L'entreprise Saint Louis Sucre l'a annoncé la semaine dernière : elle souhaite fermer sa raffinerie marseillaise de sucre de canne, l’unique établissement de raffinage dans l’Hexagone. Principale raison invoquée : la perspective de la suppression des quotas sucriers en 2017 au niveau européen.
"Dans un contexte européen difficile pour l’industrie sucrière, Saint Louis Sucre – filiale du premier sucrier européen, Südzucker – annonce son projet d’arrêter l’activité de raffinage de son établissement de Marseille", a déclaré l’entreprise le 6 janvier dernier dans un communiqué. Implantée en 1857 dans la cité phocéenne, il s’agit de la dernière raffinerie de l’Hexagone (le sucre blanc de canne constitue 4% des sucres commercialisés en France, le reste provenant du sucre de betterave). Le raffinage désigne le processus industriel qui vise à blanchir le sucre de canne – dit "sucre brut" – et à le débarrasser de ses impuretés.
Côtés syndicats, les représentants du personnel sont bien décidés à se battre, comme ils l’avaient fait en 2007. "A la CGT, on ne peut pas se résoudre à fermer la raffinerie, martèle le délégué Fabien Trujillo, joint par la1ere.fr. Nous sommes convaincus qu’il faut développer le raffinage. On pense que des sources d’approvisionnement existent, et notamment en provenance des départements d’Outre-mer !" La direction de Saint Louis doit encore détailler les volets économiques et sociaux de son projet. Un comité central d’entreprise se tiendra le 22 janvier à Paris. 133 salariés travaillent sur le site de Marseille.
Quelles conséquences pour les départements d'Outre-mer ?
Parmi les fournisseurs de Saint Louis Sucre : Gardel, une sucrerie guadeloupéenne. La fermeture de l’usine marseillaise risque-t-elle d’avoir un impact en Guadeloupe ? "Un effet limité", répond la direction de Saint Louis. "Nous avons eu des approvisionnements de Guadeloupe depuis les années 1990, explique-t-elle, mais la part du sucre brut en provenance de Gardel a fortement diminué ces dernières années car Gardel a commercialisé directement une part croissante de ses sucres." Chez Saint Louis, la part du sucre brut en provenance des Antilles françaises représenterait "quelques milliers de tonnes" sur plus de 100.000 tonnes traitées en 2014.Suppression des quotas sucriers en 2017
A l’instar des usines sucrières ultramarines (cinq au total dans les Antilles et à La Réunion), Saint Louis Sucre redoute la suppression des quotas sucriers en 2017 dans l’Union européenne. Quotas de production, quotas d’exportation… Grâce à ces dispositifs, les producteurs perçoivent des subventions et sont assurés d’écouler leur production. A partir de 2017, les acteurs du secteur craignent une libéralisation du marché et un effondrement des cours. D’où la volonté de Saint Louis Sucre de cesser son activité de raffinage, jugée peu rentable.Côtés syndicats, les représentants du personnel sont bien décidés à se battre, comme ils l’avaient fait en 2007. "A la CGT, on ne peut pas se résoudre à fermer la raffinerie, martèle le délégué Fabien Trujillo, joint par la1ere.fr. Nous sommes convaincus qu’il faut développer le raffinage. On pense que des sources d’approvisionnement existent, et notamment en provenance des départements d’Outre-mer !" La direction de Saint Louis doit encore détailler les volets économiques et sociaux de son projet. Un comité central d’entreprise se tiendra le 22 janvier à Paris. 133 salariés travaillent sur le site de Marseille.