L’image de cet Antillais plutôt discret a fait le tour des réseaux sociaux. Steeve, CRS à la 3e compagnie, ne s’attendait vraiment pas à ce qu’un manifestant vienne l’embrasser lors de la marche républicaine du 11 janvier à Paris, ni à ce qu’il soit filmé...
Dans sa compagnie, on l’appelle désormais "Big Bisou". Steeve, 32 ans, le policier à qui un manifestant a "claqué" deux bises lors de la marche républicaine, s’amuse de toute cette affaire. Il préfère la discrétion et l’anonymat. En même temps, il se dit que c’est un bon signe. Si les manifestants fraternisent avec la police, c’est qu’il y a un grand changement dans la société française. D’ailleurs, Steeve l’a confié à La1ère, ses chefs ont vu toute cette histoire d’un bon œil : "Ça donne une bonne image de la police".
Aujourd’hui, le policier n’en revient pas d’être devenu ainsi un symbole. "Des collègues en vacances à l’étranger m’ont vu sur internet. Cette image a fait le tour du monde", s’étonne toujours Steeve. En revanche, dans sa famille Outre-mer, sa mère s’inquiète de le voir en photo partout, alors qu’il y a eu ces attentats dans la région parisienne, qui ont causé la mort de 17 personnes dont trois policiers. Par sécurité, Steeve ne donne d’ailleurs ni son nom, ni de précisions sur son parcours. Il a juste confié à La1ère qu’il a quitté les Antilles à l’âge de 27 ans et qu’il travaille depuis quatre ans dans la police.
"Le bisou, le bisou !"
Lors de cette grande marche à Paris, Steeve se souvient de l’ambiance particulière qui régnait. "Quand on est CRS, on est toujours sur le qui-vive. Mais là, on l’était deux fois plus. Il y avait une foule immense, c’était impressionnant. Le raid, la BAC, des tireurs d’élite étaient sur place. On avait les yeux partout". C’est ce jour-là qu’un professeur d’Arras, encouragé par des amis, décide d’aller embrasser un CRS. "Ils scandaient : "Le bisou, le bisou !", raconte le policier antillais. Le monsieur s’est approché de moi, j’étais surpris. Il y avait des caméras. Je me suis dit "aïe", tout le monde va me voir". Mais pris dans l’élan, le policier n’a pas pu refuser cette manifestation de sympathie. Regardez ce reportage de nos confrères de France 2.
##fr3r_https_disabled##
Le reportage de France 2