Nouvelle-Calédonie : l'incident du Koniambo donne des sueurs froides aux financiers de Glencore

Infrastructures de l'usine du Koniambo en Nouvelle-Calédonie.
Symbole du rééquilibrage économique Nord-Sud de la Nouvelle-Calédonie, l'incident industriel de la grande usine de nickel devrait bouleverser ses prévisions.
C'est un analyste financier britannique et l'un des seuls à avoir accès au saint des saints, le service de communication financière de Glencore. Un service qui opère pour les traders du London Metal Exchange, la bourse mondiale des métaux de Londres.
 

Les "voix-off" de la City

Sous couvert d'anonymat, ce familier du négoce des matières premières fait part des « vives inquiétudes » et des « sueurs froides » de ses interlocuteurs après l'incident industriel de l'usine du Koniambo, le 23 décembre. Des réactions bien compréhensibles, les gestionnaires de Glencore sont non seulement les copropriétaires, mais surtout les seuls investisseurs financiers de l'usine calédonienne.
 

Pour Glencore, les conséquences financières sont très sensibles

Le coût de réparations des infrastructures du four n°1 serait en réalité deux fois plus élevé que les chiffres communiqués par la direction de l'usine KNS-Glencore en Nouvelle-Calédonie : 330 millions de francs pacifiques soit 2,7 millions d'euros. Selon cet expert, la consigne serait de minimiser l'incident industriel et ses conséquences pour ne pas inquiéter les marchés financiers.
 

La facture du Koniambo va encore monter

La rénovation et le remplacement des infrastructures va peser sur le coût total de l'usine du Koniambo et son site minier. Le complexe industriel va dépasser les 7,2 milliards de dollars, soit près de 6 milliards d'euros. Le prix payé par Glencore pour l'accès au nickel calédonien s'alourdit encore.
 

La production de nickel revue à la baisse

Selon un autre expert de la City, la production de nickel de l'usine du Koniambo pourrait subir un retard d'au moins six mois. Les conséquences financières se chiffreraient à plus de 100 millions d'euros.
 

La crédibilité de Glencore à rude épreuve

La multinationale anglo-suisse a « hérité » de l'usine du Koniambo dont la construction a été décidée par l'industriel canadien Falconbridge en 1994 puis achevée par le Suisse Xstrata en 2012. La capitalisation boursière de Glencore a perdu près de 5 % pour l'année qui s'achève. En Nouvelle-Calédonie, le négociant mondial en matières premières fait le difficile apprentissage d'une gestion industrielle à haut risque.