Après le Koniambo, Glencore veut manger beaucoup plus gros avec Rio Tinto

C'est l'univers impitoyable des multinationales. Au moment où les cours du nickel fixés par le London Metal Exchange (LME) sont de nouveau à la peine, une tentative de fusion géante démontre l'appétit insatiable de Glencore.

Une tendance défensive à la baisse qui s'inscrit dans le sillage de la chute des prix du pétrole

La dégringolade de l'or noir a entraîné celle de l'or vert. Les négociants du LME ont décidé d'alléger toutes leurs positions sur le marché des matières premières. D'autres éléments sont également à prendre en compte, comme le lancement d'une enquête en Chine sur des manœuvres litigieuses associées aux stocks de nickel dans les entrepôts asiatiques du LME. Enfin, le nickel se trouve sous pression en raison d'une poursuite de la hausse continue des stocks de métal disponibles sur le marché mondial. Le marché du nickel est excédentaire de près de 406 000 tonnes. La surabondance des stocks fait donc aussi baisser les cours qui affleurent de nouveau les 16 000 dollars par tonne en ce début de semaine.
 

Glencore veut prendre le contrôle de son concurrent australien

Cette situation tendue pour les cours du nickel se déroule dans un contexte de tensions spéculatives. La multinationale anglo-suisse Glencore qui détient un peu moins de 50 % de l'usine KNS et de la mine du Koniambo en Nouvelle-Calédonie, affûte sa stratégie pour faire aboutir sa fusion avec un autre géant du secteur l'anglo-australien Rio Tinto. Le nouveau groupe qui exploite des mines de fer, de cuivre et de nickel et des usines dans le monde entier, pèserait 142 milliards de dollars, un chiffre à comparer avec son concurrent français Eramet et sa filiale calédonienne SLN, dont la valeur boursière dépasse à peine les 2 milliards. La fusion entre Glencore et Rio Tinto associerait le deuxième et le quatrième producteur mondial de matières premières et donnerait naissance au numéro un mondial du secteur. Glencore n'attend plus que le feu vert des autorités chinoises.  La compagnie minière Chinalco détient 10 % des actions boursières de Rio Tinto.