Le bassiste antillais Chyco Siméon ressort son premier album « Finally » sur les plateformes numériques. Il a aussi concocté un nouvel opus pour le 1er décembre avec la chanteuse guadeloupéenne Meemee Nelzy. Rencontre.
Disons-le tout de suite, la comparaison avec Marcus Miller s’impose. Du côté du style et de la technique (le fameux « slap » comme marque de fabrique), on ne peut s’empêcher de penser au bassiste américain quand on écoute Chyco Siméon. Mais le musicien antillais s’en amuse dorénavant, même si ce genre de remarque l’a parfois irrité.
« Je ne copie pas Marcus Miller », explique-t-il dans un sourire. « J’ai développé mon propre univers musical, qui est un univers funk, mais également caribéen et de musique "béton", urbaine. Nous avons évolué parallèlement ». Les deux hommes se connaissent depuis 1995, et s’apprécient. Marcus Miller a d’ailleurs joué sur le premier album de Chyco Siméon « Finally », sur le morceau intitulé « Confians ». Fin de la comparaison.
En cette année 2014, Chyco Siméon fête les dix ans de la parution de « Finally ». L’album est dorénavant disponible sur toutes les plateformes numériques. Par ailleurs, le 1er décembre, un nouveau single sera disponible. Intitulé « Menm biten menm bagay » (expression créole qui signifie « c’est du pareil au même »), l’opus a été composé par le bassiste et interprété par la chanteuse guadeloupéenne Meemee Nelzy (que nous avions interviewée en juillet), qui a fait les paroles.
Né en 1966, Chyco Siméon est de père guadeloupéen et de mère martiniquaise. Il a passé son enfance à Montrouge en région parisienne. « Je suis venu à la musique par mon père, un mélomane qui me faisait écouter un peu de tout : du jazz, de la musique antillaise, de la salsa, du classique. Il m’a appris à décortiquer la musique », confie le musicien. A ses débuts, Chyco Siméon est surtout fan de hard rock. « C’était le hip hop de l’époque, ça représentait la révolte ». Eclectique, il écoute quand même un peu de tout, et s’initie à la guitare, aux claviers, à la batterie et aux percussions.
La basse viendra après, toujours en autodidacte. Il a alors 14 ans. Pour cet instrument, ses premières influences seront Louis Johnson et Stanley Clarke. Il y aura aussi la salsa, le jazz et le funk : Larry Harlow, Miles Davis, Herbie Hancock, Duke Ellington, Quincy Jones, Cameo, Earth Wind and Fire, Jaco Pastorius, Carlos Santana, et bien d’autres…
Entre 1982 et 1990, Chyco Siméon réside en Martinique. A l’âge de 16 ans, alors qu’il fréquente le lycée Schoelcher, il entame déjà une carrière de musicien professionnel, jouant notamment avec Pipo Gertrude, Eric Bonheur et son ami Tony Chasseur, dans des pianos bars tout comme dans des concerts. « Cela a été une excellente formation sur le tas », souligne le bassiste, qui reconnaît toutefois les limites de l’exercice. « La Martinique n’est pas le meilleur endroit pour réaliser ses ambitions sur le plan musical. On finit par se sentir un peu à l’étroit entre le zouk, le jazz, la salsa et le reggae. »
A son retour dans l’hexagone, Chyco Siméon travaillera beaucoup en studio. Et beaucoup pour les autres : collaboration instrumentale, programmation, production artistique, compositions et réalisations d’albums. C’est en 2004 qu’il décide de se lancer sur sa Mapple bass. Résultat, le CD « Finally », soit « enfin » en anglais, le bien nommé, où apparaîtront entre autres Tony Chasseur et Marcus Miller. La suite, c’est trois albums dont le beau « 99 % » en 2013, en guise de clin d’œil au mouvement des Indignés et à leur combat pour une société plus juste.
Une justice sociale qui tient à cœur à Chyco Siméon, qui n’a pas oublié la banlieue de Montrouge où il a grandi. Le musicien a été notamment médiateur pour les jeunes et s’est investi dans l’humanitaire. Il a également réalisé une vidéo contre le racisme d’après l’un de ses morceaux « The Cave », pour valoriser les parcours des Noirs qui font la France et dénoncer les attaques racistes dont Christiane Taubira est régulièrement victime.
