A Frémainville, la première Marianne noire de France mise au rancart

Le buste de l’ex-Marianne noire de Frémainville, dans le Val d’Oise.
La première Marianne noire de France a été mise au rancart par le nouveau maire de la commune de Frémainville (Val d’Oise), Marcel Allegre, élu en mars 2014. Elle a quitté la salle des mariages et du conseil municipal pour une autre pièce, selon l’édile. 
En 1999, le village de Frémainville, 495 âmes dans le Val d’Oise, se dotait d’une Marianne noire, sous l’impulsion de son maire d’alors, Maurice Maillet (divers gauche). Le buste avait été réalisé par l’artiste Claude Vallet pour commémorer dans la commune l’abolition de l’esclavage et le cinquantième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme (voir photo intégrale ci-dessous).
 
Au mois de mars 2014, changement d’équipe avec un nouveau maire, Marcel Allegre (sans étiquette). Et ce dernier vient de remplacer la Marianne noire par un buste de type classique, du genre qui orne toutes les mairies de France. "Cette sculpture noire était une Marianne de la liberté, pas une Marianne de la République. Elle représentait certes quelque chose, mais pas la République", a expliqué Marcel Allegre au quotidien Le Parisien. Du coup, l’ancienne Marianne a quitté la salle des mariages pour une autre pièce.
 

La justice saisie

"Une attitude honteuse", dénonce ce lundi le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) dans un communiqué. "De deux choses l'une. Soit nous sommes dans une République raciale et blanche, et c'est Marcel Allègre qui a raison. Soit nous sommes dans une République universaliste, et il faut donner tort au maire de Frémainville", a déclaré Thiaba Bruni, la porte-parole du CRAN. L’association a par ailleurs saisi le Procureur de la République, le Défenseur des droits et le préfet du département sur la question des propos de Marcel Allegre dans Le Parisien.
 
Pour information, précisons qu’il n’existe en France aucun texte réglementaire qui détermine la représentation de l’effigie de la République. Dans l’absolu, il pourrait y avoir autant de Marianne que de communes.