaugurée en 1983. Elle sera célébrée dans de nombreux pays de langue créole, dans les Caraïbes et l’océan Indien en particulier, mais également dans des nations comptant de larges communautés créolophones, comme le Canada, la France ou les Etats-Unis.
Dans l’hexagone, le créole fait partie du programme dans deux lycées seulement, situés en Ile-de-France. Les lycées Paul Eluard de Saint-Denis et Léon Blum de Créteil. Ce dernier est un lycée dit de regroupement où les élèves d’autres établissements peuvent venir apprendre le créole de la seconde à la terminale dans le cadre du programme académique Langues inter-établissement. Il y a deux options possibles : langue facultative ou langue vivante 2, ce qui peut représenter dans ce dernier cas un coefficient important à l’examen.
Pour ces deux lycées, un seul prof, le Guadeloupéen Tony Mango, qui fait la navette entre les deux structures. Ses classes comptent de 10 à 30 élèves de toutes origines. Cet ardent défenseur de la langue créole est par ailleurs le fondateur d’une association, Eritaj, basée à Créteil dans le Val de Marne, qui organise tous les ans les Journées internationales des créoles. Entretien.
Que représentent ces Journées internationales des créoles que vous organisez avec votre association Eritaj ? Suscitent-elles un intérêt marqué dans l’hexagone ?
Tony Mango : Ces journées existent depuis 1983 et nous sommes dans une continuité avec tous les pays créolophones. C’est un moment privilégié dans l’année où nous pouvons mettre en valeur les langues et les cultures créoles.
En ce qui concerne la deuxième voire la troisième génération des Antillais de l’hexagone, il y a un engouement certain. Pour preuve, le nombre d’élèves de plus en plus conséquent qui prennent le créole au baccalauréat. Au niveau de notre association et du Collectif pour le créole au baccalauréat dans l'hexagone, nous avons fait en sorte de permettre à tous ces jeunes qui souhaitent prendre le créole au bac de pouvoir le faire, cela depuis 2008 pour les épreuves obligatoires, et 2011 pour les épreuves facultatives.
Depuis 2011 près de 3.000 élèves ont passé les épreuves de créole. Il y a donc un engouement certain de la part de cette jeunesse qui veut se réapproprier cette langue et qui l’utilise aussi comme une stratégie de réussite au baccalauréat. On constate également que dans les familles la place du créole est de plus en plus présente. Elles ont moins de souci à communiquer en créole avec leurs jeunes, tout simplement parce que les jeunes sont de plus en plus demandeurs.
A titre personnel, qu’avez-vous retiré de votre expérience de professeur de créole dans l’hexagone ?
Enseigner le créole dans l’hexagone ce n’est pas tout à fait la même chose que de l’enseigner aux Antilles. Certains de nos élèves ne sont pas créolophones et sont de complets débutants. D’autres ont du créole une connaissance superficielle. Il y a des niveaux de compétences différents et cela suppose une autre réflexion sur l’enseignement de la langue avec un public hétérogène.
Les manuels scolaires sont-ils adaptés pour ces cas précis ?
Nous avons des manuels qui viennent de Guadeloupe et de Martinique mais je crois qu’il y aurait un travail particulier à faire autour d’un manuel qui permettrait à des élèves de niveaux et d’origines aussi diverses de pouvoir étudier avec un seul document.
Dans l’hexagone, le créole fait partie du programme dans deux lycées seulement, situés en Ile-de-France. Les lycées Paul Eluard de Saint-Denis et Léon Blum de Créteil. Ce dernier est un lycée dit de regroupement où les élèves d’autres établissements peuvent venir apprendre le créole de la seconde à la terminale dans le cadre du programme académique Langues inter-établissement. Il y a deux options possibles : langue facultative ou langue vivante 2, ce qui peut représenter dans ce dernier cas un coefficient important à l’examen.
Pour ces deux lycées, un seul prof, le Guadeloupéen Tony Mango, qui fait la navette entre les deux structures. Ses classes comptent de 10 à 30 élèves de toutes origines. Cet ardent défenseur de la langue créole est par ailleurs le fondateur d’une association, Eritaj, basée à Créteil dans le Val de Marne, qui organise tous les ans les Journées internationales des créoles. Entretien.
Que représentent ces Journées internationales des créoles que vous organisez avec votre association Eritaj ? Suscitent-elles un intérêt marqué dans l’hexagone ?
Tony Mango : Ces journées existent depuis 1983 et nous sommes dans une continuité avec tous les pays créolophones. C’est un moment privilégié dans l’année où nous pouvons mettre en valeur les langues et les cultures créoles.
En ce qui concerne la deuxième voire la troisième génération des Antillais de l’hexagone, il y a un engouement certain. Pour preuve, le nombre d’élèves de plus en plus conséquent qui prennent le créole au baccalauréat. Au niveau de notre association et du Collectif pour le créole au baccalauréat dans l'hexagone, nous avons fait en sorte de permettre à tous ces jeunes qui souhaitent prendre le créole au bac de pouvoir le faire, cela depuis 2008 pour les épreuves obligatoires, et 2011 pour les épreuves facultatives.
Depuis 2011 près de 3.000 élèves ont passé les épreuves de créole. Il y a donc un engouement certain de la part de cette jeunesse qui veut se réapproprier cette langue et qui l’utilise aussi comme une stratégie de réussite au baccalauréat. On constate également que dans les familles la place du créole est de plus en plus présente. Elles ont moins de souci à communiquer en créole avec leurs jeunes, tout simplement parce que les jeunes sont de plus en plus demandeurs.
A titre personnel, qu’avez-vous retiré de votre expérience de professeur de créole dans l’hexagone ?
Enseigner le créole dans l’hexagone ce n’est pas tout à fait la même chose que de l’enseigner aux Antilles. Certains de nos élèves ne sont pas créolophones et sont de complets débutants. D’autres ont du créole une connaissance superficielle. Il y a des niveaux de compétences différents et cela suppose une autre réflexion sur l’enseignement de la langue avec un public hétérogène.
Les manuels scolaires sont-ils adaptés pour ces cas précis ?
Nous avons des manuels qui viennent de Guadeloupe et de Martinique mais je crois qu’il y aurait un travail particulier à faire autour d’un manuel qui permettrait à des élèves de niveaux et d’origines aussi diverses de pouvoir étudier avec un seul document.
VOIR : Le programme des Journées internationales des créoles à Créteil