« Ozanam », Chaye Records/Aztec (2010)
« Roots Mwen », Chaye Records (2006)
« Finally », Chaye Records (2004)
« Je ne copie pas Marcus Miller », explique-t-il dans un sourire. « J’ai développé mon propre univers musical, qui est un univers funk, mais également caribéen et de musique "béton", urbaine. Nous avons évolué parallèlement ». Les deux hommes se connaissent depuis 1995, et s’apprécient. Marcus Miller a d’ailleurs joué sur le premier album de Chyco Siméon « Finally », sur le morceau intitulé « Confians ». Fin de la comparaison.
En cette année 2014, Chyco Siméon fête les dix ans de la parution de « Finally ». L’album est dorénavant disponible sur toutes les plateformes numériques. Par ailleurs, le 1er décembre, un nouveau single sera disponible. Intitulé « Menm biten menm bagay » (expression créole qui signifie « c’est du pareil au même »), l’opus a été composé par le bassiste et interprété par la chanteuse guadeloupéenne Meemee Nelzy (que nous avions interviewée en juillet), qui a fait les paroles.
ECOUTEZ et REGARDEZ « My Sir » de Chyco Siméon
Né en 1966, Chyco Siméon est de père guadeloupéen et de mère martiniquaise. Il a passé son enfance à Montrouge en région parisienne. « Je suis venu à la musique par mon père, un mélomane qui me faisait écouter un peu de tout : du jazz, de la musique antillaise, de la salsa, du classique. Il m’a appris à décortiquer la musique », confie le musicien. A ses débuts, Chyco Siméon est surtout fan de hard rock. « C’était le hip hop de l’époque, ça représentait la révolte ». Eclectique, il écoute quand même un peu de tout, et s’initie à la guitare, aux claviers, à la batterie et aux percussions.
La basse viendra après, toujours en autodidacte. Il a alors 14 ans. Pour cet instrument, ses premières influences seront Louis Johnson et Stanley Clarke. Il y aura aussi la salsa, le jazz et le funk : Larry Harlow, Miles Davis, Herbie Hancock, Duke Ellington, Quincy Jones, Cameo, Earth Wind and Fire, Jaco Pastorius, Carlos Santana, et bien d’autres…
Entre 1982 et 1990, Chyco Siméon réside en Martinique. A l’âge de 16 ans, alors qu’il fréquente le lycée Schoelcher, il entame déjà une carrière de musicien professionnel, jouant notamment avec Pipo Gertrude, Eric Bonheur et son ami Tony Chasseur, dans des pianos bars tout comme dans des concerts. « Cela a été une excellente formation sur le tas », souligne le bassiste, qui reconnaît toutefois les limites de l’exercice. « La Martinique n’est pas le meilleur endroit pour réaliser ses ambitions sur le plan musical. On finit par se sentir un peu à l’étroit entre le zouk, le jazz, la salsa et le reggae. »
REGARDEZ Chyco Siméon live à l'Elysée Montmartre à Paris en 2009
A son retour dans l’hexagone, Chyco Siméon travaillera beaucoup en studio. Et beaucoup pour les autres : collaboration instrumentale, programmation, production artistique, compositions et réalisations d’albums. C’est en 2004 qu’il décide de se lancer sur sa Mapple bass. Résultat, le CD « Finally », soit « enfin » en anglais, le bien nommé, où apparaîtront entre autres Tony Chasseur et Marcus Miller. La suite, c’est trois albums dont le beau « 99 % » en 2013, en guise de clin d’œil au mouvement des Indignés et à leur combat pour une société plus juste.
Une justice sociale qui tient à cœur à Chyco Siméon, qui n’a pas oublié la banlieue de Montrouge où il a grandi. Le musicien a été notamment médiateur pour les jeunes et s’est investi dans l’humanitaire. Il a également réalisé une vidéo contre le racisme d’après l’un de ses morceaux « The Cave », pour valoriser les parcours des Noirs qui font la France et dénoncer les attaques racistes dont Christiane Taubira est régulièrement victime.
Discographie
« 99 % », Aztec Musique (2013)« Ozanam », Chaye Records/Aztec (2010)
« Roots Mwen », Chaye Records (2006)
« Finally », Chaye Records (2004)