Près de 200 manifestants ont fortement perturbé les premières représentations du spectacle "Exhibit B" au théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis (93), jeudi 27 novembre. Taxée de racisme par ses détracteurs, cette performance fait polémique en France après son annulation à Londres en septembre dernier.
Sur la quinzaine de représentations d’Exhibit B prévues initialement, seules deux ont pu avoir lieu jeudi soir au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (93), sous protection policière. Sur le parvis du TGP, près de deux cents manifestants ont empêché les spectateurs d’entrer, harangués par la brigade anti-négrophobie et l’écrivain guadeloupéen Claude Ribbe. Tous (ou presque) n’avaient pas vu la pièce du Sud-Africain Brett Bailey. On pouvait lire sur les pancartes : "A bas les zoos humains !" ou encore "Nous ne sommes pas des objets". Au plus fort des tensions, une porte vitrée du théâtre a été brisée.
Le spectacle Exhibit B tourne depuis plusieurs années dans le monde, mais fait polémique depuis septembre 2014, date à laquelle il a été annulé à Londres. Ses détracteurs conspuent la "chosification" d’acteurs noirs, mis en scène dans plusieurs tableaux destinés à dénoncer le colonialisme (voir ci-dessous le reportage télé de France Ô, tourné en novembre 2013 au "104" à Paris).
Parmi les manifestants, le Martiniquais Rara, 39 ans, est venu du Val de Marne pour protester contre la représentation à Saint-Denis. Il se définit comme un "Africain de la Caraïbe" et affirme : "En 2014, on ne peut pas se permettre de faire des zoos humains un spectacle". Selon lui, Exhibit B ne fait que reproduire les expositions coloniales du début du XXe siècle. "Et ce n’est pas parce qu’on paye des acteurs qu’on respecte leur dignité ! Les prostituées aussi on les paye…"
Un avis que ne partage pas du tout Céline, actrice dans la pièce. D’origine martiniquaise, elle a assisté aux prémices de la manifestation, dubitative, sans trop comprendre pourquoi ce spectacle déclenchait tant de haine. De son côté, le théâtre Gérard Philipe entend bien maintenir les représentations jusqu’au 30 novembre. Exhibit B doit ensuite se jouer pendant une semaine à l’espace culturel du "104" à Paris, à partir du 7 décembre.
Le spectacle Exhibit B tourne depuis plusieurs années dans le monde, mais fait polémique depuis septembre 2014, date à laquelle il a été annulé à Londres. Ses détracteurs conspuent la "chosification" d’acteurs noirs, mis en scène dans plusieurs tableaux destinés à dénoncer le colonialisme (voir ci-dessous le reportage télé de France Ô, tourné en novembre 2013 au "104" à Paris).
##fr3r_https_disabled##
Parmi les manifestants, le Martiniquais Rara, 39 ans, est venu du Val de Marne pour protester contre la représentation à Saint-Denis. Il se définit comme un "Africain de la Caraïbe" et affirme : "En 2014, on ne peut pas se permettre de faire des zoos humains un spectacle". Selon lui, Exhibit B ne fait que reproduire les expositions coloniales du début du XXe siècle. "Et ce n’est pas parce qu’on paye des acteurs qu’on respecte leur dignité ! Les prostituées aussi on les paye…"
Un avis que ne partage pas du tout Céline, actrice dans la pièce. D’origine martiniquaise, elle a assisté aux prémices de la manifestation, dubitative, sans trop comprendre pourquoi ce spectacle déclenchait tant de haine. De son côté, le théâtre Gérard Philipe entend bien maintenir les représentations jusqu’au 30 novembre. Exhibit B doit ensuite se jouer pendant une semaine à l’espace culturel du "104" à Paris, à partir du 7 décembre.