A l'heure où la France s’apprête à honorer, le 11 novembre, la mémoire des soldats tués lors de la guerre de 1914-18, le livre "Poilus nègres" vient rappeler la contribution des soldats africains et créoles (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion) à la victoire alliée sur l’Allemagne.
Intitulé « Poilus nègres. Soldats créoles et africains en 14/18 », l’ouvrage a été écrit par le journaliste martiniquais Mathieu Méranville de la rédaction nationale de France 3, et Serge Bilé, également journaliste à Martinique 1ere et d’origine ivoirienne. « Aujourd’hui comme hier, on les voit comme une masse informe, regroupée sous le nom générique de tirailleurs sénégalais ou de soldats créoles, mais, pris un à un, ils forment des histoires individuelles méconnues, celles des poilus nègres de la Grande Guerre », écrivent les auteurs.
Finalement démobilisé en 1920, il rentre en Martinique, où il oublie de se faire enregistrer comme ancien combattant. Pire, il égare son livret militaire. Valentin Lindor ne s’en émeut guère, et reprend son travail à l’usine. Pour l’administration, son parcours n’existe pas : donc pas de pension, ni aucune reconnaissance. Et pourtant l’armée le compte sur sa liste de réservistes.
Plus de 80 ans plus tard, sa petite-fille retrouve par hasard sa plaque avec son numéro de matricule, qu’il avait pendant la Grande guerre. En février 2001, à l’âge de 102 ans, les droits de Valentin Lindor sont enfin reconnus. Il reçoit la Croix du combattant, et un chèque royal de… 300 euros. Le 11 novembre 2002, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il mourra trois semaines plus tard, à presque 104 ans.
L’ouvrage de Mathieu Méranville et Serge Bilé revient sur bien d’autres itinéraires, de soldats africains, antillais, guyanais et réunionnais, qui ont donné leur sang pour la France. D’autres ont eu moins de chance que Valentin Lindor. « Chez les coloniaux, 6.200 soldats créoles ont été tués, et 34.000 tirailleurs sénégalais sont morts ou portés disparus » durant la Première Guerre mondiale, précisent les auteurs.
Voir par ici le magazine 7 en Outre-mer, de France Ô, consacré aux Poilus d'Outre-mer avec notamment en invité Serge Bilé.
Mémoire collective
Ce sont ces histoires que Mathieu Méranville et Serge Bilé ont voulu rendre à la mémoire collective. Comme celle de Valentin Lindor, par exemple, ce Martiniquais incorporé en 1917 à la compagnie d’infanterie coloniale. A 19 ans à peine, il est envoyé dans les Dardanelles, où il assiste à une véritable « boucherie ». Dont il réchappera.Finalement démobilisé en 1920, il rentre en Martinique, où il oublie de se faire enregistrer comme ancien combattant. Pire, il égare son livret militaire. Valentin Lindor ne s’en émeut guère, et reprend son travail à l’usine. Pour l’administration, son parcours n’existe pas : donc pas de pension, ni aucune reconnaissance. Et pourtant l’armée le compte sur sa liste de réservistes.
LIRE AUSSI : L’hommage littéraire de Raphaël Confiant au "Bataillon créole" de la Grande guerre
Plus de 80 ans plus tard, sa petite-fille retrouve par hasard sa plaque avec son numéro de matricule, qu’il avait pendant la Grande guerre. En février 2001, à l’âge de 102 ans, les droits de Valentin Lindor sont enfin reconnus. Il reçoit la Croix du combattant, et un chèque royal de… 300 euros. Le 11 novembre 2002, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il mourra trois semaines plus tard, à presque 104 ans.
L’ouvrage de Mathieu Méranville et Serge Bilé revient sur bien d’autres itinéraires, de soldats africains, antillais, guyanais et réunionnais, qui ont donné leur sang pour la France. D’autres ont eu moins de chance que Valentin Lindor. « Chez les coloniaux, 6.200 soldats créoles ont été tués, et 34.000 tirailleurs sénégalais sont morts ou portés disparus » durant la Première Guerre mondiale, précisent les auteurs.
Mathieu Méranville et Serge Bilé, « Poilus nègres. Soldats créoles et africains en 14/18 » - éditions Dagan, novembre 2014, 133 pages, 15 euros.
Voir par ici le magazine 7 en Outre-mer, de France Ô, consacré aux Poilus d'Outre-mer avec notamment en invité Serge Bilé.