Les investisseurs plébiscitent Eramet et le nickel calédonien

Vue extérieure de l'usine SLN de traitement de nickel de Doniambo et appartenant au grroupe français Eramet.
Eramet enregistre ce vendredi la plus forte progression de la bourse de Paris. Le seul producteur français de nickel bénéficie aussi des difficultés industrielles de ses concurrents calédoniens, la multinationale anglo-suisse Glencore-KNS et la brésilienne Vale. 
Selon les résultats de l'exercice 2014 publiés à Paris, les revenus de la branche nickel ont progressé de 11 % en 2014 pour atteindre 781 millions d'euros. Sa filiale calédonienne Le Nickel SLN a profité de la forte remontée des cours du métal au premier semestre, même si les prix ont baissé à partir de la mi-septembre, dans un contexte de repli général du cours des matières premières.

Montée en puissance 

Le producteur français indique qu'il doit bénéficier de la montée en puissance de ses investissements. Eramet précise avoir renoué avec un résultat opérationnel bénéficiaire, à 75 millions d'euros contre une perte de 45 millions en 2013. Cette amélioration est liée aux réductions de coût qui se sont élevées à 100 millions d'euros en 2014.

Le chiffre d'affaires d'Eramet s'est stabilisé à 3,144 milliards d'euros en 2014 contre 3,162 milliards en 2013, sous l'effet d'une baisse de 9 % des prix du manganèse produit dans l'usine Comilog de Moanda au Gabon et d'un accident ferroviaire survenu au début de 2014 sur la ligne de chemin de fer du manganèse près du port de Libreville. Ces pertes ont été compensées pour moitié par les hausses enregistrées dans les alliages de métal pur, + 4 % à 938 millions d'euros, et de ferronickel (Nouméa).

Evolution favorable des changes

Le seul groupe minier et métallurgique français et sa filiale calédonienne Le Nickel-SLN vont sans doute bénéficier en 2015 de l'évolution favorable des changes avec un dollar fort, puisque le nickel est payé en monnaie américaine. Les commandes en hausse des usines belges et allemandes d'acier inoxydable, conséquence de la paralysie des sites de production en Ukraine, sont le second élément favorable au groupe franco-calédonien. 

Enfin, la forte baisse des prix du fioul pour l'alimentation de sa centrale thermique de Nouméa, et dans une moindre mesure l'amélioration toujours attendue des cours du nickel, dont la SLN produit l'un des meilleurs alliages au monde, expliquent la forte remontée de la valeur Eramet sur les marchés. Pour 2015, Eramet indique tabler sur des résultats en nette amélioration. De nouvelles réductions de coûts d'environ 90 millions d'euros seront réalisées. Le producteur français, avec ses filiales gabonaises et calédoniennes, gagne plus de 11 % ce vendredi sur le marché boursier à Paris.